Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 10.03.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 851 fois

VILLENEUVE ZAC des Bouscatiers : c'est pas gagné

Une réunion organisée par le promoteur Nexity, qui doit réaliser la Zone d’aménagement concertée (ZAC) des Bouscatiers, à Villeneuve, se tenait jeudi soir.
Jeudi soir, lors de la réunion organisée par Nexity sur la ZAC des Bouscatiers de Villeneuve (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une réunion destinée aux propriétaires des terrains composant les 36 hectares de la ZAC. Des propriétaires venus en masse, remplissant la salle des conférences de la mairie.

« Ce planning, il faut qu’on s’y tienne, c’est notre dernière chance »

Il faut dire que ce projet, initié il y a près de quinze ans par la municipalité sur cette zone voisine de la route de Pujaut, est passé par de multiples péripéties rappelées par la directrice d’agence Nexity Montpellier, Laurence Benichou, chargée du projet. Nexity a en effet été désignée en 2007, puis le Plan local d’urbanisme (PLU) a été approuvé en 2008, immédiatement suivi d’un recours. Le PLU a ensuite été annulé en 2009, puis rétabli en 2012, avant la signature d’un nouveau traité de concession en 2014. Seulement voilà, entre-temps la loi a évolué, et s’est fait bien plus contraignante. Résultat : plus de trois ans d’instruction auprès de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Et encore, « nous sommes dans l’attente de l’arrêté préfectoral relatif à la dérogation sur les espèces protégées », souligne Laurence Benichou.

Du coup, le calendrier du projet est encore relativement flou, avec les premières acquisitions foncières pas avant juillet ou septembre, et des premiers travaux de défrichement en octobre ou novembre, dans l’attente de ce fameux arrêté. « Ce planning, il faut qu’on s’y tienne, c’est notre dernière chance », souligne le représentant de Nexity. Notons que l’arrêté pourrait encore être attaqué en justice, ce que ne craint pas plus que ça le promoteur, qui affirme avoir bordé son dossier.

« Ils nous prennent quand même pour des glands »

On en est là sur ce dossier, qui a pris un retard considérable et sur lequel le promoteur a beaucoup travaillé sans certitude de le voir sortir de terre. Et ce n’est pas la réunion de jeudi soir qui le rassurera : à l’annonce des prix fixé par les Domaines, à savoir 33 euros le mètre carré en zone constructible, 5 et 2 euros en zone naturelle, la discussion est devenue houleuse. Dans le public, on entend évoquer un prix de 37,50 euros le mètre carré, voire 40 euros, des prix proposés antérieurement. Le représentant de Nexity ne fera rien pour apaiser les débats, en lançant que « cette opération aurait aussi pu ne pas voir le jour et les terrains auraient pu rester en zone naturelle » avant d’enfoncer le clou en affirmant que « si nous avions décidé le prix, compte tenu des compensations, on l’aurait mis en dessous. »

Il faut dire que Nexity a dû revoir sa copie en profondeur, et prévoir de coûteux aménagements pour la survivance de nombreuses espèces animales. De quoi entamer la marge du promoteur, qui veut avancer vite : les promesses de vente ne seront valables que jusqu’au 31 décembre 2018. Vu l’ambiance dans la salle des conférences, il n’y en aura pas beaucoup : « il y a 5 ans on nous donnait 40 euros le mètre carré ! », lance-t-on derrière nous, ce à quoi le représentant de Nexity répondra que « c’est un privilège ce projet, jouez et vous risquez de perdre ! » Ambiance. Un autre propriétaire lancera que « ce n’est pas qu’on veut pas vendre, mais on veut vendre à un bon prix », quand une autre estimera que « à 2 euros, je préfère pique-niquer sur mon terrain. » Personne dans l’assistance n’a semblé particulièrement enthousiaste à l’idée de vendre son bien.

Reste que le projet fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique, qui permettrait in fine l’expropriation des récalcitrants mais repoussant un peu plus la construction du projet. « On vous retrouvera au tribunal », glissera un homme dans la salle, avant qu’un autre ne lance, en partant, « ils nous prennent quand même pour des glands. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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