Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 04.06.2014 - eloise-levesque - 3 min  - vu 260 fois

FAIT DU JOUR. A Alès, une féria moins alcoolisée et plus tranquille

A la bodéga du Bosquet. DR/EL

L'heure du bilan est déjà arrivée. Les bodégas d'Alès, sueur au front, ont plié leurs barnums et leurs tireuses à bière après 5 jours de féria. Une édition festive avec moins de bagarres selon eux, qui va toutefois probablement de paire avec des chiffres d'affaires légèrement en baisse par rapport aux années précédentes. 

Le ciel - une fois n'est pas coutume - a choisi de laisser en paix les visiteurs et les bodégas cette année. Exit donc l'excuse de la pluie. Pourtant, les tenanciers ont clairement observé une baisse de la consommation de boissons au bénéfice d'une féria plus calme. "Le public était au rendez-vous, comme d'habitude, mais il a moins dépensé. Samedi soir en particulier, les gens passaient mais ne s'arrêtaient pas. On a servi moitié moins que mercredi et jeudi. C'est la fin du mois, ça a dû jouer. Et puis les jeunes faisaient attention aux gendarmes", souligne Gérald Roucaute, président de l'amicale des sapeurs-pompiers d'Alès, qui gère la bodéga des pompiers, une institution depuis plus de vingt ans à la féria. Et d'ajouter : "On ressent la crise. Notre traiteur nous a accordé le même prix de gros que d'habitude pour la partie restauration mais il nous a fait comprendre qu'il tirait sur la corde et que sa marge serait inférieure".

Avec modération...

Analyse semblable du côté de Sédisud, qui siège également depuis 20 ans en face du Cratère : "On a fait mieux que l'an dernier mais ce n'est pas comparable car la féria n'avait duré que quatre jours. Au prorata, on a fait à peu près le même chiffre d'affaires. Toutefois, dans le détail, on a vendu davantage en restauration qu'en boisson. C'était l'inverse il y a quelques années", assure Bruno Olmos, trésorier de l'association de football d'Alès, qui a servi 1700 repas.

Quelques mètres plus loin, à la bodéga du Bosquet, même la restauration a eu du plomb dans l'aile : "On a proposé une formule à 12,50 et un plat à 8,50. 90% des clients ont opté pour la seconde solution. Au total, nous avons perdu 60% de notre chiffre d'affaire par rapport à l'an dernier, lorsque nous étions place des martyrs de la résistance. Heureusement que les sponsors sont là pour nous permettre de boucler le budget. Les frais fixes s'élèvent tout de même à 4500€, entre la location de l'emplacement, du matériel, l'assurance et la Sacem", affirme Richard Lastre, membre actif de l'association Fanatonic's à St-Christol-les-Alès, qui remarque par ailleurs que l'alcool a représenté une part moins importante dans les ventes de boissons que d'habitude : "70% contre 85% en 2013. Les gens sont venus pour passer un moment convivial, pas forcément pour l'alcool".

Déjà en pleine après-midi, on danse sur les comptoirs. DR/EL

Une bilan globalement positif

En dépit de cette baisse, les associations - dont l'intérêt n'est pas lucratif - sont satisfaites de cette féria qu'ils qualifient de calme. "On n'a assisté à aucune bagarre cette année. Ça été très festif mais non violent", affirme en cœur les présidents d'associations. La bodéga des pompiers, qui certes a déjà vendu presque le double précédemment, a tout de même liquidé 5400 L  de sangria et 40 fûts de bière, soit 1200 L. "On est tout de même content, on a fait venir beaucoup de monde, et un pompier de Marseille a même dansé nu sur un camion! Ça fait partie du jeu, on offre chaque année des strings et des tee-shirts, ça met de l'ambiance", relève Gérald Roucaute.

Les représentants de l'association Fanatonic's ont affirmé quant à eux vouloir revenir, quoi qu'il arrive. "La féria est une vitrine pour nous, on se fait connaître et on s'amuse. Plusieurs personnes se sont déplacées pour me remercier de l'animation que j'avais menée la veille au soir. Ca fait plaisir. Trois policières d'Alès sont même venues prendre quelques verres hors service. Finalement, ce ne sont pas que des gens qui nous mettent des amendes!", lance Richard Lastre.

Sédisud enfin considère cette féria comme les autres, habitué aux turpitudes qui la caractérise. Même si quelques éléments l'on dérangé : "Il n'y avait pas assez d'animations de rue et de bandas, et la pégoulade a été moins variée que l'an dernier", regrette son président, Thierry Olmos.

Il est temps maintenant pour ces barmans et restaurateurs d'un soir de retrouver leur quotidien et... leur sommeil. Jusqu'à l'année prochaine.

Eloïse Levesque

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