Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 11.09.2014 - thierry-allard - 2 min  - vu 705 fois

VILLENEUVE-LÈZ-AVIGNON Jean-Marc Roubaud face à la colère des riverains opposés à un projet immobilier

Le permis de construire a été affiché à la fin juillet (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Jean-Marc Roubaud, Christophe Janus et Michel Verlant, hier soir (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il y avait du monde hier soir pour la réunion publique organisée par les riverains du chemin du Lozet, à Villeneuve-lèz-Avignon, qui s’opposent au projet immobilier du Mas Blanc.

Un projet immobilier comptant 70 logements dont 22 logements sociaux que le président du collectif du Lozet Michel Verlant a qualifié hier soir d’« horrible construction » et de « verrue de béton » venant menacer « un chemin qui a su garder sa typicité et son âme ».

Trafic, ruissellement, pertes foncières…

Des propos prononcés en présence du maire Jean-Marc Roubaud et de son élu à l’aménagement de la ville Christophe Janus, venus à la réunion publique contrairement au promoteur, lui aussi invité mais « qui a dit qu’il ne voulait pas se faire lyncher » affirmera au micro Djamal Henni, membre du collectif.

Les riverains opposés au projet ont donc pu exposer leurs griefs au maire, notamment en termes de sécurité, avec les « 600 mouvements des véhicules supplémentaires » engendrés par ces nouvelles habitations, ou le « risque de ruissellement intense » pouvant engendrer des inondations sur la partie basse du quartier. Sans oublier les inquiétudes concernant une dépréciation du foncier dans le quartier.

« Je partage tout ce qui a été dit » a d’abord affirmé Jean-Marc Roubaud au micro, avant d’expliquer, en substance, qu’il avait été contraint de valider le permis de construire par la loi Duflot « qui s’impose à vous comme elle s’impose à moi. » Il a donc exclu de retirer le permis, car il « commettrai(t) un abus de loi ». Il a également déconseillé aux riverains de faire des recours « car il y a un risque de condamnation pour recours abusifs » et a plutôt prôné pour des réunions de travail avec le promoteur pour « négocier une atténuation de l’impact » du projet.

« C’est pas moi, c’est la loi »

Difficile position que celle de Jean-Marc Roubaud, contraint de se défendre sur un projet qu’il ne soutient pas, et qui est entièrement privé. Tout proche de perdre son calme, le maire répondra à l’ironie d’une des riveraines par un sec « je ne suis pas un marchand de balivernes », avant de tenter de répondre aux interrogations et parfois aux invectives des riverains.

Une riveraine en colère, hier soir lors de la réunion publique (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Pris entre le marteau et l’enclume, le maire finira par lancer un « c’est pas moi, c’est la loi » pour tenter de convaincre les riverains du chemin du Lozet qu’il est dans leur camp. Pas facile, l’un d’entre eux affirmant au micro que « le maire a tout à fait la possibilité de retirer le permis de construire dans les 3 mois » qui suivent sa délivrance, et l’assemblée de réclamer que le premier magistrat profite de cette opportunité, même si elle expose la ville à des poursuites du promoteur.

Vers la fin d’une réunion publique qui a parfois ressemblé à un bras de fer, une des riveraines lui arrachera un discret « oui » à la question de savoir s’il soutiendrait un recours juridique lancé par le collectif. Puis, après presqu’une heure et demie, Jean-Marc Roubaud adressera à la foule une phrase équivoque mais lourde de sens pour les riverains : « Si vous me soutenez, vous allez avoir une surprise. » Le promoteur aussi ?

Et aussi :

L’élu d’opposition socialiste Florent Lemont qualifie dans un communiqué de « fadaises » les arguments de Jean-Marc Roubaud concernant la loi Duflot : « qui peut croire en ses mensonges quand la fameuse loi Duflot n’a reçu à ce jour aucun décret d’application ? »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio