AU PALAIS Le prévenu : « Fallait me mettre perpétuité, ça m’évitait de revenir »
Pour la procureure Pascale Palau, Fabrice « a quelques problèmes de santé ». Pour l’avocat de la victime, il ne serait « pas serein dans sa tête ». En clair, il est un peu dérangé, mais pas suffisamment pour les psychiatres qui assurent que cet homme de 37 ans est apte à être jugé. Un autre dira même qu’il ne souffrirait pas du tout « de problèmes psychiatriques ». Une conclusion plus qu’étonnante pour ceux qui ont suivi l’audience présidée par Philippe Bruey.
L’homme, ancien consommateur de drogue et d’alcool, est jugé pour avoir commis des violences sur Sophie, agent de sécurité au PC sécurité de l’hôpital Carémeau. C’était le 4 mai dernier, en fin de journée. Ce jour-là, Fabrice était au service psychiatrique de l’hôpital et tout a dégénéré quand sa sœur est venue lui rendre visite. Très vite, il lui a reproché de ne pas lui donner une somme de 100€. Le ton est monté, l’agent de sécurité est intervenu et elle a reçu un coup de poing à la pommette et un coup au bras.
Mais avant que Fabrice ne donne sa version des faits, le tribunal correctionnel de Nîmes va entendre beaucoup, beaucoup de choses. Il assure au préalable qu’il n’a rien à voir « avec le grand banditisme », parle de « puces de téléphone cachées », de « 150kg de cocaïne pure » et de la sûreté départementale qui lui en voudrait beaucoup. Il poursuit :
- J’ai 37 ans et j’ai fait 23 ans de prison. La prison, ça enrichit ! Mais là, ça m’a détruit parce que j’aurai préféré prendre 25 ou 30 ans en une fois mais pas petit à petit. On a assez joué avec moi, que ce soit les dealers ou les juges.
- Et sur les faits ?, retente le président.
- Je ne me rappelle plus de rien. Je suis tombé dans les pommes. Ils m’ont donné un cachet bleu de psychiatrie. Fallait que je marche deux kilomètres, indique-t-il mystérieusement.
Avant de reprendre sur la sûreté départementale :
- En prison, ils ont changé les ampoules avec des ordinateurs. Mais j’ai fait un test en allant aux toilettes pour voir... Ils m’ont persécuté.
On ne sait pas si Fabrice en dira autant du tribunal correctionnel de Nîmes qui a condamné le trentenaire aux 19 mentions sur son casier à deux ans de prison et à indemniser sa victime à hauteur de 1 200€. En apprenant le jugement, il dira :
- Fallait me mettre perpétuité, ça m’évitait de revenir.
- Ce n’était pas possible, conclura la procureure Pascale Palau.
Tony Duret
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