Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 07.05.2016 - tony-duret - 3 min  - vu 383 fois

RING POLITIQUE Fabrice Verdier (PS) : "L'affaire Bouvet, une tache sur ma carrière"

Le député de la 4e circonscription du Gard Fabrice Verdier (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Chaque mois, votre journal vous propose une interview complète d'une personnalité politique autour de trois thématiques : personnalité (7h et 10h), programme (13h) et quiz sur le Gard (15h). Aujourd'hui, c'est le conseiller régional sortant et député PS Fabrice Verdier qui s'est prêté au jeu de questions/réponses. Troisième sur la liste du Gard pour les Régionales, qui est-il réellement ?

OG : Il y a quelques jours, le magazine Challenges a divulgué les montants de votre réserve ministérielle. En 2013, vous avez touché 400 000 € et 700 000 € l'année suivante. Qu'avez-vous fait de cet argent ?

FV : J'ai effectivement touché 1,1 million d'euros que j'ai redistribué à 99% à la commune de Pont-Saint-Esprit (restauration Prieuré, restauration lavoir, aménagement square Léandri...). J'ai choisi cette commune car elle en a particulièrement besoin. Le patrimoine est complètement délabré.

OG : N'avez-vous pas peur d'être accusé de favoritisme ?

FV : Oh, j'en ai entendu des critiques. Et certaines venaient même de mes "amis". Mais, au lieu de ça, on devrait dire "Verdier il est bon !" Et puis, j'aide beaucoup d'autres communes du Gard avec ma réserve parlementaire.

OG : Ce qui intrigue, c'est que vous êtes le premier à communiquer sur votre réserve parlementaire et vous ne l'avez pas fait pour votre réserve ministérielle...

FV : Si, j'ai fait un communiqué en 2013. Et je comptais justement en envoyer un, pour 2014, dans les jours à venir. C'est aussi à la mairie de Pont-Saint-Esprit et à son maire, Roger Castillon, de communiquer sur le sujet et de reconnaître que c'est Fabrice Verdier qui est, en partie, derrière les travaux.

OG : Pourquoi avez-vous eu davantage que les autres élus ? Vous ne seriez pas un peu le chouchou du gouvernement ?

FV : Est-ce que j'ai des bonnes relations avec Manuel Valls ? La réponse est oui. Si j'ai eu plus que les autres, c'est parce que je suis sérieux, j'ai de la rigueur et je présente des dossiers qui tiennent la route. Après c'est vrai : j'ai fait partie des premiers contestataires du CICE (Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi). Mais je préfère contester en interne. Moi, sans les socialistes, je ne suis rien.

Le député de la 4e circonscription du Gard Fabrice Verdier (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

"Moi, sans les socialistes, je ne suis rien"

OG : Revenons sur une délicate affaire. Vous étiez Premier fédéral du PS au moment de l'affaire Nathalie Bouvet. Comment se fait-il que vous n'ayez rien vu quant aux agissements de celle qui est, par ailleurs, votre suppléante ?

FV : C'est une personne en qui j'avais toute confiance. Elle nous a trahis.

OG : Oui, mais vous étiez tous les jours à ses côtés. Elle venait en taxi. Elle était partie en vacances au Brésil, en Tunisie, aux Baléares...

FV : Oui, je l'ai appris pendant l'enquête mais, en apparence, elle n'avait pas un train de vie ostentatoire, personne ne savait qu'elle venait en taxi ou qu'elle finançait des travaux dans son appartement. Et puis, à cette période de ma vie, mon père était en train de partir... Enfin, je vais être honnête, moi mon boulot c'était de faire de la politique, pas de gérer les finances. J'ai retenu une leçon de cette histoire : la confiance n'empêche pas le contrôle.

OG : Cette affaire vous a changé ?

FV : Oui, c'est une tâche sur ma carrière. J'en veux à certaines personnes qui savaient et n'ont rien dit… Aujourd'hui, je fais beaucoup moins confiance qu'avant, je suis davantage dans la vérification. Mais c'est une épreuve de laquelle je sors plus fort...

Propos recueillis par la rédaction

Tony Duret

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