Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 04.11.2017 - anthony-maurin - 4 min  - vu 291 fois

NÎMES Bernard Cazeneuve se livre et rencontre les Nîmois

(Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

A l'occasion de la sortie de son livre "Chaque jour compte, 150 jours sous tension", Bernard Cazeneuve, ancien Ministre de l'Intérieur et Premier Ministre de la France était en signature à Nîmes.

Arrivé en avance au rendez-vous, l'ancien Ministre de l'Intérieur et Premier Ministre de la France, Bernard Cazeneuve, s'est arrêté à la terrasse du Victor Hugo pour y prendre un simple café. "Huit personnes sont venues me parler et me faire signer leur livre. J'aime le contact avec les Français et ils me le rendent bien, c'est très émouvant pour moi" avoue l'homme politique redevenu avocat et écrivain.

D'abord à Cherbourg, ville de ses racines politiques puis à Paris, centre de gravité de la France, Bernard Cazeneuve est passé par Nîmes pour une séance de dédicaces de son dernier livre en date. Dans la foulée, il partira à la rencontre des Français et effectuera une vraie tournée d'auteur à succès. Mais pourquoi ce livre? "C'est un livre de souvenirs, une chronique quotidienne de notes succinctes réalisées rapidement alors que j'étais à Matignon. J'ai commencé à l'écrire le jour où j'ai quitté Matignon, j'y ai passé l'été. J'ai pris des notes dès le début mais je prends toujours des notes. Lors d'une balade, d'une conversation, d'un voyage.... J'aime profondément écrire et ces deux tomes peuvent être utiles. L'exercice du pouvoir est une ascèse, comme l'écriture. C'est mon écosystème".

Pourquoi venir à Nîmes si tôt dans cette tournée française? "Je suis venu en vacances dans la région dès l'âge de cinq ans puis mes parents se sont installés près de Nîmes, mon frère y enseigne encore, cette région fait en quelque sorte partie de mes racines familiales et j'y suis revenu à plusieurs reprises lorsque j'étais en fonctions".

(Photo Anthony Maurin).

On a l'habitude de voir, une fois qu'ils ne sont plus en fonction, des politiques balancer sur les plateaux TV et écrire des bouquins cinglants et souvent à leur gloire. "Ecrire n'est pas obligatoire! En tout cas, nul n'est obligé de réécrire l'histoire ou de taper sur quelqu'un. Je ne fais pas ça dans mon livre. Je ne dis rien de méchant, je raconte ce qu'est l'Etat. Si le quinquennat est passé pour un échec, dans la réalité, il ne l'est pas". Alors, parmi ces années de bons et loyaux services, que retient-on? "J'ai vécu, Place Beauvau, des moments très forts, surtout dans la lutte contre le terrorisme. Il est important, quand on a participé à ce genre de chose, de restituer ce que l'on sait. A Beauvau, il s'est passé des choses tragiques, ce fut une période très éprouvante. A Matignon, je ne dis pas que c'était une sinécure mais ce n'était pas la même chose. L'intérêt du pays m'obsédait et j'ai utilisé chaque jour pour qu'il soit utile. J'aime dire que les jours devaient compter triple pour bénéficier du même temps que mon prédécesseur".

Peut-on imaginer un Bernard Caezeneuve écrivain? Il ne dit pas non mais la réponse est claire. "J'écrirais peut-être des romans classiques, des nouvelles ou des biographies mais pas grand chose en rapport avec la politique!". Alors reviendra-t-il en politique? Là aussi la réponse est claire, pas en tant que chef de file d'un parti.

Sans être un actuel acteur quotidien de la politique en France, Bernard Cazeneuve aime toujours autant cet univers. Hollande et Macron quels sont ses rapports avec l'ancien et le nouveau Présidents de la République? "J'ai le Président Hollande régulièrement au téléphone mais notre relation n'est pas nouvelle! Pour le nouveau Président, je ne l'ai pas eu mais je ne manifeste pas d'hostilité à son égard. Je souhaite sa réussite mais je ne veux pas m'exprimer pour simplement faire du bruit... Il ne faut pas ajouter des décibels au vacarme. J'interviens quand c'est utile, alors c'est rare. J'ai vécu cinq ans avec un acharnement politique et médiatique, je ne vais pas faire la même chose".

Ne pas mettre de l'huile sur le feu, respecter et confronter ses idées dans les meilleures conditions. Bernard Cazeneuve ne semble pas entrer dans la danse de la politique-réalité. "Tout commence par le respect, cette notion est cardinale pour moi, j'y crois beaucoup. Il y a encore quelques mois, aucun député ne se serait présenté à l'Assemblée Nationale sans cravate. C'est pourtant une forme de respect que l'on doit aux Français, c'est consternant... Il y a une exigence à avoir et elle ne commence ni par le relâchement vestimentaire ni par celui de la parole. Le peuple français est attaché à cette rigueur. Je ne suis pas pessimiste, les Français ont le goût de la politique et sont plein de bon sens. Mitterrand m'avait dit qu'à la fin, on apparaissait toujours pour ce qu'on est réellement. Le nouveau monde n'est pas un monde nouveau, je n'y crois pas du tout, tout cela me fait rire et ça se verra avec le temps. Arrêtez de nous amuser avec l'emballage et parlez du fond car certaines choses ne sont pas mauvaises!".

"Chaque jour compte, 150 jours sous tension" de Bernard Cazeneuve chez Stock. 306 pages pour 19,50 euros.

Anthony Maurin

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