UZES Violences sur des patients à l'hôpital psychiatrique
Deux infirmiers et deux aides-soignants du centre hospitalier spécialisé du Mas Careiron d'Uzès sont poursuivis devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour des violences à l'encontre de patients qui présentent des pathologies lourdes, notamment de l'autisme profond. Ils seront jugés le 15 novembre.
"Coups de pied, claques, patient pris à la nuque ou lavé à l'eau froide, violence disproportionnée, surdosage médicamenteux sans l'aval des médecins pour assurer la tranquillité des soignants"... Le procès-verbal de gendarmerie, qui énumère les propos rapportés par des professionnels qui oeuvrent au quotidien dans l'établissement, fait froid dans le dos. Les sévices évoqués à l'encontre des patients handicapés mentaux de l'hôpital psychiatrique du mas Careiron d'Uzès sont nombreux.
Les dénonciations concernent un service accueillant entre 7 et 9 patients et plus particulièrement une équipe. Les victimes elles, ne peuvent s'exprimer normalement et sont totalement dépendantes.
C'est une étudiante venue faire un stage dans cette unité de patients difficiles en janvier 2014 qui la première va alerter son école sur des agissements qu'elle considère comme inadmissibles de la part de certains personnels de l'hôpital. Une autre élève en stage un mois plus tard dénoncera les mêmes violences. "Des personnes ont le goût de la dénonciation, c'est une jouissance de raconter n'importe quoi et de se sentir au centre du monde pendant quelques temps. Mes clients eux réfutent depuis toujours, totalement et catégoriquement les accusations, souligne pour les 4 salariés incriminés, le bâtonnier Jean-Pierre Cabanes qui estime que la procédure est de toute façon irrégulière".
Dans ce dossier, une enquête interne est d'abord diligentée. Des salariés de l'hôpital psychiatrique évoquent des faits de violences et de maltraitances sur des patients, des faits identiques à ceux révélés par les étudiantes en soins infirmiers. 4salariés sont identifiés et mis à pied. Une enquête judiciaire est ouverte sous la direction du Parquet de Nîmes.
De nombreux témoignages vont venir compléter les dénonciations initiales. D'ailleurs, durant l'enquête, les gendarmes de Bagnols-sur-Cèze, vont constater qu'il y a une chape de plomb sur l'affaire et une pression sur ceux qui ont parlé. Ils craignent des représailles. Des salariées seront mises à l'écart du service et seront contraintes de quitter l'établissement !
Après enquête, les quatre employés du centre hospitalier visés dès le départ par les dénonciations sont renvoyés au tribunal correctionnel pour des "violences" sur des patients fragiles.
Pour Me Marion Touzellier, de la SCP Fontaine-Floutier, avocat d'une partie civile:" l'enquête de la gendarmerie est remarquable et accablante pour les mis en cause par la profusion de témoignages qui dénoncent avec force les violences subies par certains patients incapables de se défendre et de témoigner ".
Boris De la Cruz
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