Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 13.03.2012 - stephanie-marin - 4 min  - vu 410 fois

LE GARD DANS LE GAZ AVEC LA TRAVERSÉE DU GAZODUC ÉRIDAN

De gauche à droite : Daniel Bourjas, directeur régional GRTgaz, Martine Laquièze, secrétaire générale de la Préfecture du Gard, Hugues Bousiges, préfet du Gard et Georges Semandi, directeur de projet du gazoduc Eridan. Photo DR/S.Ma

La mise en service est prévue pour 2016. Mais le tracé du gazoduc Éridan à la demande de la société GRTgaz sème encore le trouble dans le département du Gard. Sous le regard avisé de Hugues Bousiges, préfet du Gard, Daniel Bourjas, directeur régional de GRTgaz et Georges Semandi (GRTgaz) directeur du projet du gazoduc ont présenté à quelques maires gardois le tracé qui sera examiné lors d'une enquête publique dans le courant de l'année 2013.

Le projet Éridan qui consiste à construire une nouvelle canalisation de transport de gaz naturel de 220 kilomètres entre Saint-Martin de Crau (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avit (Drôme) traversera en tout quatre départements, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et la Drôme, en passant par le Gard, drôle de détour. "Il est vrai que la logique aurait été de tracer une ligne droite de Saint-Martin-de-Crau à Saint-Avit, ce qui aurait éviter de passer par le Gard. Mais le problème c'est que cette ligne droite aurait traversé une forte zone d'urbanisation sur Avignon. Chose impossible. Il a donc fallu contourner ce bassin de vie qui depuis 1990 connaît un fort taux d'urbanisation. Par l'Est, ce n'était pas possible puisque pour des raisons environnementales évidentes, on ne pouvait pas passer par les Dentelles de Montmirail classé en zone Natura 2000. Il a donc fallu passer par l'Ouest et donc le Gard. C'est un détour de 21 kilomètres qui coûte à GRTgaz (maître d’œuvre et exploitant) 42 millions d'euros en plus. On s'en serait bien passé si on avait pu" explique Georges Semandi qui lors de cette présentation a toutefois certifié que la discussion restée avec les maires des 15 communes gardoises qui devraient être traversées par le gazoduc sur une distance de 30 kilomètres. Et ils ne vont pas se faire prier pour relancer le débat, soutenus par le préfet du Gard.

Ce n'est pas une surprise, la plupart des maires gardois concernés par le gazoduc s'offusquent de ce projet -- le deuxième après la réalisation en

Le tracé du gazoduc Eridan de Saint-Martin-de-Crau à Saint-Avit.

2007 du gazoduc de Fos Cavaou jusqu'à Saint-Martin-de-Crau -- qui "répond à la nécessité de développer des capacités de transport de gaz naturel dans le sud-est du pays, sur un axe sud-nord, afin de sécuriser les approvisionnements et fluidifier les échanges de gaz naturel en France et en Europe" selon le directeur régional de GRTgaz. Un peu parce qu'ils ont été intégré au projet "sans être consultés", un peu parce qu'après le TGV Méditerranée pour certains, l'autoroute pour d'autres, une nouvelle infrastructure vient piétiner leur patrimoine agricole. En tête du cortège des mécontents, le maire de Domazan, Francis Fabre, qui aurait préféré qu'on laisse le tracé du côté Est du Rhône, le maire de Théziers, Alain Carrière, le maire d'Estézargues, Martine Laguérie, accompagnés de Philippe Pellaton, président du Syndicat Général des Côtes du Rhône qui craint pour les vignobles gardois. "Le gazoduc pour les vignerons, ce n'est que des contraintes. Il y aura un impact foncier qui ne sera pas neutre, tout simplement parce que le tracé sur les parcelles va être très difficile étant donné que les parcelles sont souvent très petites, ainsi proportionnellement, il y aura de grandes destructions. Il y a l'image du vignoble traversé par  une canalisation. Il faut relancer la discussion sur le tracé qui n'est pas satisfaisant, non pas pour le décaler de l'autre côté du Rhône, car de toute façon les parcelles des Côtes du Rhônes vont être touchées mais pour réduire l'impact sur les parcelles qui pourraient se trouver sur le tracé."

500€ par kilomètre d'indemnisation

Si le directeur du projet du gazoduc a reconnu que détruire une partie des parcelles de vignes est un acte difficile, il a tenu à rappeler que la canalisation sera enterrée à 1m20 sur les terrains lambdas et jusqu'à 1m50 dans les vignes, de profondeur. "La bande de serviture d'une longueur de 20 mètres de large pourra être exploitées sans soucis par les agriculteurs, viticulteurs. En ce qui concerne le passage du gazoduc dans les zones boisées, nous mettrons en place une mesure de "consolation" avec une replantation de la végétation après les travaux, un dédommagement financier des dégâts sous contrôle d'experts." Enfin, maigre consolation pour les maires dépités, chaque commune sera traversée par le gazoduc recevra 500€ par kilomètre. Quand on sait que 15 communes gardoises sont traversées sur un tracé de 30 kilomètres, la somme ne va pas peser lourd. "Ce n'est qu'un geste auquel nous ajoutons une aide de 1 million d'euros pour le Gard (5 millions pour les 4 départements) pour financer un ou plusieurs projets que les maires pourront nous présenter" glisse Georges Semandi. La facture de gaz des administrés par contre ne devrait pas baisser. Dommage.

Le gazoduc Éridan en chiffres

2012, dépôt du dossier de demandes d'autorisations.

2016, Mise en service.

220 kilomètres dans quatre départements (Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Gard et Drôme) dont 30 kilomètres dans le Gard.

58 communes traversées par le gazoduc dont 15 dans le Gard.

18 mois de travaux

484 millions d'euros, le coût total de la réalisation de ce projet

74 millions d'euros de subventions européennes

Stéphanie Marin

Economie

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