ÉDITORIAL Richard Flandin : "Madalle m'a tué"
Alors qu'il était sagement chez lui suite à la mise en retrait décidée par le maire de Nîmes, Richard Flandin, l'adjoint aux Travaux de la ville de Nîmes, a appris de la bouche du directeur général des services, Christophe Madalle, la décision de la Ville de faire une alerte auprès du procureur de la République concernant les relations de l'intéressé avec un promoteur immobilier.
Une maison en Espagne, une entreprise de promotion immobilière créée avec sa compagne alors qu'elle est à l'heure actuelle chargée de mission auprès de la Société d'aménagement du territoire (SAT), société dont les actionnaires principaux sont la ville de Nîmes et l'Agglomération. Ce faisceau révélé en partie par Objectif Gard oblige désormais les services de Nîmes à vérifier dans tous les placards, y compris dans les archives. Ce sont les délibérations auxquelles a participé Richard Flandin qui inquiètent en haut lieu. Celle de la vente de gré-à-gré du stade des Costières comme expliqué dans nos colonnes il y a 10 jours. Mais aussi toutes celles qui, de près ou de loin, concernent le promoteur immobilier avec lequel l'adjoint nîmois entretenait des relations privées. Les services administratifs de la Ville ne veulent rien laisser au hasard. Et ont même demandé aujourd'hui aux élus qui n'avaient pas fait l'intégralité de leur déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique de se mettre immédiatement en conformité. Les mises à jour sont en cours depuis nos révélations d'hier, selon nos informations. Reste que toute cette histoire et l'annonce brutale d'hier soir lors du conseil municipal ont touché particulièrement Richard Flandin. Jusqu'à le faire couler ? Mais la Ville a-t-elle trouvé des éléments compromettants ? Ou au contraire, tente-t-elle une démarche osée en écartant un adjoint devenu un peu trop encombrant par ses prises de parole libre ? Le doute est permis. D'autant que la direction de la SAT assure encore en fin de semaine dernière que l'élu nîmois ne décidait en réalité de rien. Ce qui peut étonner dans cette décision brutale, c'est donc l'absence de bénéfice du doute. Christophe Madalle semble en avoir décidé autrement. "Il m'a tué. Ce n'est pas Jean-Paul Fournier, c'est lui", déclare le mis en retrait à notre rédaction et rajoute : "Il m'a interdit de voir le maire. Tout cela est organisé contre moi." Renseignement pris, le maire de Nîmes n'a pas encore pris définitivement sa décision. Il attend de rencontrer jeudi prochain l'élu nîmois, son ami depuis de nombreuses années. Ce n'est qu'à l'issue des échanges que Jean-Paul Fournier appuiera ou non sur le bouton de l'article 40 alinéa 2 du code de procédure pénale. "Il faut bien comprendre que le maire est officier de police judiciaire de part sa fonction. Il ne peut rien laisser sous le tapis", fait savoir son cabinet politique. "Ce n'est pas de gaité de cœur que le maire décidera. Il n'avait pas besoin de cela. Mais par son acte, il protège aussi la probité des autres membres de sa majorité." Ce matin, on a quand même cette impression étrange de l'ouverture en grand d'un parapluie pour éviter les gros cailloux... Le remède ne sera-t-il pas pire que le mal ? L'avenir le dira.
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