Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 12.10.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 943 fois

GARD Le notariat va de l'avant mais reste traditionnel

Le bureau de la Chambre des notaires du Gard (Photo Anthony Maurin).

Maître Pierre Devine, président de la Chambre des notaires du Gard Photo Anthony Maurin).

Nouveau président de la Chambre des notaires du Gard depuis le 25 mai dernier, maître Pierre Devine, notaire à Roquemaure, fait le point sur la profession dans le Gard et sur l'institution qu'il préside.

La Chambre des notaires du Gard est composée de 79 études. C'est un établissement d'utilité publique chargé de représenter les 163 notaires de son ressort et d'assurer, dans le département, l'exécution des décisions prises par le Conseil supérieur du notariat et le Conseil régional des notaires de la cour d’appel de Nîmes.

" Les notaires ces temps-ci, ça pousse comme les champignons ! " lance le président Devine. Hélas, les champignons, jusqu'à il y a peu, n'étaient pas sortis de terre, contrairement aux notaires qui ont le don de se multiplier depuis quelques années. Pourquoi ? " Le statut a été modifié et remodelé pour que d'ici 2020 les clercs de notaires soient tous assermentés alors forcément, on les transforme en notaires salariés. "

Des salariés qui ne l'étaient pas. Des vies qui ont dû changer, évoluer. Avec près de 700 collaborateurs employés par la famille du notariat, le Gard ne fait pas exception à la règle nationale. Il est d'ailleurs de plus en plus difficile de trouver la bonne personne au bon poste. " La profession manque de collaborateur. À mon époque on n'arrivait pas à trouver un stage mais aujourd'hui, tout s'est inversé car on a un peu décapité les études. Les hauts collaborateurs sont devenus notaires et on n'arrive pas à les remplacer par des gens compétents. Il faudra encore deux ou trois ans avant de retrouver une situation normale ", poursuit le notaire de Roquemaure.

Rester optimiste, tel est le credo des notaires gardois. Le marché de l'immobilier est légèrement reparti à la hausse après des années de disettes, la bulle spéculative a éclaté, les taux d'intérêt sont bas au moins jusqu'en juin 2019 mais le secteur est encore fragile. L'achat d'une vie, la traditionnelle maison familiale, n'existe plus sous cette forme et laisse la place à plusieurs achats au fil de l'existence et des envies d'ailleurs. Le neuf est en panne, l'ancien fonctionne bien (plus d'appartements que de maisons, plus à Nîmes qu'ailleurs).

" Les formalités sont plus nombreuses qu'avant. Un acte faisait une dizaine de pages, maintenant il en fait 200... Nous sommes énergivores en collaborateurs car on effraie les acheteur avec des diagnostics pour leur maison sans pour autant leur proposer une solution ", ajoute le président maître Devine. Et le notaire de reprendre, " mais le Gard ne compte que de notaires modernes ! Toutes les études ont adopté la signature électronique, très appréciée par les clients. Nous avons toujours été une profession d'avant-garde et nous nous dirigeons déjà vers la visioconférence mais tout n'est pas encore au point. Treize études ont choisi d'opter pour cet investissement. "

Le Gard, enfin les notaires gardois, rédigent la bagatelle de 65 000 actes par an, chiffre qui est dans le haut du panier national. De plus, ces mêmes notaires collectent 248 millions d'euros de ressources fiscales chaque année. " Nous sommes des officiers publics qui œuvrent pour une établissement d'utilité publique qu'est la Chambre des notaires du Gard. Notre rôle est d'expliquer et de répondre aux questions de nos clients. Cette mission est passionnante mais pas toujours évidente même si le métier existe depuis le Xè siècle. Le notariat traverse le temps car la profession est homogène. On appartient tous à une même famille. Nous ne sommes pas des commerçants. Nous appliquons les mêmes lois, les mêmes textes, le même code civil ", souligne maître Devine.

(Photo Anthony Maurin).

Autre motif de satisfaction, la réforme du divorce. " Ça fait partie de la vie maintenant et tout le monde finit par divorcer. Cette loi a désacralisé le divorce. C'est une bonne réforme pour ceux qui s'entendent et qui veulent éviter le juge et les lenteurs des tribunaux. De plus, c'est moins traumatisant car il n'y a pas d'effet de manche. C'est une belle avancée ", conclut le président.

Avec le développement des réseaux sociaux et la féminisation de la société, les notaires se mettent à la page. Plus de la moitié des notaires gardois ont moins de 50 ans et sur les 163 professionnels, 66 des femmes. Il y a 30 ans, seules trois femmes étaient notaires dans le département. Présents au salon de l'immobilier qui se tiendra au Parc des expositions de Nîmes ce week-end, les notaires vous conseilleront, gratuitement pendant trois jours. Mais si vous préférez pousser leur porte pour un peu plus de calme, n'hésitez pas, la grande majorité ne font pas payer leurs précieuses tuyaux.

Sur les réseaux sociaux, le site Internet.

Anthony Maurin

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