Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 20.01.2016 - anthony-maurin - 4 min  - vu 197 fois

VAUVERT Des voeux municipaux raisonnés et raisonnables

Le chef de file de la majorité départementale et président du Conseil général sortant Jean Denat (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le maire de Vauvert, Jean Denat, explique les difficultés de sa commune et souhaite redresser la barre tant qu'il en est encore temps (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard).

Deux cérémonies en deux lieux pour contenter tout le monde. La première portant sur la ville elle-même, la seconde étant délocalisée vers les hameaux bordants mais faisant partie de la commune. Les vœux de Jean Denat, maire de Vauvert et conseiller régional, permettent de mieux comprendre la ville camarguaise et les enjeux qui lui font face.

Rien n'est facile à dire quand les vérités mal. Vauvert est une ville mutilée, scindée et appauvrie. Travailler au bien vivre ensemble n'est pas chose aisée mais c'est le souhait de l'édile camarguais. Les vœux qu'il présente à ses administrés évoquent la difficulté de la situation qui n'est cependant pas irrémédiable.

Après un rappel des valeurs de la République suite aux attentats subis en 2015, le passage de témoin entre Katy Guyot et Jean Denat s'est déroulé dans la continuité de l'action politique. Mais le sujet sensible, le voilà, les finances.

"En 2015, nous avons pris connaissance du système assez pervers qui a coûté cher à la ville. Nous sommes dans la même situation qu'un ménage surendetté, aucun emprunt n'est possible". Alors, il faut faire des économies et la qualité de vie des vauverdois s'en ressent. "En 2015, nous avons fait 620000 euros d'économie. On rogne partout. Quand nous sommes arrivés à la tête de la Mairie, nous étions à 15,5 millions d'euros de dettes, aujourd'hui nous sommes à 13 millions" annonce Jean Denat.

Comme le problème est loin d'être réglé, il faut trouver des parades, repenser l'action politique, proposer autre chose et passer par des annonces qui feront grincer les dents... "Il faudra penser le budget différemment. Nous essaierons de ne pas emprunter tout en augmentant le taux d'imposition. Nous n'avons pas le choix. Nous essayons de redresser mais en moins de deux ans, je ne sais pas faire!" poursuit Jean Denat.

Les bons chiffres de la sécurité

La sécurité, sujet de campagne électorale en Camargue plus qu'ailleurs, est un enjeu prioritaire pour la Mairie. Les chiffres annoncés et le travail accompli depuis quelques mois semblent satisfaire Jean Denat qui veut poursuivre sur cette lignée. "Depuis la mise en place il y a 3 ans de la Zone de Sécurité Prioritaire, les résultats sont qualifiés, par la gendarmerie, d'exceptionnels. La modernisation et l'extension modérée de notre réseau de vidéoprotection seront des sujets importants, tout comme la mise en place déjà activée de la participation citoyenne. Nous nous réjouissons de cela, du travail de fond accompli et de la coordination qui est en jeu. Nous nous dirigeons vers une ville apaisée".

Pas d'emprunt possible, une réalité financière compliquée et une population appauvrie et fragilisée demandent un certain tact politique. Mais la vie doit reprendre ses droits et l'action doit être visible. "Dans le cadre de l'urbanisation du quartier dit du "Moulin de l'Aure", l'achat du terrain qui servira à la création d'un bassin de rétention de 3 hectares est réalisé pour 270000 euros. Dans un second temps, sur une superficie de 5 hectares et pour un achat d'un million d'euros, 75 lots devraient être proposés afin d'accueillir 300 ou 400 personnes. Les travaux devraient démarrer cette année. Il y aura aussi le projet d'extension de la caserne de gendarmerie avec la possibilité d'avoir douze nouvelles familles".

Travaux, culture et bon sens

Le centre-ville, qui a accepté de manière pérenne la zone bleue verra quelques chantiers d'importance le perturber un tantinet. "Nous allons dépenser 1,2 millions d'euros dans des travaux afin d'améliorer la traversée de la ville. La rue de la République, le giratoire de l'Aficion, la Condamine, la rue Henry Aubanel... Nous avons fait pour 300000 euros de travaux pour l'étanchéité des réservoirs d'eau de la ville et comme la rue Montcalm est très dégradée, nous profiterons de la suppression de 23 branchements en plomb pour la rénover. Il reste sur Vauvert 400 branchements d'eau en plomb" brosse l'édile de Vauvert.

Sans moyens financiers exceptionnels, la culture et les associations doivent prendre le relais. "Nous inscrivons la culture comme un axe moteur de notre politique ! Nous avons une ambition taurine. La Course Camarguaise sera toujours omniprésente. Il y aura des expositions, des abrivados et tout ce qui va avec... Nous n'organiserons plus la feria car 25000 euros, c'est un peu trop cher et ça n'était pas suffisamment porteur. Par contre, nous aurons le Printemps des Jeunes Aficionados ! Les associations travaillent au quotidien à nos côtés et nous voulons accentuer leur rôle".

Enfin et sur une note plus verte pour voir la vie en rose du côté de la Camargue gardoise et de ses bijoux environnementaux, "Le O Phyto a été instauré à Vauvert. Après un petit moment de flottement, les gens ont compris qu'il fallait jouer le jeu et que c'était mieux pour l'environnement. En effet, cela évite la fuite dans les nappes phréatiques de 193 litres de produits chimiques chaque année".

Une année 2016 qui verra les vauverdois se serrer la ceinture et les coudes pour reprendre du poil de la bête. Les périodes difficiles sont peut-être encore à l'ordre du jour, le pire est certainement évité mais les efforts consentis par le plus grand nombre porteront leurs fruits.

Anthony Maurin

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