MUNICIPALES À Nîmes, le défi de Julien Plantier : proposer sans se renier

Ce mercredi à l’Hôtel C Suites
- Coralie MollaretIncarner la nouveauté sans renier le bilan de Jean-Paul Fournier, auquel il a contribué... Tel est le défi de l’ex-premier adjoint de la ville de Nîmes, évincé de la majorité pour avoir présenté sa candidature aux élections municipales de 2026.
Hôtel C Suites, mercredi après-midi. C’est entouré des anciens adjoints de la ville, exclus pour l’avoir suivi, que Julien Plantier fait un point d’étape sur sa démarche « Nîmes venir ». Une initiative lancée en vue des municipales de 2026, pour lesquelles il propose toujours une alliance avec le président de Nîmes métropole et candidat LR, Franck Proust : « Je suis fier d’avoir été à ses côtés. Mais il faut être raisonnable et sérieux vis-à-vis des engagements que nous avons. Si tout le monde est sur la ligne de départ, on n’y arrivera pas. Qui que ce soit, personne ne peut dire qu’il gagnera seul et qu’il n’a besoin de personne… »
Rejeté par le maire Jean-Paul Fournier, ignoré par Franck Proust, Julien Plantier poursuit son chemin. Il a rappelé « les sept commissions de travail dans lesquelles environ 160 personnes sont engagées ». Son premier bilan a permis d’esquisser quelques propositions, même si « la présentation de notre projet aura lieu en octobre ». La campagne n'est pas simple pour l’ex-adjoint, 39 ans, dont 17 aux côtés de Jean-Paul Fournier. Julien Plantier doit désormais se distinguer, incarner la nouveauté sans renier le passé, au risque de perdre en crédibilité.
« Mettre deux arbres par-ci, par-là, ça ne suffit plus ! »
Selon la thématique, le défi est plus ou moins relevé. L’un de ses points forts, pense-t-il, est d'avoir été aux affaires : « Nous connaissons les éléments budgétaires, sociaux et le fonctionnement d’une collectivité locale. Nous proposerons un programme crédible et chiffré. » Sur l’aménagement du territoire : « Il y a un souhait de garder une ville à taille humaine et de poursuivre les projets comme le Mas des Lombards, la rénovation du Marché Gare, Hoche 2. »
Sur le dérèglement climatique, dont Nîmes est particulièrement victime, léger changement de ton : « Les aménagements urbains tels qu’ils ont été pensés ne prenaient pas en compte cet aspect. Mais aujourd’hui, le monde a changé, la société a évolué. » Citant en exemple la ville de Valence, dans laquelle il s’est rendu, Julien Plantier propose un vaste plan de végétalisation. Et de s’autoriser même un coup de griffe à l’endroit de ses ex-alliés : « Mettre deux arbres par-ci, par-là, ça ne suffit plus ! » L’opposition de gauche pourrait presque demander des droits d’auteur…
Portiques de sécurité à l'entrée des écoles, arrêtés pour les épiceries de nuit...
Sur la question de la sécurité, Julien Plantier s'arrête longuement : « Le sentiment d’insécurité est palpable. Pendant trop longtemps, on a dit que c’était la faute de l’État. Il faut que la Ville aille plus loin sur le sujet. » Et de proposer : « L’expérimentation de portiques de sécurité à l’entrée des écoles. Il faut une démarche plus incisive et volontariste. » Le poste de police de Pissevin ? « La Ville doit accentuer la pression pour obtenir un poste de police partagé avec la police nationale. »
Les épiceries de nuit sont aussi dans son viseur : « Sans règle, ça devient ingérable. Les horaires d’ouverture doivent être plus encadrés. Il faut aussi prendre des arrêtés municipaux pour limiter la vente de protoxyde d’azote. S’il faut aller devant le tribunal, j’assumerai pleinement la responsabilité. » Se distinguant de son prédécesseur, Julien Plantier veut allouer un budget de 300 000 € à la participation des citoyens aux politiques publiques :« Ça n’a pas été la marque de fabrique de ces 25 dernières années… Mais aujourd’hui, le monde a changé. La société a évolué (…) Pour les Halles, par exemple, la concertation est impérative », répète-t-il.
Faire passer Nîmes métropole en communauté urbaine
Parmi ses autres propositions, comme « l’heure civique » ou la création d’un festival de Nîmes « off », le candidat Plantier s’est démarqué, encore une fois, de son ex-mentor : « Au niveau de l’intercommunalité, on ne peut pas rester en communauté d’agglomération pour la seule jouissance de certains… Je ne suis pas certain que l’on développe réellement le territoire. La preuve, Franck Proust a mené un travail dans ce sens (…) Une communauté urbaine serait plus adaptée au vu de notre démographie. » Une idée rejetée par Jean-Paul Fournier, qui ne souhaite pas perdre la compétence urbanisme…
La première ébauche de programme de Julien Plantier vise à rendre « Nîmes désirable » de tous. Et, par ricochet, à rendre le candidat Nîmes avenir désiré des électeurs…
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Concernant les appels du pied d’Yvan Lachaud, chef de file d’Horizons pour les municipales : « Nous sommes partis sur une démarche d’avenir. Je considère que l’on ne peut pas incarner l’avenir dans une ville où l’on a été élu pendant des années, où l’on est dans le sérail… »
À propos de Valérie Rouverand, candidate Renaissance : « C’est la première candidate déclarée. Elle fait preuve d’un certain courage, elle est présente sur le terrain. Pour moi, il y a un certain nombre d’écueils, comme le fait qu’elle soit estampillée Majorité présidentielle, de manière aussi forte. »