Du bleu, ce lundi matin, devant la gare Feuchères. Plusieurs agents de police procédaient à des contrôles d’identité, aux arrêts de bus et aux abords de la gare. « Au début, ça fait un peu peur. Ma fille de 11 ans a paniqué… Je lui ai dit : “Tout va bien, tu as ton ticket de bus.” », raconte une mère de famille. « Cette réaction témoigne de son honnêteté », commente un policier, « ceux qui ne respectent pas la loi n’ont pas l’habitude de paniquer. » Cette scène est peut-être aussi révélatrice du lien qui se distend, parfois, entre citoyens et forces de l’ordre, notamment en raison du manque de moyens.
La nouvelle brigade se compose de six agents, dont trois réservistes. Présents du lundi au vendredi, de 11 h à 19 h, ils auront pour mission d’assurer la tranquillité publique et de lutter contre les incivilités dans les transports. « Les transports sont un point sensible : ils brassent beaucoup de monde, tous les publics s’y croisent, et il s’y passe des choses », souligne Jean-Philippe Nahon, directeur interdépartemental de la police nationale du Gard. Depuis leur entrée en fonction, la brigade a déjà enregistré 27 interventions. Le 7 octobre, elle est intervenue dans une affaire de viol : le suspect présumé a été interpellé et l’enquête se poursuit.
Cette unité est la 26ᵉ créée en France depuis deux ans, portant à 530 le nombre total d’agents affectés à la police des transports. Lors des contrôles de ce lundi, les policiers ont notamment ciblé la lutte contre les stupéfiants, procédant à des fouilles et vérifications d’identité. À la sortie d’un supermarché, ils ont également dû intervenir face à un SDF alcoolisé interdit d’accès par le gérant. Plus tard, un jeune homme a été interpellé en raison de l’odeur suspecte de sa cigarette : « C’est du CBD », s’est-il défendu. « Ces agents exercent une véritable mission de protection des biens et des personnes dans les transports », souligne Philippe Tireloque, directeur national de la sécurité publique, présent à Nîmes pour l’occasion.
Plus tard, au commissariat, l'intronisation officielle s’est déroulée en présence du président de Nîmes Métropole et candidat aux municipales, Franck Proust, satisfait de voir se concrétiser l’une de ses promesses de campagne : la création d’une police dédiée aux transports. Une promesse tenue même si la brigade est financée par l’État. À l’approche des élections municipales 2026, si la sécurité et la tranquillité publique ne relèvent pas directement des compétences communales, elles demeurent une attente forte des électeurs.