INTERVIEW Victime d’un usurpateur, un Nîmois en vacances en Algérie est jeté en prison
Depuis des années, Morad Heriche, un Nîmois de 48 ans, est la victime d’un usurpateur, un homme qui emprunte son identité et commet divers délits. Pour Morad, reconnu comme une victime en France, l’histoire semblait close jusqu’au 12 octobre dernier quand il a mis le pied sur le sol algérien… Son fils Naar raconte la suite.
Objectif Gard : Qu’est-il arrivé à votre père ce lundi 12 octobre ?
Naar Heriche : Il était parti en Algérie pour faire visiter son pays d’origine à ma mère et à mes deux petits frères. Mais dès sa descente de l’avion, les autorités algériennes l’ont embarqué. Il a été placé en garde à vue pendant deux jours à cause d’une histoire de revente de voitures volées. Des faits pour lesquels il a été innocenté en 2010 par la justice française et qui sont dus à un usurpateur.
OG : Depuis quand un homme utilise-t-il l’identité de votre père ?
Ca fait des années, depuis 2007 je crois. Mon père s’en est rendu compte en 2008. On recevait des amendes pour excès de vitesse et il y a aussi eu une histoire de braquage à main armée. La justice française a reconnu que mon père était une victime.
OG : Mais pas la justice algérienne manifestement…
Ben non ! A l’issue de sa garde à vue, il a été enfermé à la prison d’El Harrach à Bab El-Oued. Le 14 octobre, deux jours après son arrivée, il devait passer devant un juge qui a reporté l’audience au mercredi suivant. Ce jour-là, le 21 octobre, l’audience a été reportée une nouvelle fois. Et pourtant, ma sœur, qui a fait un travail considérable, a fourni toutes les pièces à la justice algérienne pour prouver qu’il n’est pas l’usurpateur. Aujourd’hui, on est dans l’attente de la prochaine audience qui est prévue demain, mercredi 28 octobre.
OG : Vous êtes optimiste ?
Vous savez, on préfère ne pas se faire de faux espoirs. On pensait déjà qu’il allait sortir il y a une semaine donc on attend de voir.
OG : Comment va votre père ? Vous avez des nouvelles ?
Non, aucune. Depuis que je lui ai dit au revoir quand il est parti, je n’ai plus eu de nouvelles. Il n’a pas le droit de téléphoner. Mais ma mère, qui est restée sur place, a pu le voir. Il dort à même le sol, sans couverture. Et le problème, c’est que mon père a le dos abîmé à cause de son métier de soudeur. Ca fait une semaine qu’il ne s’est pas douché, il ne mange plus, il a beaucoup maigri. On veut qu’il sorte.
Tony Duret
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