Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 22.10.2013 - elodie-boschet - 3 min  - vu 285 fois

FAIT DU JOUR La craie a cédé sa place au stylet dans les écoles numériques

Les élèves de l'école de CE2 de Gajan devant le tableau numérique. Photo DR/EB

Fini le bon vieux tableau noir, les craies de toutes les couleurs et la grosse éponge... Place à l'ère du numérique ! Peu à peu, les tableaux blancs interactifs (TBI) envahissent les classes. C'est le cas dans les écoles élémentaires de la Communauté de communes Leins-Gardonnenque, qui seront toutes équipées de ce nouvel outil à la fin des vacances de la Toussaint.

L'initiative est née au lancement du plan "Écoles numériques rurales" par le Ministère de l'éducation nationale en 2009. Le projet devait permettre à 5000 écoles situées dans les communes de moins de 2000 habitants de disposer de ce nouvel équipement. Celui-ci comprend un tableau blanc interactif associé à un vidéoprojecteur et un ordinateur dédié, un lot de plusieurs ordinateurs portables, un accès internet haut-débit, une mise en réseau des équipements, une sécurisation des accès internet et des ressources numériques reconnues de qualité pédagogiques. Une belle offre, pour laquelle la Communauté de communes Leins-Gardonnenque n'a pas hésité à déposer un dossier. Deux écoles ont été retenues dans le département, celles de Sauzet et de Moussac qui ont ainsi bénéficié d'une enveloppe de 10 000 euros pour équiper leur établissement scolaire.

"Pour satisfaire les communes déchues, notre président a proposé que l'on décline ce dispositif à l'échelle communautaire de sorte que toutes les classes élémentaires du territoire soient équipées" explique Karine Angosto, directrice de la Communauté de communes Leins-Gardonnenque. Chose dite, chose faite. Les dotations débutent en 2012 avec l'installation de 22 tableaux numériques dans les classes de CM1 et CM2. À la rentrée de cette année, l'acquisition de 17 nouveaux écrans est votée. Ces derniers sont mis en place dans 13 communes pendant cette période de vacances de la Toussaint chez les CP, CE1 et CE2. En 2014, les classes de maternelles recevront le même équipement. Au total, ce sont 1450 élèves qui disposeront de l'outil d'ici l'année prochaine.

Un instrument aux multiples fonctionnalités

Pour Christophe Geoffroy, directeur et enseignant à l'école de Gajan, cet outil est "du pain béni". Sa classe de CE2 a été équipée du tableau numérique un peu plus tôt que les autres, il y a quelques semaines à peine. "Quand on maîtrise bien l'outil informatique, cela ouvre plein d'activités que l'on ne pouvait pas faire avant" dit-il. Et les élèves réagissent très bien à l'arrivée de ce nouveau dispositif. "Ils voient cet écran comme une console de jeux et du coup, ils ont envie de passer au tableau pour avoir le stylet dans les mains" raconte t-il. Et ce nouveau fonctionnement est très intuitif pour eux, qui pour certains, ont déjà une tablette à la maison. C'est donc tout naturellement qu'il utilisent l'écran de l'école. Quand le maître annonce qu'ils vont faire des exercices de conjugaison sur ce tableau, c'est l'excitation générale pour ces écoliers qui découvrent l'outil depuis seulement quelques jours. Tous les doigts se lèvent. Il s'agit, avec le stylet, de faire glisser les verbes proposés dans la case correspondante : premier, deuxième ou troisième groupe. L'ambiance est studieuse et décontractée. Les enfants expliquent leurs choix de réponse et manient le stylet avec une étonnante facilité. "Ils attendaient ce tableau numérique avec impatience" confie Christophe Geoffroy, pour qui l'adaptation n'a pas été si difficile puisque tous ses cours étaient déjà sur ordinateur. Après, "il faut le temps de le prendre en main, d'autant que les possibilités sont infinies et je pense que l'on exploite seulement 30 % des multiples fonctionnalités existantes".

Christophe Gajan dispense son cours de conjugaison sur le tableau blanc interactif. Photo DR/EB

Ne pas s'affranchir du système classique

Si le tableau numérique est pour l'instant dans cette classe un outil "qui motive les élèves à travailler et à apprendre", il ne faut pas pour autant "s'affranchir du modèle classique" selon Christophe Geoffroy. Les livres et les cahiers sont toujours dans les cartables des écoliers. "J'utilise surtout le tableau pour les activités de découverte. Les enfants continuent à faire leurs exercices sur leur livre" indique t-il. D'autant que ce type de matériel peut parfois être sujet à des "bugs". "Quand ça marche c'est super mais le jour où cela ne fonctionne plus, il faut savoir rebondir !" Mis à part celui-ci, Christophe Geoffroy y voit peu d'inconvénients. Si ce virage technologique est vu d'un bon œil par la plupart des parents, il ne ferait cependant pas l'unanimité. Certains craignent les effets pervers pour leurs enfants d'avoir le nez collé à l'écran tout au long de la journée.

Elodie BOSCHET

elodie.boschet@objectifgard.com

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