Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.03.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 2644 fois

EXPRESSO Municipales 2020 : le docteur André Joyeux rejoue le match face à Jean-Paul Fournier

Jean-Paul Fournier

Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes

- Photo MaxPPP

Nous sommes en juin 2020. Et le docteur André Joyeux, créateur de la chirurgie cardiaque à Nîmes, s’invite dans la campagne du second tour des municipales. Avec une trentaine de personnalités, le médecin nîmois édite un courrier électronique à destination de la presse locale dans lequel il s’en prend au maire de Nîmes sortant, Jean-Paul Fournier.

"Soucieux des capacités de Jean-Paul Fournier à exercer ses fonctions de maire, nous avons fait constater par huissier de justice l'une de ses interviews. Ce constat conforte nos craintes et crédibilise nos propos", annoncent les protagonistes du courrier à l'attention du maire mais surtout des électeurs nîmois qui se présentaient dans les bureaux de vote quelques jours plus tard.

Dans cette missive signée par une trentaine de personnalités, notamment l'avocat bien connu Jean-Pierre Cabanes et André Joyeux, les signataires n'hésitent pas à attaquer directement la santé du maire sortant : "Nous avons hésité à le croire jusqu’à votre absence systématique lors de tous les débats publics organisés entre candidats, votre interview calamiteuse sur la principale radio locale truffée d’hésitations et de silences interminables, où vous répondez à l’aide d’un souffleur, nous convainquent qu’en effet vous ne dominez plus les sujets qui sont ceux d’un maire. Vous n’êtes plus que le candidat d’un entourage qui vous doit tout et craint de tout perdre. Vous n’êtes plus qu’un nom. Par respect pour les Nîmois, par respect pour vous même, par souci de vous protéger, retirez-vous tant qu’il est temps avec honneur et élégance."

Dans la foulée, Jean-Paul Fournier décide de porter plainte. Deux plaintes déposées en réalité uniquement contre André Joyeux. L’une devant l’ordre des médecins et l’autre au pénal pour diffamation. Trois ans plus tard, les verdicts sont tombés.

Et André Joyeux, après être passé devant ses pairs et devant les gendarmes nîmois a été totalement blanchi. « Je n’en tire aucune gloriole. Quelques fois, quand on écrit quelque chose, cela peut être difficile à lire mais j’assume totalement. » Le docteur a fait valoir son rôle de citoyen et son statut de personnalité de la société civile, en aucune façon, sa fonction de médecin au moment de co-rédiger le courrier. « J’ai pris part au débat et voulu éclairer les électeurs nîmois, il n’y avait rien de personnel vis-à-vis de Jean-Paul Fournier. Nous avons considéré qu’il s’agissait du quatrième mandat de trop. Et je pense que la réalité se fait jour. »

Alors que son champion, Yvan Lachaud a perdu l’élection en 2020, le médecin nîmois ne regrette rien : « Yvan est un ami mais au-delà de l’amitié, je reste persuadé qu’il aurait fait un très bon maire de Nîmes. » André Joyeux oubli un élément cependant : les Nîmois ont fait un tout autre choix.

Abdel Samari

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