Publié il y a 21 h - Mise à jour le 10.06.2025 - Propos recueillis par Coralie Mollaret - 3 min  - vu 1639 fois

L’INTERVIEW Richard Schieven, adjoint à la sécurité : « Une feria réussie, mais parfois un peu no limit »

Contrôle d’alcoolémie, non-respect des décibels, bagarres… Sur le pont, les forces de l’ordre ont participé à la réussite de la feria de Pentecôte 2025. Entretien avec l’adjoint à la sécurité de la ville de Nîmes, Richard Schieven.

Objectif Gard : Pouvez-vous nous faire un premier bilan de cette feria ?

Richard Schieven : Ça a été une très belle feria. Tous les ingrédients étaient réunis pour que ce soit une réussite. En début de mois, les gens ont été payés. Ça a forcément une incidence sur la fréquentation. Le jeudi, avant et après la Pégoulade, beaucoup de monde dans les rues. Et, le samedi, je n’ai jamais vu autant de festaïres ! Il a fait beau, les forces de sécurité étaient mobilisées. Au total, ce sont quand même 700 personnels, dont une section militaire de Castres et une compagnie de CRS… Sans oublier les forces pour le secours à la personne. Tous ont garanti la réussite de la fête.

Une boîte de nuit clandestine aurait été fermée. Qu’en est-il ?

Oui. On l’a découverte dans la nuit de samedi à dimanche. C’était une ancienne discothèque, incendiée à l’époque. Elle se trouvait en sous-sol, rue Bec-de-Lièvre. Quand nous sommes arrivés, il n’y avait personne… Heureusement. Parfois, on a l’impression que c’est un peu « no limit ».

C’est-à-dire ?

Par exemple, sur le respect des décibels… On tolère jusqu’à 98 décibels. On a verbalisé des établissements, sur le boulevard Victor-Hugo, à 110 décibels ! L’amende, c’est 1 500 €. On a le sentiment qu’ils s’en fichent un peu. En vendant trois bouteilles de champagne, leur amende est payée. Alors, pour la feria des Vendanges, nous allons de nouveau leur signifier cela par un courrier rédigé avec l’adjointe aux commerces, Valentine Wolber.

Y a-t-il eu autre chose de significatif au cours de cette feria ?

Cette année, je trouve qu’il y a eu beaucoup de monde alcoolisé sur la voie publique. C’est aussi ça, ce sentiment de « no limit ». Des gens, torse nu, qui hurlent dans la rue… Plus de 3 000 personnes sont passées dans les espaces de prévention dont plus de 2 800 avec des dépistages positifs. Une personne présentait un taux d’alcoolémie record : 4,08 grammes d’alcool par litre de sang !

Selon les chiffres que nous avons reçus : une dizaine de personnes perdaient leur permis chaque soir de feria. Les festaïres, eux aussi, ont-ils eu du mal à comprendre les consignes ?

Ils pensent qu’ils peuvent passer entre les mailles du filet. Ils se disent que ça arrive aux autres… Chaque année, la police municipale dresse entre 40 000 et 50 000 contraventions. C’est énorme. On a même le sentiment que les gens ont un budget spécifique pour ce type de contraventions !

Y a-t-il eu de graves incidents ?

Par rapport aux années précédentes, je trouve qu’il y a eu moins d’agressions, moins de coups de couteau. Personne n’a été ligoté à domicile pour récupérer l’argent gagné pendant la feria. Quand j’étais à la police nationale et d’astreinte, c’est souvent ce qu’on voyait. Là, au niveau judiciaire, ce sont surtout des rixes, des vols de portefeuilles… Il y a eu une vingtaine de piqûres avérées. Il y a un protocole à respecter : les victimes doivent impérativement porter plainte. Pour l’instant, je n’ai pas eu de retour.

Cette feria de Pentecôte est la dernière avant les prochaines municipales. Cette tâche d’adjoint à la sécurité va-t-elle vous manquer ?

Oui et non, mais je ferai autre chose. Je dormirai peut-être mieux… Après, on verra : si la droite gagne, on verra ce qu’il me sera proposé. En tout cas, je ferai mon travail jusqu’au bout. Je fais ce que le maire et Franck (Proust, premier adjoint, NDLR) me demandent.

Vous aurez peut-être l'opportunité de faire davantage la fête ?

Vous savez, j’ai 61 ans. Une fois que je sors de la corrida, je n'ai pas envie de sortir. Surtout avec mes mocassins : si je fais la fête sur le Victor-Hugo, ils vont mal finir !

Propos recueillis par Coralie Mollaret

Nîmes

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio