NÎMES Le budget 2024 est voté
Comme chaque année, le budget de la Ville doit être voté dans une continuité chiffrée pour la majorité Fournier.
« Continuité. Voici le mot clef de ce budget 2024 qui vous sera présenté dans quelques instants. Vous connaissez tous les difficultés et les défis auxquels font face les collectivités territoriales et, plus largement, l'ensemble des Français. Pour autant, j'ai décidé, une fois de plus, de poursuivre l'action avec ambition pour Nîmes et la volonté pour les Nîmois », lance en préambule Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes.
Ainsi, ce budget garde le cap des précédents grâce à un taux d'investissement important se traduisant par l'avancée des projets phares du mandat, tout en maintenant une gestion financière saine, garante de la stabilité de la fiscalité locale et de la dette. « Depuis 2001, j'ai fait le choix de ne pas recourir à l'utilisation du levier fiscal. Une décision que je réitère aujourd'hui en maintenant les taux de fiscalité locale, préservant ainsi, dans un contexte compliqué, le pouvoir d'achat des Nîmois. C'est en préservant cette équation financière rigoureuse que je peux vous présenter, aujourd’hui, un budget ambitieux. Ce n'est pas moins de 84 millions d'euros qui seront investis pour la qualité de vie des Nîmois. » Halle des Sports, Palais des Congrès, parc urbain Jacques-Chirac, école Léo-Rousson sont les projets phares. Ce budget est "responsable et à la fois audacieux", selon la Ville.
Après la présentation du rapport d’orientation budgétaire (ROB) qui s’est tenue le 4 novembre dernier, le conseil municipal doit se prononcer sur le vote du budget primitif du budget principal de la Ville. Le budget primitif d’une collectivité est l’acte majeur par lequel sont prévues les dépenses et les recettes de l’année, permettant la mise en œuvre des politiques publiques décidées par la municipalité. Il fixe les enveloppes de crédits permettant d’engager les dépenses pendant la durée de l’exercice. Il détermine les recettes attendues, notamment en matière de dotations et de fiscalité.
Les investissements sont fixés à près de 86 millions d’euros et les frais de fonctionnement s’élèvent à plus de 260 millions d’euros. « Le budget 2024 s’inscrit dans la volonté de poursuivre notre engagement en faveur d’importants projets d’investissement avec 83,9 millions d’euros de dépenses d’équipement sur les trois budgets de la ville. Il présente un niveau d’autofinancement satisfaisant (un peu plus élevé qu'en 2023) et s’articule autour des actions prioritaires de la ville en matière d’urbanisme, d’éducation, de développement de la cité, de sécurité, de travaux de proximité et d’animation de la vie locale », notent les équipes de la Ville.
Pascal Gourdel, adjoint en charge des Finances, relève les points importants de son budget : « L’année 2024 présente un niveau d’investissement très important traduisant l'avancée des projets de ce mandat, malgré les difficultés liées à l'inflation, à l'augmentation des coûts, à la règlementation imposée par les services de l'État. Les investissements du budget ANRU se traduisent par une augmentation de la subvention du budget principal pour financer les intérêts d'emprunt. Le nouveau « pacte de confiance » intégré à la loi de programmation des finances publiques 2023-2027 encadre l'évolution des dépenses de fonctionnement autorisant, pour 2024, une progression bien inférieure à l'inflation, soit 2 %. Pour l'instant aucune sanction n'est prévue. Le plafonnement des concours de l'État qui se traduira en euros constants par une baisse des recettes, et par répercussion une tendance à la baisse des subventionnements des autres collectivités ? »
La fiscalité va évoluer en 2024 avec le gel des taux et la majoration de 40 % de la cotisation de taxe d'habitation des résidences secondaires de 5 à 60 %. 2023 marque une augmentation record depuis 30 ans de la revalorisation forfaitaire des valeurs locatives intégrée dans la loi de finances, servant de base de calcul pour la taxe foncière (+7,1%). En 2024, la revalorisation attendue est +4 %. 2023 marque également l'élargissement des communes en zones tendues.
La dette poursuit son évolution avec un taux moyen à 3,54 % et une durée de vie moyenne de six ans et trois mois. Une annuité de la dette composée des intérêts, estimés à 4,6 millions d’euros et du remboursement du capital estimé à 17,5 millions d’euros soit un total de 22,1 millions d’euros. Un encours de dette sur le budget principal qui s’élèvera à 178 millions d’euros fin 2023 contre 210 millions d’euros en 2017, soit une baisse de l’encours de 15 %. « Cela permet à la ville de maintenir pour son budget 2024 un investissement fort avec 19,5 millions d’eurose d’emprunt prévisionnel sur le budget principal, tout en préservant sa capacité à stabiliser son endettement sur un niveau modéré. »
Vincent Bouget, de l’opposition de Gauche, intervient : « Peu de surprise au regard de votre rapport d’orientation budgétaire à la lecture de ce budget primitif 2024, qui confirme donc vos choix politiques. Vous prévoyez neuf millions de cessions d’immobilisations sans lesquelles il faudra recourir davantage encore à l’emprunt. Pour ce qui est des dépenses de fonctionnement, qui indiquent le niveau de service public rendu aux Nîmoises et aux Nîmois, nous voulons à nouveau dire notre inquiétude sur le niveau des subventions de fonctionnement. Elles étaient à la baisse l’année dernière, elles sont stables cette année. Pourtant les besoins sont grands. »
Vincent Bouget poursuit sur le monde associatif, le bien-vivre ensemble, l’épanouissement individuel et collectif, des besoins qui ont besoin d’aide. Il en va de même pour la baisse des contributions au SDIS qui baissent encore 300 000 euros l’année prochaine, baisse qui va se poursuivre jusqu’en 2031.
L’élu de la liste Nîmes citoyenne à Gauche reprend : « Pour ce qui est de l’investissement, dont le niveau est en réalité quasi-identique à celui de l’année dernière si l’on soustrait les dépenses d’ordre qui gonflent artificiellement le chiffre (politique d’affichage), nous ne pouvons que constater, à nouveau, le poids du Palais des Congrès, à savoir près de 20 % des dépenses réelles d’investissement. Vous faites donc le choix d’abandonner un certain nombre d’investissements nécessaires et urgents au profit d’un bâtiment de prestige, mais qui risque de plomber durablement les finances de la ville… »
L’élu aurait préféré que les efforts soient portés sur la rénovation des bâtiments scolaires, des équipements culturels (théâtre Bernadette-Lafont, Odéon) mais aussi des équipements sportifs. Enfin, c’est au tourisme d’affaire et à la vision de la Mairie que s’en prend Vincent Bouget : « Les équipements de prestige comme le Palais des Congrès, les hôtels de luxe ne viennent pas répondre aux besoins du quotidien de notre population. C’est à la vie réelle des habitants de la ville qu’il nous faut être attentif, pas simplement au confort de nos potentiels visiteurs. Le constat que nous faisons depuis le début du mandat se confirme et s’aggrave. Vous comprendrez donc que nous ne le voterons pas. »
Valérie Rouverand, présidente des Progressistes, poursuit : « Conformément à ce que nous avons dit lors de la présentation du ROB le 4 novembre dernier, le budget qui est ici présenté est bien trop déséquilibré, notamment en raison du poids de grands travaux qui captent la majeure partie des investissements et qui hypothèquent le futur. »
Pour l’élue, le Palais des Congrès sortira de terre, mais deux inquiétudes et deux questions majeures viennent peser sur les finances et ce malgré ses interventions. « La première, une réévaluation objective du coût de ce projet qui tient véritablement compte de l’inflation notamment sur les matières premières et deuxièmement un budget prévisionnel clair quant au coût de fonctionnement d’une telle structure. Ce manque de transparence entraîne une défiance légitime, car, nous le redisons, c’est une fuite en avant qui consiste à remettre à l’après 2026 le soin de gérer les conséquences. »
Perspectives inquiétantes pour le groupe centriste qui ajoute la problématique du stade des Costières, des Halles, de la coupole du centre-ville et de son manque de dynamisme mais aussi du retard pris par l’ANRU. « Arrêtons-là, constatons juste que dans les médias, je cite « 2024 sera une belle année ». Nous le souhaitons sincèrement, mais nous souhaiterions juste que celle d’après 2026 le soient aussi », conclut la présidente des Progressistes nîmois.
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