Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 24.04.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 184 fois

LOI Le gouvernement rejette l'Amnistie sociale : "Les socialistes suivent les pas de Sarkozy !"

Sébastien Migliore, membre du bureau de l'Union locale CGT d'Alès et élu à Cendras. Photo DR/S.Ma

"La position du gouvernement dans ce débat sera non. Nous ne sommes pas favorables à cette amnistie, ni à aucune autre." Ces mots, Alain Vidalies, le ministre des Relations avec le Parlement, les a lâchés ce mercredi 24 avril au matin sur les ondes de France Info. Ainsi, sur ordre du gouvernement, les députés pourraient bien rejeter ce jour le texte portant sur l'Amnistie sociale adopté avec seulement deux voix d'avance (174 contre 172) le 27 février dernier au Sénat. "Le droit à manifester, le droit à faire grève sont des grands principes constitutionnels, a ajouté le ministre, mais justement, pour respecter la force de ces principes, il ne faut pas permettre en quelque moment que ce soit que des débordements entrent dans le champ de la loi pénale." Ce qui a valu une réaction sur Twitter du leader du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon : "Socialistes, rompez les rangs !"

Cette proposition de loi à l'initiative du Front de Gauche et largement amendée par le gouvernement prévoyait d'effacer les délits et sanctions pour des faits commis lors de conflits sociaux depuis 2007, en excluant les atteintes aux personnes, les condamnations supérieures à cinq ans de prison ou encore les menaces à l’encontre des personnes dépositaires de l’autorité publique. "C'est un affront pour les syndicalistes qui sont considérés comme des délinquants" a commenté Jean-Michel Suau, vice-président du Conseil général du Gard chargé de l'action sociale (PC-FG) tout ne précisant : "Cela confirme l'urgence de donner le cap à gauche."

"Le Front de Gauche avait ouvert un vrai débat et on l'a vidé de tout son contenu"

Un Alésien, à la fois membre du bureau de l'Union locale d'Alès et élu PCF-Front de Gauche à Cendras, est directement concerné par cette loi d'Amnistie sociale. Condamné une première fois par le Tribunal d'Alès à 200€ d’amende pour refus de prélèvement d'ADN, Sébastien Migliore vient d'écoper de deux mois de prison avec sursis ainsi que d'une amende de 1 000€ et 100€ de dédommagement à verser à chaque policier qui aurait été blessés par ce jet d’œuf lancé lors de la manifestation contre la réforme des retraites en octobre 2010 (Lire ici). Il avait été relaxé en première instance. "Il n'y a rien d'étonnant dans la prise de décision du gouvernement. De toute façon après l'amendement du texte, il s'agissait d'une amnistie au minimum. Le Front de Gauche avait ouvert un vrai débat et on l'a vidé de tout son contenu, lance-t-il avec amertume. Les socialistes suivent les pas de Sarkozy en matière de répression antisyndicale, Manuel Valls en tête (en référence aux propos tenus par le ministre de l'Intérieur suite au face-à-face entre les salariés de l'usine Goodyear à Amiens et les forces de l'ordre, Ndlr). Magaret Thatcher renaît de ses cendres à travers lui. La criminalisation des syndicalistes ça suffit, nous ne sommes pas des voyous."

Pas question pour le jeune syndicaliste d'accepter un rôle de meneur de tables rondes. "Les organisations syndicales se battent pour défendre des emplois menacés par des patrons qui ferment leurs entreprises sans prendre en considération leurs salariés. Le gouvernement se trompe de cible." Aussi, le 25 mai prochain, à l'occasion de la Fête de l'Union locale CGT d'Alès au Clos de l'Abbaye à Cendras dès 18 heures, "un grand appel sera lancé pour que cette amnistie sociale fasse l'objet d'une nouvelle réflexion."

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

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