Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 08.02.2019 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 44546 fois

GARD Il fait vivre l'enfer à ses voisins : il est interdit de séjour dans son village !

Photo illustration Corentin Corger

Un habitant de Saint-Laurent-des-Arbres a été sanctionné par le tribunal correctionnel de Nîmes pour "harcèlement" et "menaces de mort réitérée, commises en raison de l'orientation sexuelle".

Il ferait vivre l'enfer à ses voisins dans une rue du village. Chose exceptionnelle, le tribunal a décidé d'interdire de séjour cet homme sur cette commune. De l'urine projetée à l'intérieur des habitations, des excréments lancés dans les appartements ou sur les murs, du poisson pourri jeté dans les maisons, des menaces, des insultes, des gestes d'égorgement à l'encontre de ses nouveaux voisins. Et cette "désagréable sensation d'être épié jour et nuit. Il rode la nuit. On ne sait pas ce qu'il fait", s'inquiète un habitant qui a déposé plainte.

Car la vie n'est pas un long fleuve tranquille à Saint-Laurent-des-Arbres, un village placé sous le joug cet habitant historique de la commune qui n'aime pas ses nouveaux voisins, à en croire les six témoins à la barre du tribunal. Il n'aime pas grand monde en réalité."On a l'impression d'être dans un autre monde. On vit avec cette angoisse permanente", affirme une autre habitante du petit village gardois. "On se sent épié en permanence. Le terme de harcèlement n'est pas trop fort'', poursuit un autre.

Le prévenu qui comparaît devant le tribunal correctionnel de Nîmes se présente très énervé devant la juridiction présidée par Jean-Pierre Bandiera. Il n'aime pas les questions et il s'emporte contre les déclarations de ses voisins venus le critiquer et le dénoncer. Il estime qu'il est l'objet d'une cabale menée par l'ensemble des villageois.

Déjà averti dans le cadre d'une précédente condamnation et placé sous contrôle judiciaire, le mis en cause n'en démord pas. "Moi dire "sale pédé" à quelqu'un et j'aurai ta peau ou gros porc en faisant un signe d'égorgement, ce n'est pas possible. Ils sont tous en train de me faire passer pour un malade mental, un nuisible", dénonce de plus en plus agité le prévenu qui répond sèchement au président du tribunal.

Pourtant les déclarations des mis en cause ressemblent à une longue litanie de doléances qui durent depuis 14 ans pour les plus anciens faits évoqués par les victimes, même si le tribunal n'est saisi que de deux faits survenus en 2018.

"Je m'occupe seule de mes deux enfants. Lorsque je suis arrivée dans le village il y a 14 ans, il a commencé par dire à mes enfants vous allez avoir un nouveau beau-père", dénonce émue la dame qui estime "qu'elle n'a pas les moyens financiers pour quitter le village et changer d'appartement ".

"Moi, il a injurié et s'est énervé contre mon fils handicapé", tranche une autre qui ne compte plus les excréments projetés dans sa maison.

Le tribunal a décidé - chose exceptionnelle dans ce genre de délit-  d'interdire de séjour cet homme sur la commune de Saint-Laurent-les-Arbres. Il devra donc déménager d'ici le 5 mars prochain. Une décision qu'il a très mal prise à l'audience. Il écope en outre d'une peine de 18 mois dont 12 avec un sursis et une mise à l'épreuve de trois ans. Il doit se soigner, indemniser les victimes et a l'interdiction de les rencontrer.

Boris De la Cruz

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