Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 25.11.2023 - François Desmeures - 4 min  - vu 491 fois

FAIT DU SOIR Une marche pour que la ligne Alès-Bessèges accélère

Les manifestants se sont retriouvés à Molières-sur-Cèze pour une réunion publique autour de la ligne ferroviaire Alès-Bessèges

- DR

Alors que la réouverture de la ligne ferroviaire a pris deux ans de retard - à cause d'une nouvelle étude environnementale et de nouvelles normes sur les passages à niveau - le collectif Alès-Bessèges manifestait ce samedi matin, entre les haltes ferroviaires de Gammal et de Molières-sur-Cèze. Une réunion publique, accueillie par la maire de Molières, a ensuite récapitulé les blocages et cherché des solutions pour faire en sorte que le dossier accélère. L'État et le Gouvernement sont montrés du doigt.

À la halte ferroviaire de Gammal, en début de manifestation • DR

Un peu plus d'une centaine de personnes - certains portant des drapeaux ou chasubles CGT - ont parcouru, en ce samedi matin froid et venté, le kilomètre et demi qui sépare les haltes ferroviaires désaffectées de Gammal et Molières-sur-Cèze. Avant une réunion du collectif Alès-Bessèges afin de faire le point sur un serpent de mer, annoncé dès 2016 comme volonté régionale, prévu pour 2026, finalement repoussé en 2028 : la réouverture de la ligne ferroviaire Alès-Bessèges, fermée en 2012 après des années de circulation à vitesse très réduite. 

Une réouverture de ligne "qui fait beaucoup de sceptiques", n'a pas occulté la maire de Molières-sur-Cèze. "Mais aujourd'hui, la mobilité est l'un des problèmes principaux de notre vallée", a argumenté Florence Bouis, alors que dans sa commune, "le centre est un cul-de-sac. La ligne de train nous relie à l'ensemble du réseau ferroviaire. La réouverture coûte cher, certes, mais ne mérite-t-on pas qu'on investisse chez nous ?"

Un peu plus d'une centaine de personnes à la rénuion publique • François Desmeures

"Le Gouvernement se désengage, entame Thierry Ferré, membre du collectif Alès-Bessèges. Il est en train de faire capoter la réouverture, alors que le ministre des Transports court sur tous les plateaux télé pour expliquer qu'il préfère le rail. Que le ministre transpose ses paroles en actes !" En cause, la demande de la Haute autorité environnementale d'une nouvelle étude sur la ligne. Ainsi que celle liée au programme national de sécurisation des passages à niveau, intervenu à la suite du drame de Millas. 

La halte ferroviaire de Molières-sur-Cèze, ce 25 novembre... • François Desmeures

Absent de la réunion, le vice-président aux Transports de la Région - et élu municipal de Salindres - Jean-Luc Gibelin, avait enregistré un message pour faire le point avec le collectif et les manifestants. Il a rappelé que la Région avait mis en place, cet été, "les actes juridiques pour passer de l'État à la Région". Il a également évoqué l'avancement des projets de pôles d'échanges multimodaux le long de la ligne et des sept arrêts prévus. "Le projet de Salindres est le plus avancé. Les études sont en cours pour celui de Saint-Ambroix. À Bessèges, l'étude de faisabilité est aussi engagée." Quant à l'établissement public de sécurité ferroviaire, "le guide a déjà une nouvelle version en cours de rédaction et le calendrier est impacté par cette situation"

"Le dossier avance malgré les contraintes extérieures qui ralentissent les avancées du projet. Mais nous restons déterminés."

Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des transports et de la mobilité

"Les annonces ministérielles ne sont pas au niveau des demandes régionales", a enfin regretté Jean-Luc Gibelin, en soulignant la dotation de dix milliards dévolus, au niveau national, aux pôles d'échanges multimodaux, "quand 15 milliards seraient nécessiares sur ce volet mobilité", une demande faite à l'unanimité des présidents de conseils régionaux. Et ce, alors que "le projet de loi de finances du Gouvernement ne porte pas d'avancées sur le ferroviaire. Le dossier avance malgré les contraintes extérieures qui ralentissent les avancées du projet. Mais nous restons déterminés", a rassuré l'élu régional en charge des Transports. Un élu qui a pu rassurer, en réunion jeudi dernier, le président de la Communauté de communes De Cèze Cévennes, Olivier Martin, et les maires des communes concernées par la ligne sur la volonté régionale. 

De gauche à droite, Jean-Michel Suau, élu d'opposition alésien, Jacques Molle, premier adjoint au maire de Bessèges, Olivier Martin, président de De Cèze Cévennes et maire de Gagnières, et Henri Chalvidan, maire de Robiac-Rochessadoule • François Desmeures

Olivier Martin a d'ailleurs donné une piste pour dynamiser le calendrier, "aller rencontrer, avec Jean-Luc Gibelin, les services de l'État pour accélérer les études environnementales". Il a aussi demandé "que l'agglo d'Alès s'engage sur la halte ferroviaire du lycée Jean-Baptiste-Dumas" (lire encadré ci-dessous), alors que la schéma de cohérence territoriale, réalisé avec Alès Agglo par De Cèze Cévennes, "utilise cette ligne Alès-Bessèges comme épine dorsale du territoire". Pour le collectif, Anne-Marie Skora a également déploré que le pôle d'échange mutimodal de la gare d'Alès soit "en stand-by"

Le collectif attend désormlais une date pour le prochain comité ferroviaire, que Jean-Luc Gibelin souhaitait organiser autour de la ligne, et aura sans doute lieu en début d'année. Tandis que l'ancien président du COGard (centre ornithologique du Gard), chargé à l'époque de mener des études environnementales autour du dédoublement ferroviaire de la ligne Nîmes-Montpellier, a souligné que son travail de recensement environnemntal avait été mené de front avec les travaux. Preuve que de dossier, le projet peut passer à la concrétisation avant la fin des études. Ces pistes ont laissé quelques espoirs au collectif de voir des trains rouler sur la ligne peut-être avant 2028...

Pour Christophe Rivenq, la halte ferroviaire des Prés Saint-Jean n'est pas remise en cause

Lors de la réunion publique, l'agglomération alésienne a été accusée de ne pas avancer assez vite sur la halte ferroviaire qui viendrait desservir, à Alès, le quartier des Prés Saint-Jean, et donc le lycée Jean-Baptiste-Dumas. Président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq ne comprend pas ce qui lui est reproché : "Il a été confirmé à la Région et aux élus que la halte est incluse dans la rénovation de la ligne. Elle est inscrite au budget. En espérant que le prix initial, de 1,85 M€, ne soit pas passé à 10 millions entre-temps, sinon on en reparlera." Par ailleurs conseiller régional, à la commission Mobilités, Christophe Rivenq souligne que l'Agglo "n'est maître d'ouvrage de rien. Même si, demain, on voulait avancer, on reste conditionnés aux autorisations d'arrêts dans les gares SNCF et aux trains de la Région." Le président d'Alès Agglo se dit serein, en rappelant "nous avons été les premiers, avec Max Roustan, à défendre cette ligne contre la Région de l'époque, présidée par Christian Bourquin. Moi, je suis pour le train, je l'avais dit dès 2009 dans ma campagne des Régionales. Mais j'ai rappelé, dans le cadre du comité de pilotage de l'Agence de renouvellement urbain, que la halte était conditionnée à la ligne et à l'arrêt des trains..."

François Desmeures

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