Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 10.04.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 246 fois

NÎMES Arnaud Agnel, le rouge et le noir d'un Nîmois

Arnaud Agnel invoquant les propos de Roland Massabuau en hommage à Chamaco à la chapelle des Jésuites (Je n'y étais pas, j'ai donc lâchement volé la photo qui ne rend d'ailleurs pas assez hommage à la prestation)

Week-end d'importance pour le Nîmois Arnaud Agnel lors du "Rendez-vous en terre d'aficion". Sa grande interprétation du texte écrit par Roland Massabuau en hommage à Chamaco à la chapelle des Jésuites, le fait entrer dans la cour des grands.

Je n'y étais pas. Pourtant, à Nîmes, ne pas être d'un événement n'empêche pas d'en parler! Bien au contraire... Aux Costières, les supporters des Crocos sont aujourd'hui plus de 78195 à avoir vécu le grand match contre Montpellier en 1996. Aux arènes, les "Tomasistes" sont aujourd'hui plus de 93564 à avoir vécu la corrida de celui de Galapagar en 2012. A la chapelle des Jésuites, ils seront peut-être bientôt 2649 (oui, le lieu est exigu) à avoir vécu la prestation d'Arnaud Agnel, qui sait?

Le parrain de l'édition, Chamaco, a connu des arènes remplies quand il officiait sur le sable nîmois. Il revenait en témoin d'une euphorie rare, d'un engouement certain et d'un attachement réel. Roland Massabuau, notre cher confrère grattant pour MidiLibre, à gratter si profond dans son coeur et ses chimères qu'il a ressorti de son âme des sentiments formidablement mis en voix par Arnaud Agnel en hommage à l'idole d'une génération désenchantée. Comme à leur habitude, les Avocats du Diable sont aux manettes de l'opération millimétrée.

Un texte ciselé, des mots de joailler pour ne pas "gêoler" ni geler le feu qui brûlait dans les yeux de Chamaco et qui s'est retrouvé dans la voix d'Arnaud Agnel. D'ailleurs, le jeune avait revêtu une tenue aussi excentrique que le costume d'alternative de Chamaco. Lui, en rouge et noir, n'a ni chanté du Jeanne Mas, ni lu du Stendhal mais sans faire offense au défunt maître, les émotions viennent malgré le génie. Le rouge de sa ville, le noir du toro.

Un peu de musique, un papa dévoué à la sono et le "petit diable" se joue de la peur et entre dans la chapelle pour en découdre avec les brebis.  Le public, emmitouflé sous sa laine, écoute, abasourdi, la diabolique logorrhée s'échapper de la gueule d'ange. Inconvenance verbale, que nenni! Beauté du geste, sentiment, fier combat, honneur, humilité... Paire d'ailes fichées dans le dos, ce Belzébuth double-face tond les "bédigues" ensorcelées, même le maestro sera sous le charme d'une telle justesse partagée.

Mais Chamaco, ses brebis et les autres, ne sont pas les seuls à être tombés en pâmoison. Un petit message vient confirmer les dires. "Bonjour Mr. Agnel. Voilà, on m'a dit le plus grand bien de votre prestation d'hier soir, extraordinaire paraît-il et depuis ce matin, je n'ai que des échos très élogieux de ce que vous avez fait, alors je tenais à venir personnellement vous féliciter. Et vous dire aussi que je vous avais vu à Carré d'Art, l'an dernier ou il y a deux ans, je ne sais plus exactement, mais je vous avais vu, c'était particulièrement bien et je vous avais déjà beaucoup apprécié. Alors bravo pour hier et bonne continuation à vous". Mais de qui ces mots sont-ils? "Wahou !... Et bien euh... merci beaucoup Mr. le sénateur-maire de Nîmes. Merci. Vous savez à quel point je porte Nîmes dans mon coeur, vos mots me touchent infiniment" notait Arnaud Agnel.

Vous l'aurez compris, je n'y étais pas. Je le regrette. Mais en rouge et noir, un gamin de Nîmes a rendu hommage à un autre gamin de Nîmes sous l'aile protectrice d'un troisième qui connaît la valeur des deux autres.

PS: Tant qu'à faire, un autre hommage a été rendu à Arnaud Agnel pour sa pièce "Jouer juste", une fabuleuse critique d'un certain François Bégaudeau, rien que ça...

Anthony Maurin

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