ARLES Le bras de fer se poursuit entre les grévistes ACCM et Patrick de Carolis

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- Photo DRDes agents du service des déchets ménagers de la communauté d'agglomération Arles Crau Camargue Montagnette sont en grève à l'appel de la CGT depuis lundi 30 juin. Une délégation de cinq personnes a été reçue ce jeudi midi par Patrick de Carolis et Mandy Graillon.
Dans une vidéo publiée mercredi soir sur les réseaux sociaux, Patrick de Carolis, maire d'Arles et président de la communauté d'agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM), a réagi à la grève des agents de l'ACCM, débutée lundi 30 juin. Il dénonce un changement de revendications avec désormais un droit de retrait. "L'ACCM conteste le droit de retrait invoqué par les agents au motif d'un danger grave et imminent sur leur personne. Les agents demandent des couvre-chefs anti-UV, des vêtements légers, de l'eau ainsi que des horaires aménagés. Or, les agents ont bien accès à l'eau potable et travaillent en horaire décalé, commençant les tournées à 5 heures du matin et les finissant au plus tard à 10h30", expose-t-il avant de poursuivre.
"Trop longtemps, certains ont cru que la pression, l’intimidation, le blocage étaient des moyens efficaces pour obtenir ce qu’ils désiraient. Je le dis aujourd’hui : ce temps est révolu. Mon rôle de maire, c’est de défendre l’intérêt général, sans faiblesse ni complaisance. Et je continuerai à l’assumer pleinement", affirme-t-il. Ce dernier fait ainsi savoir qu'il a, en accord avec les vice-présidents Lucien Limousin et Séverine Dellanegra, sollicité le Préfet afin "d'engager une réquisition des agents grévistes de l'agglomération, qui nous l'espérons interviendra dans quelques jours". "Cette demande vise à garantir la collecte des déchets dans les secteurs les plus sensibles et à préserver la santé publique sur les trois communes de notre territoire", justifie-t-il. Une délégation de cinq personnes a été reçue ce jeudi midi par Patrick de Carolis et Mandy Graillon. "Il nous a reçus parce qu'il était contraint et forcé mais il nous a clairement dit qu'il ne négocierait pas", relate la CGT.
La CGT maintient ses revendications
Le bureau CGT de l'ACCM poursuit donc le mouvement et assure que les revendications n'ont pas changé. "On a bien parlé des conditions de travail. Jusqu'à mardi, il n'y avait pas de fontaine à eau, les agents avaient accès à l'eau potable uniquement dans les douches. C'est un peu compliqué sachant qu'ils travaillent dans leur camion. Donc ils ont fait valoir leur droit de retrait puisqu'on est en vigilance canicule, en vigilance orange. Les agents n'ont pas envie de faire un malaise ou de décéder simplement parce qu'ils ne peuvent pas s'hydrater", répliquent les membres du bureau qui saluent toutefois une victoire. "Ils ont fait livrer une fontaine à eau provisoire mardi soir et une définitive mercredi. On est content, c'est une victoire. Les agents ont la possibilité de boire au dépôt avec des gobelets. Mais par contre, dans les camions, ils n'ont pas de possibilité, il n'y a pas de contenant."
Concernant les aménagements d'horaires, "ils demandent depuis des semaines de commencer à 4 heures du matin pour éviter au maximum d'être exposé à la chaleur, parce qu'à 5 heures du matin, il fait déjà chaud, surtout en ville, c'est très étouffant". "Cela leur a été refusé", dénonce le syndicat qui souligne que "normalement, l'administration est censée provoquer une formation spécialisée santé, sécurité et conditions de travail (F3SCT) extraordinaire dans les vingt-quatre heures suivant le droit de retrait." La CGT accuse également l'ACCM de menacer les agents refusant de prendre leur poste de ne pas les payer. "On est des travailleurs, pas des influenceurs nous, on veut juste travailler dans de bonnes conditions pour rendre un service public de qualité", s'agace un agent.
Nicolas Koukas propose une médiation indépendante
Nicolas Koukas, élu de l'opposition à Arles, estime pour sa part qu'il est temps "d'agir avec responsabilité"."Nous avons besoin d'un dialogue réel, honnête et respectueux. C'est pourquoi je propose qu'une médiation indépendante sous l'égide de Madame la sous-préfète, soit organisée avec tous les acteurs concernés - des représentants des agents, des commerçants, des comités d'intérêt de quartier (CIQ) et de village (CIV)- pour créer un espace de discussion qui permette enfin de trouver une issue constructive", exprime-t-il dans un communiqué, ajoutant qu'il a envoyé un courrier en ce sens à la sous-préfète.