Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 16.10.2014 - eloise-levesque - 3 min  - vu 224 fois

INTEMPÉRIES La Croix-Rouge au chevet des sinistrés de La Calmette

Deux bénévoles tentent d'ôter la boue qui stagne depuis 3 jours dans une maison sinistrée. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Cet après-midi, trois jours après la crue de la Braune, la Croix Rouge et les pompiers étaient présents par dizaines aux côtés des sinistrés de La Calmette pour les aider à panser leurs blessures. Objectif : permettre aux populations de pouvoir à nouveau manger et dormir à leur domicile. 

Le ciel gardois est souvent trompeur. A La Calmette, sous le soleil automnal qui maintient encore quelques jours les tee-shirts et les caquettes, le souvenir de la nuit de jeudi dernier ne s'essoufflera pas. Certains habitants ont tout perdu. Des matelas à l'électroménager en passant par la vaisselle et les vêtements.

Depuis le début d'après-midi, huit bénévoles de la Croix-Rouge de la Creuse, de Lyon, ou de la Savoie sont venus prêter main forte à la dizaine de maisons abîmées. Ils sortent tous les meubles et objets pour les nettoyer au karcher puis s'attaquent à l'intérieur des foyers, avant de tout remettre à sa place. "Nous sommes là pour permettre aux sinistrés d'être relogés au plus vite, afin qu'ils aient la possibilité de revivre normalement", précise Philippe Andrivon, alias Fifi, directeur départemental de la Croix-Rouge de la Creuse.

De leur côté, les résidents ne rechignent pas à un peu de soutien. "En ce moment, je suis logé chez ma fille. On a perdu notre voiture et tout notre rez-de-chaussée a été inondé. Or on n'a pas d'étage. Les pompiers sont également venus. C'est important. D'autant que les voisins sont dans le même état et on n'a pas le temps de s'entraider", insiste un sexagénaire.

Jean-Claude, venu d'Alberville, nettoie la vaisselle non cassée au karcher pour évacuer la boue. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Mais rapidement, alors que les volontaires font leur ronde à la rencontre des résidents du lotissement, ils se rendent compte que deux propriétaires n'ont pas demandé d'aide. Un couple de cinquantenaires qui dorment désormais chez leur enfants, et une vieille dame qui habite avec son fils. "Certaines personnes n'osent pas dire qu'ils sont dans le besoin", ajoute Fifi. De fait, l'octogénaire ne peut plus circuler librement dans son salon autrement qu'en bottes antidérapantes. Les fenêtres portent d'ailleurs encore les traces de l'eau qui a monté à plus d'un mètre de haut.

Trois bénévoles sont donc rapidement mobilisés pour retirer la boue à coups de raclette. "On devait rester une seule après-midi sur place, mais je pense que trois ou quatre jours seront finalement nécessaires", affirme Fifi.

Les meubles encore mouillés sont sortis afin de nettoyer l'intérieur. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Etablir un lien avec les sinistrés

Pendant que Jean-Claude et les autres continuent leur travail, Fifi échange avec les habitants. Certains sont pressés que ça se termine, d'autres sont anéantis, mais obéissent avec le sourire aux instructions du chef qui intervient dans un moment très chargé émotionnellement. "On a suivi des formation de soutien psychologique. Il faut établir un lien de confiance et de proximité avec les gens, s'efforcer d'écouter, de conseiller, de parler calmement. En général, ça se passe très bien. J'ai pour habitude de vouvoyer tout en discutant comme si on se connaissait déjà. Ca marche bien", assure Fifi.

Demain, l'opération va se poursuivre. Fifi va rentrer dans la Creuse pour reprendre le travail, comme plusieurs de ses camarades. Le siège de la Croix-Rouge va donc devoir trouver de nouveaux bénévoles disponibles pour la suite. De quoi reculer de quelques heures encore le moment où les résidents se retrouveront seuls face à leurs pertes. Il entameront alors le plus dur : le contre-coup du traumatisme.

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Eloïse Levesque

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