Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 16.12.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 336 fois

SAINT-ANASTASIE Le combat du maire pour sauver sa crèche

Le maire de Saint-Anastasie Gilles Tixador, élu en 2014. Photo : E.L.

Le maire de Saint-Anastasie se prononce favorablement à une fusion de Nîmes Métropole avec Leins Gardonnenque, un EPCI doté de la compétence petite enfance. Ce rapprochement serait, selon l'édile, une porte de sortie pour sauver sa crèche, dans une situation financière délicate.

Lundi 14 décembre au Colisée. Les 77 élus communautaires opèrent leur dernière séance publique de l'année 2015. Ambiance studieuse, malgré quelques haussements de ton de l'opposition. Parmi la multitude de délibérations à l'ordre du jour : l'avis défavorable proposé par l'exécutif sur la question de la fusion de l'EPCI Nîmes Métropole avec celui de Leins Gardonnenque. Proposée par le préfet du Gard Didier Martin, cette fusion est l'illustration concrète de l'application de la réforme territoriale (Loi NOTRe). À peine soumis à l'assemblée délibérante, que le rapport fait grincer les dents de la conseillère municipale et députée PS Françoise Dumas. Mais au moment du vote, elle est rejointe par les maires de Saint-Anastasie et Dions qui, eux aussi, s'opposent à l'avis "défavorable".

Crèche : frais de fonctionnement exponentiels

Si ces édiles votent contre, ce ne sont pas pour les mêmes raisons que la députée. Élu en 2014, le maire de Saint-Anastasie Gilles Tixador est "l'héritier d'une mauvaise gestion de la précédente municipalité". Entre les dettes - 1 781 € par habitant contre 607€ de moyenne nationale - et les impayés, il s'inquiète particulièrement de l'avenir de sa crèche communale. Situé sur le hameau de Russan, l'établissement est géré sous la forme d'un SIVU (syndicat intercommunal à vocation unique) dont le maire de Saint-Anastasie est le président. D'une capacité de 25 lits, "l'établissement prend en charge les enfants de Saint-Anastasie mais également des communes environnantes", plaide Gilles Tixador, désireux de mettre en avant l'utilité de sa crèche "en zone rurale" : "nous avons six parents qui attendent que des places se libèrent".

Seulement voilà, si le service public de la petite enfance n'a pas vocation à être rentable, la crèche de Saint-Anastasie présente, elle, d'importants frais de fonctionnement. "Notre masse salariale est lourde : huit titulaires (fonctionnaires territoriaux), soit plus de 200 000 € du budget annuel". Et au maire d'illustrer une nouvelle fois : "nous avons un cuisinier qui prépare chaque jour les repas aux enfants. Ce confort a un coût, difficile à assumer puisqu'il est quatre fois plus cher qu'un recours à un prestataire privé".

Aujourd'hui, seules les mairies de Saint-Anastasie et Dions abondent au budget du SIVU, à hauteur respective de 170 000 et 85 000 euros. "Notre participation financière représente 10% du budget de la commune, c'est énorme !", poursuit Gilles Tixador qui a demandé "aux maires des communes alentour, dont les parents envoient leur enfant à la crèche, de les aider financièrement". Approché par Gilles Tixador, le maire de La Calmette Jacques Bollègue a refusé sa demande : "nous ne sommes pas adhérents du SIVU ! Et nous n'étions pas informés que des parents originaires de La Calmette mettent leur enfant à la crèche puisque nous avons 24 assistantes maternelles dans le village".

Petite enfance : Nîmes Métropole réfléchit à une mutualisation

Gilles Tixador s'est donc retourné vers Nîmes Métropole pour solliciter un transfert de la compétence petite enfance des communes à l'agglo. Une idée rejetée récemment en conférence des maires, les édiles voyant ici une compétence trop coûteuse. Alors, quand la fusion de Nîmes Métropole avec Leins Gardonnenque a été mise sur la table, Gilles Tixador y a vu une porte de sortie : "Leins Gardonnenque détient la compétence petite enfance. S'il y a fusion, Nîmes Métropole n'aura d'autre choix que de se doter de cette compétence", pense-t-il.

Face à ces difficultés, Nîmes Métropole réfléchit, pour l'heure, à une mutualisation des moyens humains et matériels, à l'image de ce qui se fait avec la vidéo-surveillance. L'idée pourrait être évoquée lors des voeux de l'agglomération qui se fera, en début d'année 2016, dans la splendide salle des fêtes de Saint-Anastasie...

Lire aussi : NÎMES MÉTROPOLE Les cinq clefs pour comprendre le budget 2016

NÎMES MÉTROPOLE L’agglo défavorable à une fusion avec Leins-Gardonnenque

Coralie Mollaret

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