Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.01.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 757 fois

GOUDARGUES Faut-il déconstruire l'ancienne mairie ? Les habitants appelés à voter

La commune organisera un référendum local le dimanche 19 mars
Fred Mahler maire goudargues ancienne mairie

Fred Mahler, le maire de Goudargues, devant l'ancienne mairie.

- photo Marie Meunier

Lors de la crue de 2002, le bâtiment abritant la mairie et la poste de Goudargues avait été inondé. Il est inoccupé depuis. La municipalité a décidé d'organiser un référendum local pour demander aux habitants s'ils sont favorables ou pas à la déconstruction partielle de l'ancienne mairie ? 

Après la crue de 2002, la mairie et la poste de Goudargues ont dû être délocalisées. Elles sont, depuis 2008, rue de la Cantonnade, tandis que leur ancien écrin occupant une surface au sol de 380 m2 et s'élevant sur deux niveaux, demeure vide. Martial Bonnefond, le prédecesseur du maire actuel, Fred Mahler, avait entamé un projet pour y installer des locaux médicaux soumis à un bail emphytéotique de soixante ans. Trop long, trop risqué pour la nouvelle équipe municipale qui n'a pas poursuivi le processus. 

En attendant, la municipalité doit toujours s'acquitter de la taxe foncière et a même dépensé 8 000 € l'année dernière pour refaire la toiture, car des tuiles étaient tombées. Il est envisagé d'y recréer un espace dédié aux associations "mais il y a une problématique d'amortissement de l'investissement", indique le maire. Il argumente : "On estime que le coût de la réhabilitation pourrait s'élever à 1,6 million d'euros. À ce moment-là, on referait les logements à l'étage et on percevrait donc trois loyers à 18 000 € par an. Il faudrait donc 88 ans pour amortir notre investissement."

"Les risques naturels sont de nature à menacer la stabilité générale de l'immeuble"

Aux yeux du maire, l'opération mettrait la commune dans une situation financière déséquilibrée. Dans une étude rendue par un cabinet d'ingénierie en décembre 2022, il est indiqué : "Compte-tenu de l'état du bâti, il faut considérer que la rénovation de cet immeuble rentrera dans le cadre des rénovations lourdes avec reprise et renforcement d'une partie des structures (murs, planchers, charpentes et fondation au moins ponctuellement)." Dans le rapport, il est aussi écrit que "les risques naturels (séisme et inondation notamment) sont de nature à menacer la stabilité générale de l'immeuble, donc la sécurité des utilisateurs."

Rien de très engageant aux yeux du maire. Il imagine plutôt une déconstruction partielle du bâtiment pour laisser place à une scène ouverte, un lieu de rencontre "pour redynamiser" ce coeur de village. Elle laisserait voir "une nouvelle perspective sur l'abbatiale et l'idée serait aussi de découvrir le bras de la Gambionne". D'autant que des vestiges gallo-romains pourraient bien se trouver dans les caves de l'ancienne mairie, d'après l'édile. Ce dernier a rendez-vous le 26 janvier avec des archéologues pour réaliser une première étude visuelle. 

Il faut qu'au moins la moitié des inscrits sur les listes électorales participe au vote

C'est avec tous ces éléments de réflexion que le maire s'en remet à l'avis des Goudargais. Un référendum local va être organisé le dimanche 19 mars. Les votes seront ouverts de 8h à 18h à la salle capitulaire pour répondre à la question : êtes-vous favorable à la déconstruction partielle de l'ancienne mairie ?

Pour que l'avis des citoyens soit pris en compte (seuls ceux inscrits sur les listes électorales peuvent se prononcer), il faut qu'au moins la moitié des inscrits sur les listes électorales prenne part au scrutin. Fred Mahler présentera les deux alternatives lors de ses voeux le samedi 14 janvier, à 16h, à la salle des rencontres. Une réunion publique se tiendra aussi le mercredi 15 mars, à 18h, au même endroit, pour aider les habitants à faire leur choix. Le maire conclut : "Je suivrai l'avis des votants. Si la majorité est favorable, je déposerai un permis de déconstruction qui déclenchera une recherche archéologique pris en charge par l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives)." Il compte sur les habitants pour prendre la "bonne décision" et lui renouveler leur confiance. Mais l'attachement au patrimoine, aux souvenirs et la symbolique de la République pourraient bien se mêler à la réflexion.

Marie Meunier

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