ALÈS Après le choc, les familles se reconstruisent
Maurice et Bernard vivent côte-à-côte dans le quartier de Tamaris, près de leur mère. Tous trois ont perdu beaucoup de matériel lors des inondations de samedi dernier. Mais la famille, aidée par ses proches, garde le moral et continue le nettoyage.
Bernard a vu ses deux voitures périr au milieu des eaux, et Maurice ne peut plus utiliser la sienne. Matelas, congélateur, réfrigérateur, lave-linge, outils de bricolage, tous les matériaux stockés dans leurs garages respectifs ont été dévastés. Comme en 2002. "Ma mère de 91 ans m'a appelé à 2h du matin samedi, affolée. Mais on ne pouvait déjà plus rien faire. L'eau atteignait déjà 1m de haut. On l'a vu monter jusqu'à recouvrir totalement le sous-sol", raconte Maurice, qui habite au bord du Grabieux, dans une cuvette particulièrement exposée aux inondations. Et d'ajouter : "Le matériel se remplace. Le plus dur, c'est la perte d'objets sentimentaux, comme les outils de mon père".
Un nouveau choc pour la famille qui a revécu 2002. Mais la vie doit continuer. Et si le sort s'est acharné sur la maison de Maurice, ses proches ne l'ont pas lâché. "Ma sœur a pris deux jours de congés, mon troisième frère est descendu de Montélimar, mon neveu et sa copine sont venus tout le week-end pour nous aider, et un ami grippé n'a pas hésité à nous rejoindre. On nous a beaucoup soutenus", indique le sexagénaire qui garde le sourire.
Le garage de Maurice a donc été vidé et l'eau a été aspirée hier par les pompiers de Pont-St-Esprit. Reste à attendre le passage de l'expert pour la prise en charge des assurances. "L'état de catastrophe naturelle devrait être décrété en milieu", précise l'homme, confiant. Ensuite, la mairie pourra déblayer les dizaines d'objets noyés et boueux qui jonchent l'entrée de la maison, notamment sa voiture. Par chance, il peut utiliser un véhicule prêté par un ami pour ses activités quotidiennes, en attendant d'être dédommagé.
Cet après-midi, après Maurice, c'était au tour de Bernard. Quelques-uns des 40 pompiers encore en action à Alès devaient venir aider la fratrie à débarrasser son garage avant de le nettoyer. Pour se déplacer, comme son frère, il s'est vu prêter une voiture par son employeur.
Du côté de la mère, 91 ans, le choc a été plus difficile. Un psychologue envoyé par l'hôpital devait lui rendre visite dans la journée.
Pour rappel, la mairie appelle les personnes sinistrées qui ne vont pas bien (angoisse et stress après la peur) à se rendre au Centre Médico-psychologique, 2 rue du Dr Serres à Alès ou d’appeler le 04 66 52 17 17. Elle conseille fortement de refuser toute aide spontanée de secours psychologique qui ne viennent pas du Centre hospitalier ou de la Ville.
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