Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 08.01.2016 - anthony-maurin - 4 min  - vu 780 fois

GALLARGUES-LE-MONTUEUX Freddy Cerda veut un village dynamique à la gestion saine

Freddy Cerda, maire de Gallargues-le-Montueux, a préféré assainir les comptes de son village et va démarrer en 2016 les actions visibles (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Surpris de voir quatre voitures étrangement vandalisées dans un endroit inhabituel, téléphone constamment à l'oreille, agenda de ministre, Freddy Cerda ne perd pas de temps et parvient à gérer sa vie privée tout en remplissant son rôle de maire de Gallargues-Le-Montueux, village de 3700 âmes.

Vous n'aviez pas d'expérience en politique à votre arrivée à la tête de la Mairie de Gallargues. Quelques mois plus tard, comment vous sentez-vous?

C’est la vie d’un homme simple. Je suis de la génération des gens qui aiment être aimés. C’est un boulot passionnant, riche dans les échanges car les gens sollicitent souvent le maire qui est l’élu de proximité par excellence. Au maire, on dit tout et tout le temps, il faut énormément écouter et attribuer les fonctions de manière efficace. En plus de cela, il faut de la réactivité! Hélas, on ne peut pas tout faire mais un lien est noué entre mes administrés et moi, j’ai besoin de connaître leur ressenti. Les gens doivent te connaître, t’accepter comme tu es mais tu dois aussi être à l’écoute. C’est enrichissant mais nous aurions intérêt à simplifier toutes les démarches et la paperasse, cela ajoute de la lenteur administrative et nous n’en avons pas besoin !

Les finances de la ville étaient dans quel état à votre arrivée?

Elles n’étaient pas en bon état mais on s’est acharné à remettre les choses au carré. Aujourd’hui, on a une gestion saine, nous n’investissons pas pour pallier cette déshérence. J’ai augmenté les impôts très fortement la première année de mon mandat mais j’espère les faire baisser avant la fin de celui-ci! Je n’ai pas emprunté, je voulais assainir les comptes, ne rien devoir à personne et tout remettre dans l’ordre avant de démarrer les projets. Le village est désendetté mais nous perdons tout de même 50000 euros de dotations de l’État...

Quelle est votre priorité?

La priorité nationale devrait être l’emploi... Je fais ce pari à Gallargues en voulant réamorcer la pompe. Nous avons 14% de chômage, j’aimerais enlever 10 points. L’Humain doit être mis en avant le plus possible, il faut redonner le travail aux gens, l’envie de travailler et tout ira mieux !

Quels sont les projets que vous allez mettre en place en 2016?

Jusqu'aujourd'hui, notre action était limitée à cause des finances mais nous allons démarrer cette année des projets structurants tels que le pôle médical, une résidence d’une vingtaine de logements et la zone industrielle va connaître un essor important. Le temple, qui est un monument classé, sera rénové, mis aux normes et transformé en salle d’exposition. Il y aura la création de deux salles de classe supplémentaires au sein de l’école maternelle. Nous travaillons aussi sur la sécurité, en passant de 11 à 13 caméras et nous remettons en place la sécurité passive. Il en va de même avec les policiers municipaux qui étaient 3 et qui seront 4. Un lotissement devrait sortir de terre avec une vingtaine de maisons seulement car je ne vaux pas un boum de l’immobilier à Gallargues. On ne pourrait pas faire vivre le village si nous devions accueillir 1000 personnes supplémentaires. Il faut revendre et faire bâtir de manière raisonnable, travailler sur une nouvelle salle des fêtes, sur l’écologie dans la construction… Autre chose qui peut paraître ridicule, mais depuis un an, nous entretenons les arbres de la commune. Cela n'était presque pas fait par le passé. Les pins du village sont tous taillés, nous allons poursuivre l’opération avec le cimetière mais Gallargues est un village fleuri alors il y a du travail ! Cela coûte 10000 euros par an… Nous souhaitons faire plus d’économie d’énergie et récupérer l’eau de pluie. Notre système de régulation permet de baisser l’intensité de l’éclairage nocturne des lampadaires, c’est une bonne chose.C’est cela que nous allons laisser, le tournant est enclenché !

Comment fait-on vivre un village coincé entre deux grandes agglomérations?

Il y a des choses très fortes comme le CCAS, ça, ça fonctionne bien et ça empêche l’isolement des personnes.  La vie du village doit être développée mais il est bien vivant. Le service festivités crée beaucoup d’événements comme la "route des félibres" que nous allons probablement organiser tous les deux ans. Le milieu associatif est lui aussi très important pour le maire. C’est un lien social, ça permet aux gens de se rencontrer, de faire remonter des idées. Je veux conserver l’esprit "village" qu’il y a encore à Gallargues, tout le monde se connaît, les habitants s’intègrent et participent aux activités et animations mais il faut aller encore plus loin. Depuis un an, nous avons un référent par quartier. De plus, nous avons un beau patrimoine, il faudra en faire quelque chose ! En début de mandat, j’ai installé la radio Sud Méd qui diffuse tous les lundis de 18h à 19h30 à l’international sur Internet. Il y a entre 30000 et 35000 personnes qui suivent cette émission ! Ça fait connaître le village, c’est de la vraie notoriété. D'un autre côté, pour le pôle médical, nous recherchons activement deux médecins, c’est très dur de les faire venir !

Avec toutes les contraintes qui sont imposées par ce genre de poste, comprenez-vous la démission de certains élus qui ne parviennent pas à s'en sortir?

J’ai été élu avec le meilleur score gardois au second tour des élections... Mais, au début, j’ai été surpris de voir la charge de travail d’un maire… J’ai songé à démissionner, je comprends qu’on puisse le faire. Je ne rentre jamais chez moi avant 21h ou 22h ! Aujourd’hui, je suis plus à l’aise avec la fonction, je comprends comment cela fonctionne mais quand on est comme moi, sans aucune expérience, on peut tomber de haut ! Un stage de quelques jours en immersion devrait être obligatoire avant les élections ! Il faut avoir un mental de folie et fédérer une équipe tout en voulant faire avancer les choses, c’est très difficile. Nous ne sommes pas forcément préparés pour cette fonction mais l’important est qu’à la fin du mandat, les gens se disent qu’ils ont vu le village évoluer dans le bon sens. Les gens trouvent qu’on ne va pas assez vite mais c’est de l’argent public et il ne faut pas faire n’importe quoi ! Je ne veux pas que la ville soit mise sous tutelle. Je ne veux pas tricher dans les comptes, je suis capable de me regarder dans mon miroir.

Anthony Maurin

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