BRAQUAGES À NÎMES : Cinq questions à Gil Andreau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique du Gard
Hier, en fin de journée, la boutique Espace Foot basée à Nîmes était victime d’un braquage. Il s’agissait là du cinquième vol à main armée en seulement quatre jours. Un chiffre inquiétant pour les commerçants mais aussi pour beaucoup de nîmois. Le Directeur Départemental de la Sécurité Publique du Gard, Gil Andreau, a accepté de revenir sur cette série noire.
Objectif Gard : Est-ce que l’on peut parler d’une explosion du nombre de braquages ?
Gil Andreau : Pas vraiment. Quand on regarde les chiffres entre le début de l’année 2012 et le début de l’année 2013, on compte deux vols à main armés en plus cette année. Ce qui change en revanche, c’est que les braqueurs s’attaquent à des commerces sensibles comme des PMU, des tabacs… C’est plus retentissant, ça marque davantage l’opinion publique.
Vous comprenez qu’elle commence à s’inquiéter l’opinion publique ?
Oui et c’est pour cette raison que, depuis hier, on a mis en place un dispositif de visibilité d’une vingtaine d’hommes qui vont patrouiller à des heures sensibles dans des lieux sensibles. Par exemple, pour le braquage d’hier (celui de la boutique Espace Foot, NDLR), ça nous a permis de localiser la voiture des malfaiteurs dans la demi-heure.
Et l’arrestation, c’est pour quand ?
Ce sont des enquêtes toujours un peu plus longues parce que les malfaiteurs sont cagoulés et que tout se passe très vite. Là, à priori, il ne s’agirait pas de la même équipe au vue du modus operandi qui est différent à chaque braquage. Pour vous donner une idée, depuis début janvier, nous avons résolu cinq affaires de vols à main armée commis en 2012. En général, 30 à 50% des braquages sont solutionnés à Nîmes. Mais ça ne se fait pas dans l’immédiateté. Ca demande un certain temps même si je comprends l’impatience des gens.
Que risquent les malfaiteurs ?
De lourdes peines. Le rapport entre le préjudice dérobé et la condamnation finale n’est pas du tout intéressant pour les braqueurs qui risquent à chaque fois la cour d’Assises. Souvenez-vous du braqueur du Mac Do de Nîmes qui a écopé de dix ans de prison il y a un mois à peine.
Est-ce qu’il y a un conseil à donner à un commerçant qui se fait braquer ?
Surtout de ne pas jouer les héros. De ne pas garder non plus de fortes sommes d’argent. Et dès qu’il voit un comportement suspect, de ne pas hésiter à composer le 17. On interviendra le plus vite possible.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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