REMOULINS Classe fermée, pont bloqué

Une manifestation à l’initiative de l’association des parents d’élèves du groupe scolaire du village et soutenue par les élus pour protester contre la fermeture d’une classe de l’école élémentaire à la rentrée prochaine.
À un enfant près
L’école de Remoulins fait partie d’une liste préalable au Conseil départemental de l’Éducation nationale, qui se tiendra vendredi, et où des fermetures de classes seront annoncées. Une probable fermeture que Remoulins ne digère pas : « on est victime d’un effet de seuil, il faut 27 enfants par classe pour qu’elle soit maintenue, et on est à 26,8 en prévisionnel », présente l’adjointe à la communication Élodie Martinez, sur place ce matin comme le maire Gérard Pedro et l’adjointe aux écoles Carole Galiny.
Il ne manquerait à l’école de Remoulins qu’un ou deux enfants pour maintenir sa septième classe. « On en est là pour un gamin », s’agace Sandrine Canes, parent d’élève de l’école. D’autant que les enfants de la classe ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) ouverte récemment à Remoulins et destinée aux élèves porteurs de handicap, ne sont pas comptabilisés dans les effectifs, regrettent les manifestants. Cette classe va passer à la rentrée de 9 à 12 élèves, qui de plus effectuent une partie de leur journée en classe classique en compagnie de leurs petits camarades.
« On déshabille Pierre pour habiller Jacques »
Concrètement, la suppression d’une classe à Remoulins provoquerait « des classes à 28 ou 29 élèves, avec des doubles niveaux, ce qui devient problématique », avance Élodie Martinez. Le tout en sachant que la suppression ne pourrait être que (très) provisoire : « l’Éducation nationale se base sur des statistiques prévisionnelles, rappelle Élodie Martinez. Cette année, on a commencé à 2 classes en maternelle et on a dû en ouvrir une autre dans l’urgence. »
Alors Sandrine Canes n’y voit rien de moins qu’une décision qui « déshabille Pierre pour habiller Jacques, comme ils mettent 12 gamins par classe en zone prioritaire sans augmenter les moyens. » Un point de vue partagé par le syndicat Fédération syndicale unitaire (FSU), qui note dans un communiqué que « les fermetures toucheront plus particulièrement le milieu rural gardois, au prétexte d'un rééquilibrage entre les territoires, conséquences d'une politique de redéploiement des moyens à budget constant. »
D’ici à vendredi, les élus espèrent pouvoir faire entendre leur voix. Un rendez-vous entre le maire Gérard Pedro, les parents d’élèves et le Directeur académique des services de l’Éducation nationale du Gard, Laurent Noé, est prévu cet après-midi à 17h30.
Thierry ALLARD