Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 15.12.2017 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1080 fois

LE RING POLITIQUE Denis Bouad : "De nouvelles actions pour les Gardois..."

Aides aux personnes âgées, à la culture et construction du collège Jules Vallès à Nîmes… Le 20 décembre prochain, le président du département soumettra à ses élus le budget 2018. Tour d’horizon...
Denis Bouad, président PS du Département depuis 2015. Le budget 2018 s'inscrit dans la continuité des deux précédents.(Photo : droits réservés) - Christophe CABRIE

Objectif Gard : Vous présentez le budget 2018 la semaine prochaine. En quoi est-il différent des précédents ?

Denis Bouad : Il n’est pas différent, mais il s'inscrit dans la continuité. Depuis 2015, nous surveillons attentivement nos dépenses. Le président Emmanuel Macron a dit que les collectivités ne devaient pas dépasser les 1,2% de dépenses en plus : nous sommes à 0,93% ! Vertueux, non ? Nous dégageons aussi 23 millions d'euros de plus pour les investissements… Et notre endettement baissera cette année de 36 millions d'euros. Ça nous permet d’économiser 2 millions d'euros d’intérêt de la dette qui pesaient sur nos charges. Ces données comptables ont un impact direct sur le quotidien des Gardois…

Quelles nouvelles dépenses ? 

Justement, quelles nouvelles actions allez-vous financer en 2018 ?

Certains budgets ont été revalorisés comme la culture : plus 200 000€. Le vice-président, Patrick Malavieille, pourra financer de nouvelles manifestations à travers des appels à projets. J’ai décidé de mettre cet argent sur une compétence facultative. D’abord parce que les crédits de la culture ont baissé ces dernières années. Ensuite, parce que la culture permet de créer du lien social et de générer des retombées économiques sur le territoire. Allez aux Nuits Musicales d'Uzès : des centaines de personnes consomment dans les restaurants et logent dans les gîtes !

La subvention attribuée au site du Pont du Gard va-t-elle diminuer ou être revalorisée ?

Ça diminue ! Aujourd’hui l’EPCC (Établissement Public de Coopération Culturelle) est présidé par Patrick Malavieille et dépend d’un nouveau directeur, Sébastien Arnaux. La grille tarifaire a été renouvelée : le Pont du Gard fera peut-être un peu moins d'un million de visiteurs en 2017, mais les prévisions budgétaires seront conformes aux résultats. On continue de verser la subvention de 2 millions d'euros. Par contre, on donnait 150 000 euros au titre de l’entretien des espaces naturels... Cette fois, ils vont devoir s’en passer !

Quelles autres dépenses prévoyez-vous ?

On peut parler de la hausse de 2,2 millions d'euros des aides aux personnes âgées. Nos services nous ont alerté d’un manque de prise en charge pour les GIR 2 et 3 (*). En perte d’autonomie, ces Gardois bénéficieront d’une aide supplémentaire. Tout comme les Aides à domicile qui auront plus d’heures de travail. Dans le Gard, le secteur représente 5 300 emplois (**).

Parlons économies… La situation du Département est toujours délicate en raison des dépenses élevées pour le financement du RSA. Sur quoi allez-vous rogner en 2018 ?

On l’a dit, on fait des économies sur l’intérêt de la dette. Après, il n’y a pas vraiment de baisse des dépenses, mais plutôt une stabilité (…) Concernant nos bâtiments et, en lien avec l’audit réalisé en 2015, nous voterons une délibération pour vendre plusieurs biens du Département, comme la maison de maître Chantignol et Carénou.

L’élu d’opposition Les Républicains Laurent Burgoa déplore le manque d’économie sur le personnel…

On avait 3 300 agents en 2015. Nous en avons aujourd’hui 3 150. À un moment donné, il faut faire tourner la boutique ! Pour une collectivité, les suppressions de postes ne sont pas un plan de licenciement dans le privé. Nous pouvons fermer les postes à condition qu'il y ait des départs à la retraite. Le problème aujourd’hui c’est que ces départs sont dans le secteur du social où les besoins sont importants (***).

Concernant les investissements, que prévoyez-vous de faire ?

Plein de choses avec 137 millions d'euros ! Le Département continue d’aider les communes : nous avons signé avec 240 collectivités territoriales en 2016-2017. À titre d'exemple, à Générac on a filé 190 000 euros sur l'aménagement de la traversée du village. Au total, on dépassera les 15 millions d'euros ! Le budget des routes est en hausse de 6 millions d'euros pour s’établir à 46 millions d'euros : 24 millions d'euros pour le revêtement des chaussées, 11 millions d'euros sur travaux neufs, 1,6 millions d'euros sur les voies vertes. Par ailleurs, on a investi 40 millions d'euros pour nos bâtiments, dont 21 millions d'euros sur la construction du collège Jules Vallès. De plus, cette année et avant l'été, on lancera le plan "Très Haut Débit" en choisissant le délégataire pour la concession. Il aura 5 ans pour déployer 134 000 prises dans le Gard pour un montant global de 250 millions d'euros.

L'État dans le viseur 

La loi de finances sera votée la semaine prochaine par l’Assemblée nationale. Est-ce que votre conseiller départemental et député La République en marche !, Olivier Gaillard, défend bien votre collectivité ?

Sans ambiguité, oui ! Notre Département a un gros problème : la compensation de l’État sur le RSA (Revenu de solidarité active). Dans le Gard, un habitant paie 86 euros en moyenne par an. La moyenne nationale est à 56 euros. Conscient de ça, Olivier Gaillard est membre de la commission des finances à l’Assemblée. Il doit y avoir dans cette loi de finances une péréquation verticale et horizontale. En clair : l’État doit mettre plus d’argent et faire en sorte que le reste à charge soit identique entre les départements. Si là-haut (à Paris, NDLR) ils n’en tiennent pas compte, c'est qu'ils sont nuls !

Alors, selon vous, s’il cette disposition n'est pas inscrite dans la loi, votre élu aura-t-il mal fait son travail ?

(Il sourit) Ah, je ne dirai pas ça, parce que je l’aime bien… On verra.

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret. 

Retrouvez la seconde partie du Ring Politique ce vendredi à 11 heures. 

*Le GIR (groupe iso-ressources) correspond au niveau de perte d'autonomie d'une personne âgée.

** Soit : 3 000 emplois dans les structures habilitées par le Département et 2 300 dans le secteur commercial.

***Le Gard compte 29 153 bénéficiaires du RSA contre 29 615 en 2016 et 30 929 en 2015. 

Coralie Mollaret

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