La saxophoniste Maguelone Vidal propose une nouvelle création au théâtre du Périscope le 06 et 07 novembre. L'artiste revient aux fondamentaux et s'interroge sur le souffle, son mouvement dans l'esprit et dans le corps.

"Comment la musique que l'on écoute nous anime ?" Vaste question pour une artiste qui a fait du souffle son outil de travail. Maguelone Vidal parle du souffle "organique", celui issu de la respiration "Mais il y a aussi le souffle plus concret, celui du sillon vinyle, des amplis". Sa pièce traite de ce sujet dans son ensemble, sur le rapport entre le mouvement et la musique, indissociable l'un de l'autre. "Le projet est née d'une complicité avec la metteur en scène Eva Vallejo qui travaille dans le théâtre et la musique. Nous avions envie de travailler le rapport au corps. Et puis I Fang Lin, s'est chargée de la mise en corps." Maguelone propose ici une pièce très écrite même si elle est habituée aux longues improvisations. Le souffle est universelle mais relève de l'intime. Partant de ce constat, la saxophoniste a construit quelque chose autour de cette idée, "en la poussant au maximum."

"Tous les sens convoqués."

Maguelone laisse planer beaucoup de mystère autour de cette création, désireuse de créer un effet de surprise notamment sur le dispositif sonore. "Il faut venir, je ne veux pas en dire plus". Pas plus sur la scénographie. "L'histoire avec la musique on l'a tous, il y a une adresse collective et à chacun" ajoute-elle. Peu être faut il aller chercher dans le titre quelques pistes. Cochléa, partie du corps qui permet l'audition et l'équilibre physique. "On est pile entre l'oreille et le corps. j'essaie d'explorer le souffle de façon sensorielle, tous les sens sont convoqués."

De formation classique, puis jazz, Maguelone Vidal a suivi les enseignements d'André Villéger, saxophoniste reconnu dont elle dévoile une admiration sans faille. Après quoi ? Miles Davis bien évidemment, Gainsbourg, Bashung, Glenn Gouldd, John Coltrane, Stan Getz, John cage. Sa discographie trahit ses aspirations, coincée quelque part entre l’expérimental et le plus traditionnel, l'excentricité en toile de fond. Elle est peut être là, la réponse à nos interrogations. Cochléa est indéfinissable. Ni totalement une pièce, ni totalement un concert, Maguelone tente le pari d'une création accessible sur un sujet propre aux musiciens et à la fois symbole de la vie, le souffle.