Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 13.01.2017 - tony-duret - 3 min  - vu 701 fois

FAIT DU JOUR À Rousson, la sexagénaire tue son mari infidèle

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

C’est aujourd’hui que s’ouvre à Nîmes, devant la cour d’assises du Gard, le procès de Mireille Ayala soupçonnée d’avoir tué son mari Bernard le 6 septembre 2014, après 49 ans de mariage.

Il est un peu plus de 2h du matin ce dimanche 7 septembre 2014. Mireille, alors âgée de 69 ans, téléphone en panique à son fils Franck :

- Ton père m’a tirée dessus ! Viens vite, viens vite.

Franck fait au plus vite. Sur les lieux, il trouve sa mère assise dans le salon. Elle est vivante, mais blessée. Son visage est en sang. Plus loin, dans la salle de bain du sous-sol, Franck découvre l’horreur : le corps de son père gît au milieu d’une mare de sang.

Quand les gendarmes, prévenus par Franck, arrivent sur les lieux du drame à 3h du matin, Mireille est dans un tel état de choc et sa blessure parait si inquiétante qu’elle est aussitôt hospitalisée. Mais le seul témoin du drame, la seule personne capable de raconter aux enquêteurs ce qu’il s’est passé, parvient finalement à livrer sa version des faits. A la suite d’une dispute sur l’infidélité de son mari, celui-ci se serait emparé d’un fusil, lui aurait tiré dessus en direction de la tête avant de retourner l’arme contre lui. Seulement, la version de Mireille ne résiste pas à la science, à l’autopsie et aux analyses balistiques…

Mireille avait fait suivre son mari

A Rousson, Mireille est l’enfant du pays. Elle y est née en décembre 1944 et n’a jamais quitté son village, si ce n’est pour ses études de secrétaire dactylo à l’école Pigier d’Alès. A l’âge de 17 ans, son diplôme en poche, elle rencontre Bernard qui travaille dans l’usine de son père. Quatre ans après, les amoureux se marient et donnent naissance, l’année suivante, à leur fils unique, Franck.

Bernard et Mireille travaillent quelques années ensemble : elle au secrétariat, lui à la chaudronnerie de son beau-père. Mais la fermeture de l’entreprise familiale provoque des premières tensions dans le couple. Un deuxième événement, une rencontre fortuite entre Bernard et une certaine Chantal, n’arrange rien. Après une relation d’amitié, Bernard et Chantal entretiennent très vite une relation amoureuse que Mireille ne mettra pas longtemps à découvrir et qu’elle se fera confirmer par un détective privé. Cette liaison entre Bernard et Chantal est l’épisode de trop. Mireille plonge alors dans une profonde dépression. En août 2014, un mois avant le crime, la sexagénaire écrit un courrier à son fils dans lequel elle confie ses intentions de se suicider. Mais la lettre ne partira jamais et Mireille ne mettra pas fin à ses jours.

Une pulsion

Que s’est-il passé à Rousson ce triste jour de septembre 2014 ? Bernard a-t-il tenté de tuer sa femme avant de se suicider, comme l’affirme Mireille ? Les enquêteurs, on l’a vu, en doutent. Ils notent d’ailleurs plusieurs contradictions dans le témoignage de la rescapée. Moins de deux mois plus tard, Mireille craque et avoue tout. Elle raconte comment le samedi 6 septembre au matin, elle aurait voulu faire une promenade à vélo avec son mari, comment il l’aurait repoussée en lui disant qu’il comptait la quitter. Elle raconte ensuite son incontrôlable pulsion. Cette arme, qu’elle prend dans sa chambre. Ces deux cartouches, qu’elle charge dans le fusil. Son entrée dans la salle de bain, ce dernier regard pour son mari, sans un mot. Et ce coup de feu, mortel, à deux mètres de distance, la balle se logeant dans le ventre. Mireille remonte dans sa chambre. Elle retourne l’arme contre elle. Elle se manque et reste en vie. Elle doit désormais répondre du meurtre de son mari. L'audience, qui débute ce jour, sera présidée par Geneviève Perrin.

Dans l'attente de son procès, Mireille Ayala est présumée innocente. 

Tony Duret

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