Le Jeudi Sport est traditionnellement réservé , comme son nom l'indique, aux sports. Mais celui du jour ne le sera pas tout à fait. Et oui, avant de faire du sport comme on l'entend chez nous, c'est-à-dire dans les meilleures conditions, il faut l'infrastructure qui va avec! Baisses des dotations de l'état et conséquences sur les budgets des collectivités, bref, c'est pas gagné...

Un City stade est un petit terrain de sport, en extérieur et qui peut accueillir plusieurs disciplines comme le foot, le hand, le basket ou encore le volley. A Saint-Cesaire comme ailleurs, les jeunes ont des envies d'air frais. Mieux que regarder leurs écrans, ils veulent simplement pratiquer le foot. Enfin, simplement... Pas tout à fait. Pour l'élu du quartier Richard Tibérino, "A mon époque on jouait sur le stabilisé et on était content, on ne se blessait pas!". Et les jeunes de reprendre, "Oui mais du temps de mes grands-parents on faisait le béton sans bétonnière! Il faut savoir évoluer un peu quand même" entend-on dans la salle Mascard, à Saint-Césaire à Nîmes.

Le ton monte mais le propos reste encore courtois. "Il y a une vingtaine de gamins qui en ont besoin! Depuis que je suis petit, et j'ai maintenant un enfant, il n'y a rien ici! Ça nous manque vraiment et ce stade est très important pour nos jeunes" affirme un habitant du quartier depuis une vingtaine d'années qui prend le débat à son compte et qui apaise les esprits.

Dans la salle, une trentaine de riverains du quartier nîmois. "Ce sont plusieurs jeunes réunis qui essaient de tout faire pour obtenir un city stade dans leur quartier, constructeur, devis, localisations possibles, ils ont même fait signer une pétition à plus de 150 habitants" rappelle André Puaud.

Sauf que cela ne marche pas comme ça... Nîmes est une collectivité et pour les travaux qu'elle doit effectuer, elle doit les budgétiser et lancer des appels d'offres pour les réaliser. Mais ça, la jeunesse ne le sait pas forcément et un fossé se creuse entre les désirs des uns et les possibilités des autres. Les élus ne peuvent rien faire, en même temps il ne sont au courant du projet que depuis deux semaines et ont déjà participé à deux réunions, et les jeunes débordent de fougue et de franchise mêlée à de l'incompréhension.

12mX19m. Ce sont les dimensions du stade qui pourrait finalement bien être construit avec un peu de bonne volonté de part et d'autre. Du côté du Mas Roman, pas idéal. L'emplacement serait plutôt proche de l'avenue Georges Dayan, à côté du gymnase, du terrain de foot, des courts de tennis... Et ses mensurations épousent les contours efficients. L'avantage de cet emplacement c'est qu'il est accessible, proche d'un lycée technique, d'un IUT, de nombreuses associations sportives et clubs...

"Ce groupe de jeunes a réussi aussi à trouver un entraîneur bénévole pour la création d'un futur club de foot, pour réussir à financer l'équipement nécessaire ils vont pendant leurs vacances et week-end effectuer des petits travaux de bricolage chez les particuliers de Saint-Césaire en échange d'un don ce qui leur permettra d'acheter l'équipement sportif" ajoute André Puaud.

Là aussi, on comprendra bien que ce city stade n'est pas l'affaire d'un mois..."Il faut faire les choses en règle. Créer une association reconnue en Préfecture, faire avancer le projet mais rien ne semble interdire à Saint-Césaire d'avoir son city stade" rassure Richard Tibérino. Pour Anthony Chaze, élu au sports, "Il y a 52 quartiers dans Nîmes, Richard Tibérino a dit que le Conseil de quartier pourrait mettre 20000 euros en 2019 mais la construction coûte déjà entre 80000 et 150000 euros selon ce dont vous avez besoin. Après le Chemin-bas d'Avignon et Pissevin, on va peut-être en faire à Valdegour, sur la Route d'Arles et au Mas de Mingue. Cela fait partie de la rénovation urbaine et de ses enjeux mais Saint-Césaire n'est pas un quartier oublié pour autant! Les financements sont longs à obtenir mais il n'y a pas de raison que le stade ne se fasse pas si le dossier avance normalement. Je vous rappelle que vous venez juste de prendre contact avec nous!".

Les jeunes, qui croyaient que Saint-Césaire était un village, ne comprenaient pas pourquoi leur quartier n'en avait pas. "C'était un petit cours d'instruction civique!" rigole Richard Tibérino. C'est dans ce genre de situation que l'on arrive à comprendre la complexité de l'administration française, de ses méandres, de ses découragements incessants... Mais c'est aussi dans ces moments qu'on trouve, parfois, un peu d'espoir et de cohésion sociale. La première pierre n'est pas encore posée mais le ciment qui unit désormais les deux parties n'a pas intérêt à se fissurer avant les premiers coups de ballons!