Publié il y a 1 an - Mise à jour le 03.04.2023 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 739 fois

ALÈS Le député a entendu les doléances des agents hospitaliers du syndicat FO

Pierre Meurin

Le député Pierre Meurin, reçu par la délégation FO de l'hôpital d'Alès.

- Corentin Migoule

Tania Pasquelin et Romain Pialat, respectivement secrétaire et secrétaire-adjoint du syndicat Force ouvrière (FO) du centre hospitalier Alès-Cévennes (CHAC), ont reçu le député Rassemblement national de la 4e circonscription, Pierre Meurin, ce vendredi 31 mars. Le dernier nommé a entendu leurs doléances relatives à divers sujets, dont l'endettement auquel serait soumis l'établissement.

En qualité de député du Rassemblement national, il avoue avoir été "très surpris" par l'invitation du syndicat Force ouvrière. Invitation honorée ce vendredi 31 mars en matinée. "Je suis content. J'aimerais bien que tout le monde soit dans cette logique. C'est ça la démocratie. On peut s'engueuler et ne pas être d'accord sur certains sujets, mais avoir malgré tout des échanges constructifs", apprécie Pierre Meurin, député de la 4e circonscription du Gard. 

Reçu par quatre membres du syndicat Force ouvrière du centre hospitalier Alès-Cévennes, dont Tania Pasquelin et Romain Pialat, respectivement secrétaire et secrétaire-adjoint, le néo-Julirosien a écouté et entendu les doléances des agents hospitaliers, lesquels, sans communiquer les documents comptables à la presse pour ne pas trahir leur devoir de réserve, s'inquiètent de "l'endettement" dont est sujet l'établissement de santé alésien.

Pierre Meurin
Le député Pierre Meurin, reçu par la délégation FO de l'hôpital d'Alès. • Corentin Migoule

Un endettement "aggravé par la crise covid" et "l'obligation par le Gouvernement d'acheter des dizaines de respirateurs aujourd'hui partiellement remboursés", justifie Tania Pasquelin. Et d'ajouter : "Pendant la crise sanitaire, notre direction avait recours à l'intérim et faisait venir des anesthésistes à la journée contre des sommes astronomiques." 

Une pratique courante qui a fait émerger la loi Rist, laquelle est entrée en vigueur ce lundi 3 avril. Elle prévoit le plafonnement des salaires des médecins intérimaires. "D'un côté, si les anesthésistes intérimaires n'avaient pas été là, toutes nos interventions auraient été stoppées", concède la secrétaire FO, qui ne sait que penser de la pertinence de cette loi. "Dans ce cas, c'est peut-être une fausse bonne idée", a résumé Pierre Meurin.

Après quoi, Romain Pialat a exposé au député son questionnement relatif à "un plan avec 64 embauches supplémentaires" présenté par la direction du centre hospitalier en 2021, lequel n'aurait eu qu'une influence mineure : "Je n'arrive pas à savoir où sont passés ces 64 postes. On ne sait pas comment ils ont été répartis", s'interroge le secrétaire-adjoint, qui allait en causer avec ses supérieurs quelques heures plus tard. 

La suppression des ARS réclamée

De manière générale, la santé mentale du personnel hospitalier semble en avoir pris un sacré coup avec la crise sanitaire. Au CHAC, ça se matérialise par "une hausse majeure de l'absentéisme entre 2021 et 2022", des "arrêts maladie en cascade", et "des infirmiers qui démissionnent pour se reconvertir", entre autres. "C'est le contrecoup du covid", analyse Tania Pasquelin. "C'est le cas dans beaucoup de secteurs", a rétorqué le député, qui rappelle que "la quête de sens" et "le besoin de reconnaissance" ont convaincu bon nombre d'agents du service public de changer d'air.

Avec le parlementaire, les membres du syndicat FO ont esquissé les contours d'un "meilleur" système de santé, lequel reposerait avant tout sur "le maintien des aînés à domicile au maximum""Les agences régionales de santé sont-elles indispensables ?", a d'abord soulevé Romain Pialat. "Elles coûtent trop cher", a pesté la naturopathe, quand le député a rappelé que le RN défend carrément "leur suppression".

Et Pierre Meurin d'enchaîner : "On s'est reposé sur nos lauriers dans tous les domaines. On avait un super système de santé, de super routes, de super trains, un super système de gestion de l'eau. Aujourd'hui, le manque de vision et d'anticipation de nos gouvernants a conduit à une dégradation. Le Gouvernement se retrouve à devoir gérer tout en même temps. On est en état d'urgence pour mettre fin à la tiers-mondisation de la France."

"Nos métiers sont trop difficiles pour qu'on travaille deux ans de plus"

D'une analyse quelque peu fruste, mais ô combien limpide, Romain Pialat a laissé entendre son avis pour contrer "le millefeuille administratif" qui paralyse nos institutions : "Il y a trop de cadres qui se diluent les responsabilités dans les bureaux et pas assez de gens sur le terrain." En fin de réunion, les syndiqués ont également fait part au député de leur opposition à la réforme des retraites.

"64 ans, pour nous à l'hôpital, ça ne sera pas possible. Nos métiers sont trop difficiles pour qu'on travaille deux ans de plus", a fait savoir Tania Pasquelin, qui prêchait là un convaincu. "Macron gouverne sur une succession de chocs. Il a épuisé la société. Pour la réforme des retraites, il aurait pu attendre que la situation soit meilleure. On a le sentiment qu'il fait ça pour mettre la tête sous l'eau au peuple français. C'est presque du sadisme", a conclu Pierre Meurin.

Corentin Migoule

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