La politique, c’est comme un cocktail : un mélange de convictions, d’évolutions personnelles… et parfois d’un zeste d’opportunisme. Combien de fois a-t-on entendu un responsable politique dire « j’ai changé » pour justifier un revirement ? Alors, Franck Proust a-t-il changé ? Et si oui, pourquoi ? Lors du dernier conseil communautaire, l'édile s’est montré plutôt réceptif à l’idée d’un changement de statut juridique de Nîmes métropole. Un débat relancé par son rival aux Municipales, Julien Plantier : « Ce serait une forme juridique plus adaptée à nos besoins. »
Un vieux débat qui ressurgit
Le sujet n’est pas nouveau. Déjà en 2017, Yvan Lachaud, alors président de Nîmes métropole, avait évoqué cette évolution à la faveur de l’intégration de 12 communes de Leins Gardonnenque, portant l'intercommunalité à 39 communes pour 250 000 habitants. « C’est le sens de l’histoire », expliquait-il. Ces dernières années, les intercommunalités sont montées en puissance : aux compétences initiales de transport et de développement économique se sont ajoutées la gestion de l’eau, de l’assainissement, des déchets ménagers, du tourisme ou des zones d’activités économiques.
Mais à l’époque, la ville de Nîmes s’y était fermement opposée. L'équipe du président Centriste avait beau mettre en avant les 4 à 5 millions d’euros d’aides supplémentaires qu’aurait généré cette transformation, la municipalité refusait de perdre la compétence urbanisme. Le PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) étant transféré aux communautés urbaines, l’équipe municipale redoutait d’être dépossédée de ce pouvoir clé. « Nous sommes contre ! (…) Si ça continue, les maires ne serviront plus qu’à déposer des gerbes ! », avait réagi Franck Proust, premier adjoint de Nîmes à l’époque.
Et maintenant ?
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. S'il est toujours premier adjoint, Franck Proust est devenu président de Nîmes métropole. Il a visiblement changé d'opinion. « Je vous rejoins », répond-il à Julien Plantier, « En 2019, quand j’ai fait le tour des maires, seule Saint-Côme-et-Maruéjols était favorable. Des études ont été commandées. Si ce n’est pas Nîmes métropole qui le décide, c’est l’État qui l’imposera. » Seul bémol : même si Nîmes métropole décidait aujourd’hui de franchir le pas, la bonification financière semble ne plus exister, comme l’a laissé entendre le vice-président aux Finances, Frédéric Beaume. Nîmes métropole a-t-elle manquée une occasion sur l’autel des divisions politiques ?