EXPRESSO Le nouveau centre de santé de Saint-Hilaire-de-Brethmas croule déjà sous les demandes
Pour enrayer la désertification médicale qui la frappe comme beaucoup d'autres, la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas avait un temps envisagé la création d'un centre municipal de santé. Avant d'y renoncer au profit d'une structure un peu différente créée en partenariat avec la Région. Celle-ci a ouvert ses portes le mardi 6 juin et n'a pas encore trouvé son rythme de croisière.
Après le départ du docteur Troulhias il y a six ans, puis celui de Ginette Sapède au printemps 2022, la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas, qui compte encore deux praticiens, n'était plus en mesure de satisfaire les besoins de la totalité de ses 4 700 habitants. C'est dans ce contexte que l'équipe municipale saint-hilairoise envisageait la création d'un centre municipal de santé, sur le modèle de ceux déployés dans plusieurs villes communistes de la région parisienne.
Ce projet ayant vocation à enrayer cette désertification médicale a finalement accouché d'un partenariat avec la Région dans le cadre de la création d'un groupement d'intérêt public (GIP) "Ma région, ma santé", dispositif validé en mars 2022 par le Conseil régional en vue de recruter 200 professionnels de santé. Il s'agit d'une structure partenariale associant la Région, les collectivités locales et les universités de médecine dans l'optique d’embaucher des médecins généralistes en permettant l’exercice salarié.
"Plusieurs années de travail acharné"
Les médecins recrutés par la Région sont liés par un contrat avec le groupement d’intérêt public (GIP). La sécurité sociale se charge de financer une partie des salaires versés aux médecins. "C'est ce GIP qui gère le centre, la commune ayant mis à disposition les locaux de la place Eugène-Daufes", précise Agnès Lalande, conseillère municipale de la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas, déléguée à la Santé.
À l'heure où près de 12 000 habitants d'Alès Agglomération se retrouvent sans médecin traitant et alors que les États généraux de la santé ont officiellement été lancés ce lundi 12 juin (relire ici), le centre de santé a ouvert ses portes depuis le mardi 6 juin. Un motif de réjouissance pour le maire, Jean-Michel Perret, qui intervient "après plusieurs années de travail acharné de la municipalité". Celle-ci a d'abord identifié le rez-de-chaussée de l'ancienne mairie comme potentiel site d'accueil du futur centre.
Après quoi les artisans l'ont rénové intégralement "en un temps record", sous l'égide de l'architecte Maggy Pagnucco. Depuis le 6 juin donc, le centre est en fonction. Il est ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 16h30. Le docteur Adrien Lamidieu et le docteur Charlie Nogrel se relaient pour assurer ces permanences, dans l'attente d'un potentiel renfort et d'une éventuelle extension des horaires d'ouverture.
Plusieurs offres d'emploi courent toujours sur le site de la Région, dont une concernant le centre de santé de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Y sont notamment vantés les bénéfices de "l'exercice coordonné", dont l'argument imparable d'un temps de travail "centré sur le médical", lequel serait par ailleurs plus "compatible avec la vie privée". Car l'embauche d'un troisième médecin généraliste permettrait au centre de monter en puissance. À moins que ce ne soit celle d'une deuxième secrétaire...
Au moment de notre venue à l'improviste ce mardi 13 juin sur les coups de 14 heures, deux patientes nous précèdent, tandis que la secrétaire est en ligne. Au téléphone, une dame semble lui donner du fil à retordre et peine à comprendre le fonctionnement du centre qui vit ses premières heures. La séquence dure quelques minutes et entre temps, deux nouvelles personnes ont fait leur entrée dans le petit espace d'accueil doté d'une demi-douzaine de chaises.
Une dame pressée nous dépasse après en avoir demandé la permission. Son médecin traitant est décédé au début de l'année, son ordonnance n'a pu être renouvelée depuis. Elle réclame donc un rendez-vous avec un nouveau médecin du centre suite à l'échec de sa tentative de prise de rendez-vous par téléphone. "Les gens sont très demandeurs. Je ne réponds presque pas au téléphone car je n'ai pas le temps", admettra plus tard la secrétaire, croulant sous les alertes.
L'échange entre cette dernière et la dame pressée tourne au dialogue de sourds. "Votre demande n'est pas urgente. Revenez la semaine prochaine ou téléphonez-nous et on fixera un rendez-vous", indique la secrétaire. "Je vous rappelle ou je repasse, qu'est-ce qui est le plus simple ?", rétorque la patiente. "C'est comme ça vous arrange. Mais n'ayant pas de médecin traitant, vous êtes prioritaire, donc on vous recevra quoi qu'il arrive", répond la secrétaire. Étourdie par ce quiproquo dont elle sort sans certitude, la dame finit par partir, sceptique.
La secrétaire se saisit alors du téléphone en s'excusant auprès de son intercoluteur, mis en attente depuis une dizaine de minutes. Une attente qui n'est hélas pas tout à fait terminée, puisque la conversation téléphonique sera à nouveau interrompue par une tierce personne faisant son apparition dans la salle en compagnie du Dr Lamidieu au terme d'une consultation, ce qui monopolise à nouveau la secrétaire.
"Je pense qu'il y aura besoin d'une deuxième personne"
Pour ne rien arranger, le lecteur de carte vitale n'est pas encore opérationnel, ce qui engendre de la paperasse supplémentaire. Dans ce même laps de temps, une maman et sa fille ont eu plus de chance en obtenant un rendez-vous avec un médecin dès le lendemain. Le caractère d'urgence de leur demande a en effet été retenu. Au téléphone, la secrétaire s'efforce en effet de prioriser les demandes. "Est-ce qu'il y a une urgence pour votre rendez-vous ?", interroge-t-elle en premier lieu, tout en indiquant d'emblée que le centre n'est accessible qu'aux patients qui n'ont pas ou plus de médecin traitant.
Les patients possédant un médecin référent et désireux d'en changer ne sont, pour l'heure, pas admis au centre de santé saint-hilairois. S'il montera assurément en puissance au fil des jours, ce dernier n'a pas encore trouvé son rythme de croisière. "Pour le moment je suis seule, mais je pense qu'il y aura besoin d'une deuxième personne", concède la secrétaire, lançant peut-être une bouteille à la mer.
Situé sur la place Eugène-Daufes, le centre de santé est ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 16h30. La prise de rendez-vous s'effectue en présentiel ou par téléphone au 04.48.61.00.00.
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