MARCOULE L’Institut de Chimie Séparative fête ses 5 ans
« Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme » la maxime de Lavoisier, souvent considéré comme le père de la chimie moderne, va comme un gant à l’Institut de Chimie Séparative de Marcoule (ICSM), l’unité mixte de recherche fondamentale de haut niveau qui a ouvert ses portes il y a 5 ans à côté du Visiatome.
Alors pour fêter dignement cet anniversaire, une journée de visites des huit différents laboratoires était organisée hier sur le site. Un site où on travaille sur « une des sciences qui ouvrira les portes de l’économie circulaire », pour l’administrateur général du CEA Bernard Bigot.
Des enjeux capitaux
Il faut dire que la chimie séparative permet, comme son nom l’indique, de séparer des éléments qui ont été mélangés les recycler ou les valoriser. De quoi répondre à des enjeux capitaux dans le domaine du nucléaire, mais plus largement dans l’industrie. Comme le résume le haut commissaire à l’énergie atomique Yves Bréchet, « la chimie séparative, pour le nucléaire on n’a pas le choix. Pour le non-nucléaire, on s’est dit pendant longtemps que c’était trop cher. C’est toujours cher, mais de plus en plus indispensable aujourd’hui », dans un contexte de raréfaction de ressources.
A l’ICSM, 6 équipes de recherche et deux équipes transverses travaillent au quotidien sur les systèmes hybrides pour la séparation, la sonochimie (la chimie sous ultrasons) ou encore l’étude de la matière en mode environnemental.
Des équipes qui permettent de « préparer le nucléaire de demain », dixit le directeur du site du CEA de Marcoule Philippe Guiberteau, qui rappelle que « les premiers résultats sont là. » Le directeur de l’institut de chimie du CNRS Dominique Massiot estime ainsi que « c’était un pari un peu risqué, il est certainement réussi. Chacun y a trouvé une valeur ajoutée importante. »
« Amplifier le rôle moteur de la France dans la recherche »
Pour le directeur de l’ICSM Stéphane Pellet-Rostaing, « la recherche de l’ICSM doit aller vers des terrains nouveaux », tout en permettant « d’amplifier le rôle moteur de la France dans la recherche. » Ce n’est pas le député Patrice Prat qui va le contredire : « j’ai toujours promu l’idée d’une recherche dynamique. Notre territoire n’a d’avenir qu’à la condition de maintenir un haut degré de recherche in situ. » Et le député de saluer que « dans ce creuset unique en Europe, vous préparez les réussites futures de notre territoire et de la France. »
En conclusion de la cérémonie, la vice-présidente de la région Anne-Yvonne Le Dain a tiré son chapeau au CEA, « qui a ici toujours trouvé un moyen de se réinventer, loin de Paris. »
Thierry ALLARD
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