Publié il y a 3 h - Mise à jour le 18.07.2025 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 185 fois

AUTOUR DES ARÈNES Ludovic Estevan, l'Aficion et la plume

Ludovic Estevan.

- S.Ma

Chaque vendredi de l'été, ObjectfiGard & Arles vous emmène à la rencontre de ces femmes et ces hommes qui font battre le coeur de la tradition camarguaise. Ce deuxième numéro est consacré à Ludovic Estevan, 38 ans, chroniqueur taurin et président du club taurin l'Aficion de Jonquières-Saint-Vincent.

À Jonquières-Saint-Vincent comme à Tarascon, son nom est bien connu des passionnés de traditions camarguaises. Fils du footballeur professionnel et entraîneur Michel Estevan, Ludovic a pourtant choisi une autre arène : celle de la bouvine. Bercé depuis l’enfance par les encierros, les abrivados - certaines partant même du domaine de ses grands-parents à Tarascon - il s’est forgé une passion profonde pour la course camarguaise qu’il cultive et transmet aujourd’hui avec détermination.

À 20 ans, le jeune homme aux yeux bleu devient chroniqueur taurin. Dès lors la plume et la passion ne cesseront de se mêler, s'adressant à la fois aux connaisseurs et aux néophytes. À ses chroniques, s'ajoute une rétrospective de la saison camarguaise écoulée, publiée depuis neuf ans aux éditions Passion Cocardière. Un indispensable pour le mundillo de la bouvine, ponctué de textes historiques et d'entretiens, d'illustrations, de focus sur les temps forts lors des différentes courses et même de recettes. Mais aussi La légende de Crin-Rose, un conte mêlant histoire, coloriage et jeux pour éveiller la passion taurine chez les plus jeunes. Une suite est déjà à l’étude.

>> À relire : GARD. "La légende de Crin-Rose" ou les traditions camarguaises expliquées aux enfants

Président du club taurin L'Aficion de Jonquières-Saint-Vincent depuis cinq ans, Ludovic Estevan en a rejoint les rangs il y a une quinzaine d’années, grâce à des amis, séduit par l’esprit convivial de cette institution fondée en 1922. "C’est un club familial, intergénérationnel, qui compte une vingtaine de membres", explique-t-il.

Le club organise onze courses camarguaises par an, avec une exigence de qualité constante. La plus spectaculaire, la plus attendue, a lieu en toute fin de saison, le 16 novembre en 2025. "Chaque année, on remplit les arènes - 600 personnes - et on refuse entre 200 et 300 personnes. Cette course de taureaux neufs est devenue un vrai rendez-vous", se réjouit le trentenaire. Et le même de poursuivre : "Le rôle de notre club, avec nos petites arènes, c'est de faire éclore la nouvelle génération de raseteurs et de taureaux. On suit les éléments qui nous semblent être les plus prometteurs, on essaie de les programmer dans nos arènes et d'offrir ainsi un cocktail explosif aux passionnés avec cette nouvelle génération qui peut-être brillera demain dans les grandes arènes."

>> À relire : FAIT DU SOIR. Club taurin l'Aficion : 100 ans de passion

Attaché à l’idée de transmission, Ludovic Estevan employé au service des festivités de la mairie de Tarascon, mise sur l'implication de la jeunesse du village ou des alentours qui frappe à la porte du club taurin. "Comme d’autres l’ont fait avec moi, je fais en sorte que les jeunes prennent part à l’organisation. Il faut les écouter, les laisser proposer et tout faire pour qu'ils trouvent leur place, ce qui leur permet de voir l’envers du décor et de se passionner encore plus pour ces traditions." Quant à ceux qui sont à l'intérieur de ce décor, dans les gradins, Ludovic observe une réaction "face aux critiques et attaques récentes envers les traditions taurines". "Les gens se sont mobilisés. Ce sont souvent les grands-parents qui transmettent aux petits-enfants. Quand on découvre vraiment la course camarguaise, on y revient", affirme le président du club taurin.

Optimiste et surtout pas nostalgique, Ludovic estime que la course camarguaise doit évoluer avec son temps, tout en restant fidèle à ses racines. "Il faut privilégier la qualité à la quantité. Aujourd’hui, on voit beaucoup de courses, mais elles ne sont pas toutes bonnes. Que la réduction se fasse sur des critères de mérite", propose-t-il.

Stéphanie Marin

Beaucaire

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