Lors du dernier conseil communautaire, l’agglomération a livré son rapport sur l’égalité femme-homme pour l’année 2025. Une obligation légale visant à poser un regard sur l’évolution de notre société. « L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas une option, c’est une exigence », soutient l’élue en charge de cette délégation, Thiphaine Leblond. Dans sa présentation, la Nîmoise met en avant : « Notre intercommunalité compte autant d’hommes que de femmes dans ses agents, c’est la preuve que notre politique de recrutement repose sur des objectifs clairs et équitables. Dans l’encadrement d’ailleurs, 43 % des postes sont occupés par des femmes. »
Un écart de rémunération de 770 €
L’opposante de gauche, Jo Menut, est allée plus loin dans l’analyse : « Les déséquilibres restent profonds. Les femmes sont majoritaires dans les fonctions administratives, soit 136 contre 32 hommes, et sont quasi absentes des métiers techniques. » Sur le temps partiel : « 81 % des agents à temps partiel sont des femmes, ce qui en dit long sur la vision du rôle attribué aux femmes… » Sur les écarts de rémunération, l’édile pointe : « Il y a 770 € de différence mensuelle pour les femmes en catégorie A contre 615 € l’an dernier. » Et de conclure : « L’égalité femme-homme ne doit pas se limiter à des chiffres ou à quelques événements symboliques. C’est un combat quotidien qui exige des volontés politiques fortes et des mesures concrètes pour casser les stéréotypes. »
Nîmes métropole peut-elle être le laboratoire pour favoriser l’égalité ? Pas sûr… Pour Thiphaine Leblond comme Franck Proust, président de Nîmes métropole : « Oui, il y a du progrès à faire sur plein de sujets, mais qui ne répondent pas de cet hémicycle. » Et de pointer néanmoins quelques événements pour promouvoir la place des femmes : la mise à l’honneur des femmes inspirantes ou la place donnée aux artistes féminines Nîmes Métropole Jazz Festival. Le président de Nîmes métropole intervient : « Ça en dit long, mais ça n’est pas du ressort des élus que nous sommes… Certaines choisissent de faire du temps partiel pour éduquer leurs enfants. Comment je peux agir sur le temps partiel ? »
L’élue RN Laurence Gardet demande, elle, plus de sécurité : « Pendant que vous rédigez des rapports, les femmes ont peur : sortir seules le soir, des transports, du harcèlement de rue qui est devenu ici une réalité quotidienne… Il n’y aura jamais d’égalité sans sécurité, ce rapport est vide s’il n’agit pas. » Thiphaine Leblond rappelle « La campagne “stop aux violences” dans les bus avec le rappel des pénalités encourues… Je ne suis pas gendarme ». Par ailleurs, Nîmes métropole a adhéré en 2025 au dispositif Angela visant à mettre à l’abri les victimes de harcèlement de rue.
Seulement deux vice-présidentes sur 15
Enfin, Jo Menut fait remarquer : « Il y a uniquement deux vice-présidentes femmes dans cette assemblée. Là encore, nous sommes loin de la parité et de l’exemplarité que nous devons incarner. » Ce à quoi Franck Proust, par ailleurs favorable au cumul des mandats, répond : « Les vice-présidents émanent des élections municipales. Généralement, dans le choix que l’on a fait avec les élus, c’étaient les maires qui devenaient vice-présidents. Il n’y a pas beaucoup de maires femmes. Après, il y a d’autres critères que le sexe comme le nombre d’habitants de la commune. »
