Publié il y a 1 h - Mise à jour le 28.12.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 112 fois

NÎMES Un hôpital riche de sept siècles d’histoire…

CHU Nîmes carémeau (Photo CHU Carémeau)

Et un jeune centre hospitalier universitaire ! Retour sur l’histoire de la santé dans la cité des Antonin.  

L'hôpital de Nîmes Carémeau (Photo ArAnthony Maurin).

À Nîmes, l’histoire est belle, même celle de la santé moderne, la preuve. Raymond Ruffi, riche bourgeois nîmois et pieux citoyen, consacre une partie de ses biens à l’édification d’un établissement de charité important. Ainsi, son testament du 22 mai 1313 constitue-t-il l’acte fondateur de l’Hôtel Dieu qui subsiste durant 170 ans.

Une peste en 1482 puis une famine un an plus tard font d’affreux ravages à Nîmes, en raison de l’entassement des malades dans les hôpitaux plus petits, situés à l’intérieur de la ville. Pour éviter la reproduction d’un tel fléau, les consuls de Nîmes, forts de l’autonomie et des responsabilités que leur confrère leur statut, décident d’acquérir l’Hôtel Dieu situé à l’extérieur de la ville, le 23 avril 1483, entraînant sa « municipalisation ».

Hôtels Nîmes (Photo Anthony Maurin)
L'ancien hôtel-dieu de Nîmes, devenue CCI et bientôt hôtels (Photo Archives Anthony Maurin)

Les guerres de religion sont aussi nuisibles aux églises qu’à l’hôpital et marquent profondément l’histoire de la ville. Après la destruction de l’Hôtel Dieu et une nouvelle épidémie de peste en 1564, le conseil de la ville de Nîmes décide de rebâtir l’hôpital, qui sera achevé en 1592. Après de nouveaux conflits religieux, à l’instigation de l'évêque Cochon puis grâce à la générosité du prince De Conti, l’Hôtel Dieu se développe au XVIIᵉ siècle avec en particulier l’installation des sœurs de Saint-Joseph.

Quartier Hoche Université Sernam Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin)
Ce qui était l'hôpital et qui allait devenir une partie de l'université Hoche-Sernam (Photo Archives Anthony Maurin)

Début XVIIIᵉ, s’établit un hôpital général pour y loger, enfermer et nourrir les indigents. C’est au cours de ce siècle que l’Hôtel Dieu et l’hôpital général sont réunis administrativement sous le nom d’hospice d’humanité chargé de pourvoir à l’assistance des vieillards, des infirmiers et des incurables.

En 1863, il est décidé d’établir un lycée (l’actuel lycée Daudet) à la place de l’hôpital général et de construire un nouvel hospice, route d’Uzès, inauguré le 1ᵉʳ novembre 1874. L'Hôtel-Dieu le rejoint cinquante ans plus tard.

Le 12 octobre 1924, c'est « Gastounet », Gaston Doumergue qui pose la première pierre d’un nouvel hôpital qui va porter son nom. Le transfert des malades a lieu en 1934. Dix ans plus tard, lors de la Seconde Guerre mondiale, le pavillon A de l’hôpital Gaston Doumergue, occupé par les Allemands, est détruit le 27 mai 1944, comme plusieurs édifices de la ville, sous les bombes de l’aviation américaine : 55 personnes, malades, personnels soignants et médecins sont tués.

Hoche Nîmes avril 2024 (Photo Anthony Maurin)
L'ancien hôpital, rue Hoche en 2024 (Photo Anthony Maurin)

Les développements successifs de la ville ont orienté les projets immobiliers hospitaliers de l’Hôtel Dieu à Carémeau, « l’hôpital ouest ». Ainsi, du cœur de la ville jusqu’à Carémeau, les lieux d’hospitalisation se sont déplacés vers des quartiers de la périphérie en plein développement. Dès le début des années 1960, le débat s’instaure sur la construction d’un hôpital à l’ouest de Nîmes pour répondre aux besoins de la population et de la ville, qui se développe dans cette direction. Les terrains de Carémeau sont achetés et l’hôpital s’y installe progressivement à partir de 1978.

Le 3 octobre 1988, la ville de Nîmes est victime d’une inondation sans précédent qui n’épargne pas le CHU puisqu’une grande partie de son plateau médicotechnique, situé au centre Gaston-Doumergue, est détruite. Ce sinistre met en évidence la vulnérabilité du site de Gaston-Doumergue et la nécessité, devenue plus pressante, de regrouper la totalité des lits actifs sur le site de Carémeau, à l’abri des inondations périodiques que subit la région.

Le CHU de Nîmes, Carémeau (Photo Archives Anthony Maurin).

En juin 1989, le conseil d’administration vote le plan directeur du CHU autour de trois axes. Le regroupement de l’ensemble des lits de court séjour sur le site de Carémeau, la restructuration du secteur personnes âgées, et, pour finir, la construction d’un établissement neuf de 190 lits de moyen séjour, de rééducation et de nutrition au centre médical du Grau du Roi.

Par arrêté ministériel du 20 avril 1970, le centre hospitalier de Nîmes devient centre hospitalier régional sous la direction de Maurice Rochaix.

En 1971, le CHR de Nîmes devient CHU par la signature d’une convention avec l’unité d’enseignement et de recherche de médecine de Montpellier afin de répondre aux besoins de formation clinique des étudiants dont le nombre a augmenté de façon exponentielle.

Cette convention bipartite est remplacée en 1975 par une convention tripartite associant le centre hospitalier régional de Montpellier. Ainsi, sans une même région, deux CHR sont liés à la même faculté de médecine, créant une situation particulière, unique en France. A la même époque, des bâtiments universitaires sont implantés à Nîmes sur le site de Carémeau et la vieille faculté de médecine Montpellier-Nîmes.

CHU Nîmes carémeau (Photo CHU Carémeau)

Le nouveau CHU de Nîmes connaît alors un développement rapide de ses disciplines médicales et chirurgicales et de son plateau technique. La proximité de deux établissements hospitaliers importants liés à la même faculté a été un facteur déterminant de développement universitaire de la médecine dans la région Languedoc-Roussillon.

Le cursus des praticiens hospitalo-universitaires en a été largement facilité et les possibilités de mobilité entre les deux CHU ont constitué un facteur d’enrichissement du projet d’enseignement et de recherche de l’UFR de médecine, même si cette situation rend plus complexe la clarification des perspectives hospitalières du CHU de Nîmes et, par conséquent, l’élaboration de son projet médical.

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