Objectif Gard : Pouvez-vous vous présenter pour les personnes qui ne vous connaissent pas ?
Marine Pla : J’ai 38 ans, je suis élue depuis douze ans à Manduel, aux côtés de Jean-Jacques. Si certains me connaissent peu, c’est que je suis une femme de dossiers plutôt que grand public, même si je suis présente à tous les évènements de la commune. Je suis née à Manduel, j’y ai passé toute ma scolarité et toute ma famille vit ici. Mon père tenait le bureau d’assurance devant la mairie et dirigeait le club de football de Manduel. Ma mère, elle, était infirmière libérale.
Vous êtes une femme de dossiers d’autant que vous êtes secrétaire générale de la commune de Langlade.
Oui, un métier que j’exerce depuis 12 ans. Après mon master 2 en droit public à Montpellier, j’ai décidé de préparer l’examen pour entrer à l’école d’avocat. Quand Jean-Jacques m’a proposé d’être sur sa liste en 2014, j’ai découvert l’univers des collectivités. Ça m’a plu. C’est comme ça que je suis arrivée à Langlade, une petite commune de 2 700 habitants.
« Je ne voulais surtout pas que l'aventure s’arrête »
Pourquoi vouloir devenir maire de Manduel ?
Ce n’était pas un objectif au départ. Je suis une bonne suiveuse, je restais à côté de Jean-Jacques. Je l’aurais accompagné jusqu’au bout. C’est lui qui me l’a proposé. C’était naturel de vouloir reprendre la suite. Pas question de laisser la mairie à un opposant. Pour moi, c’est une suite logique, un challenge et un défi. Je ne voulais surtout pas que cette aventure s’arrête.
Que pensez-vous avoir apporté aux habitants en tant que première adjointe ?
En tant que première adjointe, on pallie le remplacement du maire lorsqu’il s’absente. D’autant que le maire m’a donné la totalité de la délégation générale. Ma délégation à l’urbanisme et aux travaux n’est pas une délégation facile, on dit plus souvent non que oui. Mais lorsque l’on dit non, il faut savoir l’expliquer. Avec Jean-Jacques, nous avons travaillé sur le PLU (Plan local d’urbanisme) permettant d’aménager Manduel ces 10 prochaines années. On a formé un bon binôme.
Quel regard portez-vous sur Jean-Jacques Granat ?
C’est un ami, un confident. Une fois que l’on a fini de parler des dossiers, on bascule rapidement sur notre vie personnelle. C’est d’ailleurs moi qui l’ai marié, le 20 juillet. Jean-Jacques est quelqu’un qui m’a toujours soutenue à 100 %.
Comment voyez-vous le rôle d’un maire ?
À disposition de ses habitants : il faut les écouter, les entendre et savoir dialoguer avec eux. Je serai un maire de proximité.
Une liste divers droite
Êtes-vous encartée dans un parti politique ?
Non. Ma liste sera divers droite. Dans un gros village, on n’a pas besoin d’un maire qui fait de la politique.
Le fait d’être une femme change-t-il quelque chose dans l’exercice de vos fonctions ?
En 2025, on n’est plus dans cette vision de la femme inférieure à l’homme. Peut-être que certains le pensent encore… En tout cas, le fait d’être une femme ne m’a ni avantagée, ni desservie, tant comme élue que dans ma sphère professionnelle.
Quels sont, selon vous, les besoins du village de Manduel ?
La campagne démarre. Ce week-end, on distribue ma lettre de candidature. Pour l’instant, avec mon équipe, soit 29 personnes, nous aimerions instaurer une campagne participative. Le nom de notre liste est : Écrivons Manduel ensemble. C’est peut-être utopique, mais j’aimerais redonner l’envie aux gens de s’investir. Parfois, je vois des salles de réunion publique bien vides… Alors bien sûr, je donnerai les grands axes de travail. C’est d’autant plus facile pour moi que je peux rapidement chiffrer les projets grâce à mon expérience.
« Je me consacrerai entièrement à Manduel »
Comment cela va-t-il se traduire ?
Un questionnaire sera distribué à l’ensemble des habitants : il permettra de dégager trois priorités. Dans un second temps, nous organiserons des ateliers citoyens pour rédiger le programme ensemble et coller au plus près des besoins des habitants.
Enfin, être maire, c’est déjà un travail à temps plein. Arriverez-vous à assumer l’ensemble de vos fonctions ?
Si je suis élue maire, j’arrêterai mon travail. Il ne faut pas faire n’importe quoi. Si les électeurs nous ont choisis, c’est qu’ils ont confiance en nous. Me consacrer entièrement à Manduel, ça me va bien.