PISSEVIN Éboueurs accueillis par des kalachnikovs : une "situation insupportable"

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- Photo Marie Meunier"Sommes-nous toujours dans un État de droit ? Combien de temps allons-nous tolérer l’intolérable ?", s'insurge le syndicat Alliance Police Nationale 30.
Le syndicat Alliance Police Nationale 30 a décidé de réagir sur la situation dramatique que vit actuellement les habitants du quartier de Pissevin où les règlements de compte des trafiquants de drogue sèment la terreur.
"Les narcotrafiquants imposent leurs lois, c'est insupportable ! La ville de Nîmes traverse une crise d’une gravité sans précédent. Depuis plusieurs mois, elle est le théâtre de violences répétées : fusillades, exécutions et règlements de comptes, tous sur fond de trafic de stupéfiants. La situation est devenue insupportable", fait savoir dans un premier temps le syndicat.
Avant d'ajouter : "hier, un nouveau seuil a été franchi. Des agents de la voirie de la ville, venus effectuer une mission de service public dans un quartier, ont été accueillis par deux individus cagoulés et lourdement armés de Kalachnikovs. Ces derniers leur ont interdit l’accès au quartier, les empêchant de vider les conteneurs à ordures. Face à cette menace explicite, les services de la ville, de la métropole et les sapeurs-pompiers ont exercé leur droit de retrait. Ils exigent désormais une escorte policière pour pouvoir exercer leurs missions les plus élémentaires."
Le syndicat, réprésenté par Mélissa Gil, fait état d'effectifs de police fatigués, "la police de Nîmes est déjà à bout. Sous-effectifs, épuisement, manque de moyens : nos collègues peinent à assurer la sécurité des biens et des personnes. Dans ces conditions, ils sont dans l’incapacité d’intervenir efficacement et en toute sécurité."
Alliance fait aussi référence un message, qui a largement circulé hier dans le quartier nîmois, stipulant clairement que tous les habitants sont cibés. "Et comme si cela ne suffisait pas, un message glaçant circule depuis hier sur les réseaux sociaux. Il menace explicitement toute personne entrant dans le quartier de Pissevin de se faire tirer dessus, allant jusqu’à recommander aux familles de ne pas envoyer leurs enfants acheter du pain, sous peine de les voir devenir des cibles."
"Sommes-nous toujours dans un État de droit ? Combien de temps allons-nous tolérer l’intolérable ? Que faut-il de plus ? Combien de mort devons-nous déplorer ? Faut-il attendre encore la mort d’un policier, d’un agent municipal pour que l’on réagisse enfin ? Lors de sa récente visite à Nîmes, M. Bruno Retailleau, Ministre de l’Intérieur, a promis des renforts. Ces paroles doivent aujourd’hui se traduire par des actes. Il y a urgence", poursuit les représentants des policiers.
Avant de conclure : "malheureusement, la situation à Nîmes n’impacte pas seulement les policiers Nîmois, mais légalement ceux de toute la zone sud qui sont dorénavant obligés d’effectuer des renforts sur Nîmes. Alliance Police Nationale 30 tire la sonnette d’alarme. Nous exigeons une réponse ferme, immédiate et massive de l’État face à ces trafiquants qui défient l’autorité publique et menacent la République. Nous n’accepterons jamais l’installation d’une zone de non-droit à Nîmes, comme ailleurs sur le territoire. La République doit reprendre chaque centimètre de terrain abandonné. Il en va de la sécurité de nos concitoyens, de la crédibilité de l’État et de la dignité de nos missions."