LE PORTRAIT DU DIMANCHE : Evelyne Prévot, la courageuse éleveuse de labradors
Au salon Animox qui ferme ses portes ce soir à 19 heures, le stand d’Evelyne Prévot est une institution. Situé en plein cœur du Parc des Expositions, son espace attire tous les enfants qui s’arrêtent pour venir toucher ses petits labradors qui ont ce don, par un regard, d’attendrir également les adultes. Une institution aussi parce qu’Evelyne vient ici depuis la première édition. « J’ai poussé l’organisateur à créer ce salon », confie-t-elle, sentant à l’époque que les animaux pouvaient avoir leur place dans un salon nîmois. Avec 10 000 visiteurs en deux jours, on peut dire qu’Evelyne a eu le nez creux. Cet instinct, elle le doit peut-être à ses animaux qu’elle côtoie tous les jours, à ses 49 chiens essentiellement des labradors mais aussi des Spitz allemand et des Teckel nain. Au salon Animox, Evelyne aidée par Vanessa a mis en vente uniquement les labradors. « Il y en a neuf à vendre et un qui fait les démonstrations. Là, il est midi (l’interview a été réalisée hier, NDLR), il y en a déjà deux qui ont été vendus ».
L’éleveuse espère bien réussir à se séparer de tous ses chiens qu’elle revend 1 150 euros le labrador chocolat et 950 euros le labrador noir ou sable. L’argent récolté lui permettra de continuer à survivre dans ce métier « que l’on ne fait pas pour l’argent mais par passion », explique-t-elle. Les 35 heures, l’éleveuse a dû en entendre parler uniquement à la télévision. Mais elle n’en a jamais vu la couleur, elle qui consacre sa vie à ses bêtes. « Les chiens, comme tous les autres animaux d’ailleurs, c’est 365 jours par an, sept jours sur sept. On ne prend plus de vacances avec mon mari ». Est-ce pour cette raison que les deux enfants du couple, âgés de 18 et 20 ans, n’ont pas choisi de suivre la voie de leur mère ?
Le quotidien d’Evelyne est partagé entre sa vie de famille et celle de ses labradors. Tous les matins, elle leur donne à manger et nettoie les espaces qui leur sont réservés dans cette maison de Beauvoisin avec ses trois hectares de terrain au beau milieu de la campagne. L’après-midi, c’est toilettage, soins et entretien des parcs et le soir on redonne à manger. Cette qualité de vie qu’Evelyne offre à ses chiens, elle attend que les futurs acheteurs en fassent de même. « J’ai déjà refusé de vendre des chiens. Je me rappelle d’une famille avec quatre enfants qui étaient turbulents et qui, en plus, vivait en appartement, j’ai refusé de vendre. On n’élève pas un labrador dans un appartement », s’insurge-t-elle. Quant à ceux à qui elle vend, une immense majorité rassurez-vous, elle accepte d’aider les nouveaux propriétaires qui ont besoin de conseils : « Ils y en a qui passent encore à la maison ». Pour aider ses bêtes, Evelyne se donne un mal de chien. Aurait-il pu en être autrement ?
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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