Publié il y a 1 an - Mise à jour le 08.02.2023 - Propos recueillis par Coralie Mollaret  - 3 min  - vu 377 fois

OCCITANIE Vice-présidente de la Région, Agnès Langevine : « Nous devons réduire nos déchets et non ouvrir des incinérateurs »

Agnès Langevine est vice-présidente de la Région chargée du climat, du pacte vert et de l'habitat durable

Agnès Langevine est vice-présidente de la Région chargée du climat, du pacte vert et de l'habitat durable

- (Photo : droits réservés)

Sorti ce mardi dans vos kiosques, Objectif Gard, Le magazine s’arrête sur la question du coût de traitement de nos déchets. Rencontre avec Agnès Langevine, vice-présidente de la Région, chargée du Climat, du pacte vert et de l'habitat durable.

Objectif Gard : Quel est le rôle de la Région dans la gestion des déchets ?

Agnès Langevine : Les régions ont un rôle de planification des déchets, à l’exception des nucléaires qui ne sont pas dans nos attributions. Nous définissons les capacités de traitement de l’Occitanie au regard de la trajectoire, qui doit être forcément à la baisse, de la production de déchets.

Vous êtes chargée de la gestion des déchets depuis sept ans. Quel regard portez-vous sur l’évolution de notre production de déchets ?

La trajectoire est globalement positive avec une transformation du modèle. Regardez ce qu’il se fait à Lunel : le maire a été élu sur la promesse de fermer l’incinérateur de la ville. Lorsqu’il a renégocié les marchés de collecte et de traitement des déchets, il a mis en place un contrat de performance avec d’autres modalités de financement, liés à la prévention et la réduction des déchets. Qu’on se le dise, les grandes multinationales qui gèrent nos déchets ne sont pas des philanthropes… Aujourd’hui, on ne doit plus rémunérer un opérateur dans la quantité de déchets traités mais, au contraire, en lui fixant des objectifs de réduction liés aux objectifs de traitement (…) Ensuite, bien sûr, certains territoires sont plus performants que d’autres. Dans les métropoles ou collectivités où il y a beaucoup de logements collectifs, la question des déchets est plus complexe.

Quel est votre regard sur le département du Gard ?

Le Gard fait partie de ces départements du littoral où l’on doit dimensionner nos structures en prenant en compte de l’afflux de population en période estivale. La spécificité aussi de ce territoire, c’est qu’il y a beaucoup de syndicats de collecte contrairement à d’autres départements. Ça fait quelque temps que nous demandons un effort d’uniformisation pour mettre en place des politiques plus étendues et performantes en matière de tri. Il y a eu des efforts de fait, il faut continuer.

Dans le Gard, plusieurs élus aimeraient que la Région leur donne l’autorisation de créer un deuxième four pour incinérer les déchets. Or, vous y êtes opposée…

D’abord à l’origine, ce deuxième four devait être créé à Nîmes. Ensuite, je veux bien voir quel élu va se lancer dans un tel projet tant l’acception sur l’incinération est très faible de la part de la population. L’incinération n’est plus le modèle d’avenir. Aujourd’hui, la loi nous demande de réduire nos déchets, pas d’ouvrir des incinérateurs.

Les incinérateurs sont aujourd’hui perçus comme des unités de valorisation énergétique. L’incinérateur de Nîmes, par exemple, produit de l’électricité et de la chaleur pour l’hôpital ainsi que les quartiers de Pissevin et Valdegour…

Effectivement, avec le prix de l’électricité, cette production de chaleur peut avoir du sens. Mais n’oublions pas que la France a un contentieux avec l’Union européenne : nous ne respectons pas la trajectoire de réduction des déchets. Aujourd’hui, nous devons moins enfouir et moins incinérer. C’est d’ailleurs pour cela que la TGAP (Taxe générale sur les activités polluantes), une fiscalité incitative, augmente.

Du coup, vous êtes contre la création de ce deuxième four ?

Aujourd’hui, au regard de la trajectoire de baisse des déchets, nous avons une capacité suffisante en Occitanie. Il n’y a pas matière à alimenter une autre unité. Il faut anticiper, c’est peut-être ce qui a manqué à certains élus sur cette question. D’ailleurs, en matière d’anticipation, des solutions doit être trouver sur les biodéchets dont le tri sera obligatoire en 2024. Au-delà de son rôle de planificateur, le Conseil régional veut aider les collectivités et autres syndicats afin de répondre à ces obligations.

Quel regard portez-vous sur la mise en place de la redevance incitative dans l’Agglo du Gard rhodanien ?

C’est très bien. Les expériences ont montré que ça fonctionne en matière de réduction des déchets.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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