Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 09.07.2012 - tony-duret - 2 min  - vu 1334 fois

NÎMES : Avenue Feuchères, l'avenue qui fâche

L'avenue Feuchères dans quelques mois

"Plan de circulation incohérent". "Projet qui manque d'ambition". "Une hécatombe pour les commerçants". Voici ce qu'a pu entendre Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, hier soir, à l'occasion de la présentation du nouveau découpage de l'avenue Feuchères. Devant une centaine de personnes, dans une salle au sous-sol du carré d'art, l'élu a été quelque peu chahuté. De deux choses l'une : soit la salle n'était pas acquise à sa cause, soit le projet de l'aménagement de l'avenue ne convenait pas à l'assistance. Le fait est qu'après un début de réunion plutôt studieux et apaisé, le temps des questions a, lui, été beaucoup plus agité. C'est vieux comme le monde : après le calme vient souvent la tempête.

Tout avait donc pourtant bien commencé. Claude De Girardi, adjointe au maire, et Jean-Paul Fournier ont présenté le calendrier des grands travaux qui toucheront la capitale du Gard d'ici la fin de l'année. A partir du 12 juillet, soit jeudi prochain, la circulation au sud de l'esplanade, depuis le boulevard de Bruxelles vers le boulevard de Prague, sera fermée. Pour les non-initiés aux noms des rues de Nîmes, cela signifie qu'un axe central du centre-ville va être fermé à la circulation. A long terme, l'avenue Feuchères devrait se transformer en allée sympathique, où il fait bon vivre, ponctuée ici et là de jardins aromatiques, de gazons, d'arbustes et d'un cours d'eau. Paradisiaque ! Le centre historique s'en trouverait élargit jusqu'à la gare, formant ainsi un espace urbain de 8 hectares.

Seulement, les décors féériques voulus par la Mairie ne semblent pas correspondre aux attentes des spectateurs et encore moins à celles des commerçants durement touchés par la crise. Pour eux, cette fermeture est vécue comme un calvaire. "Monsieur le maire, lance un commerçant, par le passé, vous avez fermé le boulevard de Prague. On a connu une perte de 20 à 30% de notre chiffre d'affaires. Dans le centre-ville, c'est déjà l'hécatombe pour les commerçants. Tout le monde ferme. Vous ne pensez pas que ce projet va nuire aux commerces ?" Jean-Paul Fournier botte en touche: "Ce phénomène n'est pas réservé à Nîmes. Et je vous rappelle que 40% des gens achètent maintenant sur Internet." L'argument ne plait pas à l'assistance qui commence à protester. Mollement. Ce n'est que l'échauffement.

Le match commence véritablement quand le président de l'Atria fait part, à son tour, de son mécontentement. Jean-Paul Fournier explose :"Vous n'êtes pas le nombril de Nîmes, vous les commerçants !" Le maire est hué par la salle. "Vous non plus !", réplique aussitôt le président de l'Atria sous les applaudissements des spectateurs. Hasard du calendrier, il se déroulait au même moment une "battle" de hip hop devant la maison carrée, en face du carré d'art. On ne saurait dire où l'ambiance était la plus chaude. Une chose est sûre, de chaque côté de la rue, les spectateurs ont assisté à de sacrés combats.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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