Publié il y a 1 an - Mise à jour le 01.01.2023 - Anthony Maurin  - 4 min  - vu 700 fois

NÎMES Au Musée du Vieux Nîmes, l'histoire coule de source

La salle dédiée à la toile de Nîmes devenue le Denim, un jean pas comme les autres (Photo Anthony Maurin).

Voilà un musée un peu à part. Une collection spéciale et très variée, un lieu atypique et à l'histoire longue. Bref, une visite y vaut toujours le détour ! 

Situé au cœur de la ville moyenâgeuse, le Musée du Vieux Nîmes rayonne au centre d’un des quartiers les plus animés et les plus agréables de la capitale gardoise. Les rues piétonnes conduisent le visiteur jusqu’au beau bâtiment construit entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, classé monument historique, qui trône entre cour et jardin avec ses grandes façades éclatantes, face à la cathédrale.

Une salle du musée (Photo Archives Anthony Maurin).

Le musée, créé à l’initiative d'Henri Bauquier, s’installe dans l’ancien palais épiscopal au début des années 20. Les collections, riches et diversifiées, couvrent plusieurs domaines essentiels qui témoignent des activités et de la vie à Nîmes et ses alentours : textile et art industriel, iconographie de la ville et de ses monuments emblématiques, céramiques et mobilier, beaux-arts et arts graphiques, objets populaires ou insolites. Présentées lors d’expositions temporaires ou par roulement, les collections sont ainsi sources de constantes découvertes pour le visiteur.

Le Musée Vieux Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Le Musée du Vieux Nîmes conserve une collection de prêt de 200 châles dits cachemire. Durant la première moitié du XIXème siècle, Lyon et Nîmes vont reconvertir leurs manufactures dans la production de châle en soie et coton (ou laine) et par la suite en cachemire.

Châles et indiennes

Les châles de Nîmes seront reconnaissables à leurs couleurs vives et à leurs motifs ornementaux, d’origine indienne, composés d’éléments floraux stylisés et de palmes, aussi appelés botehs. Exportés en Amérique, en Espagne, en Belgique et en Hollande, les châles de Nîmes remporteront de nombreux prix lors des expositions universelles entre 1827 et 1867. Vers la fin du XIXe siècle, les châles vont passer de mode et la production s’arrête en France.

Le Musée du Vieux Nîmes et un métier à tisser  (Photo Archives Anthony Maurin).

À Nîmes, les motifs de châles sont créés par des dessinateurs issus de l’École de Fabrication. Le dessin de motifs ne peut exister sans connaître la mise en carte ou le tissage sur une mécanique Jacquard. En 1929, le fond de l’École de Fabrication (livres, cahiers de tissage, mises en carte) est donné au Musée du Vieux Nîmes.

Serge de Nîmes et Jean éponyme ?

Dès le Moyen-Âge, la ville de Nîmes a su développer des produits textiles à la fois de grande qualité et très économiques. La serge est l’un d’entre eux. Ce tissu, dont l’armure croisée en oblique (deux fois dessus et une fois dessous) confère un caractère plus résistant que la toile, a été utilisé à grande échelle pour les vêtements du quotidien et l’ameublement.

La serge de Nîmes est renommée jusqu’en Angleterre dès la fin du XVIIe siècle. Le mystère plane sur l’origine de l’appellation denim qui a alimenté un certain nombre de légendes, parmi laquelle celle de l’origine nîmoise du jean. Le premier point à éclaircir est une question de vocabulaire.

La salle dédiée à la toile de Nîmes devenue le Denim, un jean pas comme les autres (Photo Anthony Maurin).

Le jean est une étoffe en coton à armure sergée, dont les fils de chaîne et les fils de trame sont de même couleur. Le denim est également un sergé de coton, mais se caractérise par un fil de chaîne bleu indigo, non teint à cœur, et un fil de trame écru.

Cette combinaison, à des fins d’économie, explique le processus naturel et progressif de son délavage. Le jeans, abréviation de l’expression américaine "a pair of jeans" est un pantalon de forme précise, réalisé en denim. Il est probable que le temps a créé une confusion entre les deux types de tissus (jean et denim) et leurs appellations respectives.

Mobiliers, poteries et céramiques

Après le boutis et les autres motifs de satifaction pour les amoureux des tissus, passons au mobilier et à la magnifique collection d'armoires figurées du Bas Languedoc. La première armoire figurée (La vie de Moïse) du musée a été acquise en 1936. Depuis, six autres armoires et une façade (datée 1688 et signée Brès) sont venues enrichir le fonds. Elles abordent : la Création du monde, la Vie de la Vierge, la Vie de Jacob, Suzanne et les Vieillards, Les quatre cavaliers et Les vertus cardinales.

(Photo Archives Anthony Maurin).

Les armoires apparaissent au XVIIe siècle. Elles succèdent aux coffres et aux cabinets. Elles faisaient partie du trousseau de mariage, au même titre que le linge de maison, bijoux, ustensiles domestiques divers, outils de travail.

La richesse géologique du Gard et ses terres argileuses ont par le passé favorisé l’implantation de potiers, notamment à Alès, Beaucaire, Nîmes, Pont-Saint-Esprit, Uzès ou Sommières (42 communes en tout).

À la fin du XIXe siècle, face à la concurrence étrangère, la fermeture progressive des ateliers est la conséquence de leur inadaptation à une organisation industrielle et une évolution du goût et des modes de vie de la clientèle. Aujourd’hui, quelques productions se poursuivent dans les ateliers, comme à Anduze ou Uzès.

(Photo Archives Anthony Maurin).

Le Musée du Vieux Nîmes, Place aux Herbes. Accueil du musée : 04.66.76.70.56 (du mardi au dimanche de 10h à 18h) du mardi au vendredi de 10h à 18h et les samedis et dimanches de 10h à 18h30.Fermé tous les lundis. Fermeture annuelle le 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre. Des sièges-pliants sont mis à votre disposition gratuitement dans les salles du musée. Entrée 5 euros, tarif réduit à 3 euros.

Anthony Maurin

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