Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 09.09.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1634 fois

EXPRESSO Franck Proust versus Julien Plantier : quand les dauphins deviennent requins

Julien Plantier et Franck Proust (Photo : droits réservés)

Un coup de téléphone par-ci, un apéro par-là… Les deux principaux prétendants à la succession de Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, Franck Proust et Julien Plantier, commencent doucement à compter leurs alliés. 

La politique nîmoise connaîtra prochainement un grand bouleversement : la fin de l’ère Fournier. L’homme, peintre en lettres devenu maire de Nîmes à 56 ans, a réussi cette prouesse : se faire élire quatre fois à la tête de la ville. Un record dans la cité des Antonins. À 76 ans, le premier magistrat, affaibli par des soucis de santé, assure son ultime mandat. Dans les couloirs de l’hôtel de la rue Dorée, siège de la municipalité, les appétits s’aiguisent. Les couteaux aussi...

Certains s’en amusent. À commencer peut-être par le maire lui-même ! Gouverner étant prévoir, deux élus nîmois se disputent le titre de dauphin de Jean-Paul Fournier : le président de Nîmes métropole, Franck Proust, et l’actuel premier adjoint, Julien Plantier. En dépit de l’affection qu’ils portent à leur premier édile, chacun se rêve en successeur. Eux aussi aimeraient bien s’emparer du pouvoir et appliquer pleinement leurs ambitions pour la ville et ses habitants. Leurs collaborateurs ou amis anticipent des scénarios, parfois peu probables même si, en politique rien n’est impossible.

Aujourd’hui pour devenir maire avant les Municipales de 2026, il n’y a pas 36 solutions. « Le maire pourrait être empêché pour des raisons de santé. Dans ce cas-là, l’intérim serait assuré pendant six mois par le premier adjoint », commente l’une de nos sources bien informée. Avantage donc à Julien Plantier. L’autre cas, évoqué par certains - même s’il est peu réaliste -, serait une démission du maire. Les élus du conseil municipal désigneraient alors un nouveau maire. Entre Julien Plantier et Franck Proust, qui aurait le plus de chance de l’emporter ? 

L’avantage de l’ancienneté pour Franck Proust

« Franchement, entre eux c’est 50/50 », poursuit notre source. Auprès des 41 élus de la majorité, chacun a ses avantages et inconvénients. Élu depuis 33 ans à la ville de Nîmes, Franck Proust est proche d’anciens élus comme Richard Tibérino, Monique Boissière ou encore Daniel-Jean Valade. Ce dernier, adjoint à l’Enseignement supérieur, était venu sur le plateau de Bonsoir le Gard pour défendre Franck Proust lors de sa condamnation dans l’affaire de la Senim. 

La fonction de président de Nîmes métropole lui a permis d’assurer certaines de ses amitiés, notamment avec l’ancienne élue départementale Claude de Girardi, Jean-Marc Campello, désigné vice-président aux Transports ,ou Valentine Wolber. Pour autant, ces soutiens ne sont pas systématiquement synonymes d’adhésion, mais ils se font plutôt « par rejet de Julien Plantier ». Comme pour François Courdil par exemple : « S’il part avec Julien Plantier, il sait qu’il en prend pour vingt ans et qu’il n’est pas assuré d’avoir quelque chose. »

Julien Plantier, populaire chez les nouveaux élus 

En pleine préparation d’une association qu’il entend lancer avant la fin de l’année, Julien Plantier a, lui aussi, quelques soutiens. Le premier et pas des moindres : l’adjoint aux Travaux, Richard Flandin. « Il a beaucoup de réseau, politique et financier. Il sait faire campagne et construire des listes électorales », commente un autre observateur de la vie publique.

Chargé des Sports de 2008 jusqu’à 2020, le Nîmois a un peu de réseau dans le milieu comme Nicolas Rainville, aujourd’hui adjoint aux Sports, ou Amélie Butel, chargée du sponsoring à l'Usam, ou encore Olivier Bonné, l'ex-président du Rugby club nîmois. Président du groupe majoritaire à la ville, Julien Plantier s’est attiré la sympathie de nouveaux élus comme Xavier Douais, mais aussi d’anciens comme Frédéric Pastor.  

Dans le casting des élus, il y en a certains comme Richard Schiven, Pascal Gourdel ou encore Christine Tournier-Barnier dont personne ne sait trop dire la préférence. Du coup, les deux prétendants pensent avoir leurs faveurs ! D'autres - à l'image de l'adjointe à la Culture, Sophie Roulle - s'imagineraient même en prochain(e) maire de Nîmes... Jean-Paul Fournier peut dormir sur ses deux oreilles, il est encore le seul à faire l'unanimité. 

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

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