L'INTERVIEW Laurence Baldit, maire de la Grand'Combe sur Patrick Malavieille : "Certains engagements n'ont pas été tenus"

La maire, Laurence Baldit.
- Louis ValatCoup de théâtre à la Grand'Combe ! Arrivée à la tête de la mairie en février 2023, Laurence Baldit ne se présentera pas aux prochaines municipales. Elle tire un bilan positif de son expérience même si ce dernier fut entaché par deux affaires majeures.
Objectif Gard : Vous avez décidé de ne pas être candidate aux prochaines élections municipales à la Grand'Combe, que retenez-vous de votre passage ?
Laurence Baldit : J'ai appris beaucoup de choses, c'était passionnant et j'ai pu avoir la main sur de nombreux dossiers structurants, sur l'urbanisme, la culture... C'est enrichissant de travailler en sachant que vous allez améliorer votre ville. Ce qui m'a aussi beaucoup plu ce sont les relations avec les gens, dans les réunions de quartier par exemple. Au fur et à mesure que nous en faisions, elles étaient de plus en plus conviviales et constructives. Les personnes avaient de moins en moins de choses à demander, on était là pour eux.
Vous avez aussi été fragilisée par plusieurs affaires...
Je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait que mon mandat a été fragilisé. Dans le cadre de l'affaire autour de Charbon Ardent l'an dernier, j'ai subi des attaques violentes sur les réseaux sociaux de la part de gens qui se cachaient. Je suis une élue de la République, et ce sont ses valeurs que je défends. Si je devais refaire ce que j'ai fait, je n'hésiterai pas. Par rapport à l'affaire Aboubakar Cissé, la marche est venue un peu trop tôt et a été instrumentalisée. Et la République n'a pas à faire intrusion, je n'avais pas à m'y insérer là-dedans en tant qu'élue, bien que j'ai pu fortement condamner le meurtre. Mettre la République au centre de l'espace public n'est pas quelque chose de raciste, c'est tout simplement la laïcité, il n'y a rien d'islamophobe. Dans ces deux affaires, j'ai reçu beaucoup de soutien de la part de la communauté musulmane. Ma décision de ne pas me représenter n'a d'ailleurs rien à voir avec ces affaires.
Est-ce que ce n'était pas trop dur, d'être maire après Patrick Malavieille ?
Je savais que ça serait difficile de passer après Patrick Malavieille, une personne d'une grande valeur et reconnue par tout le monde. À vrai dire, il ne devait pas rester au conseil municipal quand j'ai été nommée. Ça n'a pas été le cas et c'est devenu compliqué. J'ai une personnalité, il en a une autre. On a chacun notre conception de maire, et on a fini par être en désaccord sur certains sujets. Certains engagements n'ont pas été tenus, et les choses sont devenues moins lisibles, ça a créé des confusions. Et le projet était que je continue en 2026.
Quelles sont vos relations aujourd'hui avec lui ?
On discute tranquillement. J'ai beaucoup d'affection et de respect pour lui. C'est notre représentant au Conseil départemental et nous avons des relations cordiales. Je ne participerai pas à la prochaine liste, mais je serai en total soutien avec celle-ci. Si je ne suis plus maire ma vie continuera. Le problème, c'est quand la politique devient un métier.
Vous aviez eu une cohabitation très difficile avec le député UDR de votre circonscription Alexandre Allegret-Pilot...
On n'a aucune relation. Le premier contact que j'ai eu était à l'occasion de la journée paralympique sur la Grand'Combe et je ne lui ai pas serré la main. Je lui ai dit que je n'ai pas oublié l'agressivité qu'il a eu lorsqu'il est rentré dans le bureau de vote où j'étais lors des élections législatives. Je suis formellement opposée à l'extrême-droite, c'est à l'opposé de mes idées. Je n'ai pas du tout apprécié sa position sur la parité homme-femme et qu'il ait dit que l'inscription de l'IVG dans la Constitution soit une "mascarade". Mais je n'ai aucun problème avec les électeurs d'extrême-droite, il y en a sur ma commune et je les accueille en mairie. Alexandre Allegret-Pilot avait décidé de me représenter en tant que chèvre. Ça m'a fait plutôt rire, mais je ne me mettrai pas à ce niveau.
Le 11 juillet, le ou la prochaine candidate de la majorité municipale sera nommé officiellement. Selon nos informations, cela pourrait être votre adjointe aux finances Pascale Eugène ?
Je laisse le soin à la liste qui sera constituée de vous le dire (sourires). Ce qui est certain, c'est que si cela devait être une personne de ma majorité, je serai ravi de la soutenir.