Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 15.02.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2240 fois

GARD Vers la fin du chômage de longue durée ?

Marguerittes est la seule ville gardoise à être candidate à l'action nationale "Territoire zéro chômeur de longue durée".
Éric Giraudier, président de la CCI 30, Didier Lauga, préfet du Gard, William Portal au micro, et Philippe Berta, député de la circonscription (Photo Anthony Maurin).

Marguerittes sera-t-elle une des villes expérimentales ? certainement ! (Photo AnthonyMaurin).

Créer un modèle social et économique. Tel est le but de cette nouveauté. Qu'est-ce que vous savez faire ? Que voulez-vous faire ? Qu'êtes-vous prêt à apprendre ? Ces questions, si vous êtes un chômeur longue durée, vous vous les êtes certainement déjà posé mais personne n'y a répondu.

Changement de paradigme avec l'expérimentation nationale des Territoires zéro chômeur de longue durée, TZCLD pour les intimes et amoureux des acronymes. L'idée n'est pas jeune et date de 1995. Elle fut relancée en 2011 mais la loi n'a finalement été votée qu'en février 2016 pour une mise en place en 2017. La durée de l'expérimentation lancée est de cinq ans. Pour Marguerittes, on parle de 404 chômeurs longue durée (sur les 800 chômeurs que compte la commune).

Le but du jeu sera de les rencontrer, de recenser les besoins sans faire de concurrence aux entreprises existantes et de créer, enfin, une ou plusieurs Entreprises à but d'emploi (EBE). La finalité de la manœuvre ? Proposer un emploi stable à des chômeurs de longue durée. Les salariés sont embauchés en CDI, au SMIC et systématiquement dans le cadre de ces fameuses EBE. Tout cela sur la base du volontariat.

À l'instigation de la démarche gardoise, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Gard avec Florence Lévy et son président, Éric Giraudier. " C'est une réelle opportunité pour le Gard qui a un taux de chômage de près de 13 %, un des plus élevés de France. Il faut passer à l'action, c'est notre rôle ! Notre ambition est d'être dans un schéma inclusif plutôt que dans le maintien en l'état pour des chômeurs qui ont du mal à retrouver un emploi. Le travail est socialisant ", évoque-t-il.

Un taux de chômage à 15%

Marguerittes compte 8 600 habitants et un taux de chômage avoisinant les 15 %. Portée par la Ville et soutenue par le député Philippe Berta et évidemment la CCI Gard, la candidature marguerittoise est bien placée. William Portal, maire de Marguerittes fait part de son enthousiasme :  " J'ai été conquis immédiatement par le côté novateur du projet. La personne est replacée au cœur de son retour à l'emploi. La privation d'emploi fait partie des premières exclusions sociales mais Marguerittes est déjà structurée en matière de politique sociale. Le chômage longue durée ne sera plus une fatalité sur notre territoire. Nous allons poursuivre cette démarche pour offrir de l'espoir. "

La première grande réunion avec les partenaires de la candidature marguerittoise (Photo Anthony Maurin).

L'idée de l'expérimentation est aussi de prouver qu'il est moins coûteux d'embaucher des demandeurs d'emploi que de les indemniser pour compenser leur inactivité, mais aussi de réduire le chômage de longue durée et forcément de redonner le goût du travail à ceux qui l'ont perdu.

Pour Philippe Berta, député de la circonscription est très impliqué dans le projet. " Je tiens à remercier Florence Levy pour son dynamisme et son implication, comment résister à cela ? Maguerittes est un choix osé. Il y a plus d'habitants ici que sur les territoires qui sont actuellement en expérimentation. Si nous arrivons à réinsérer cinq ou dix personnes ça sera déjà un pari gagné pour moi mais nous avons d'autres ambitions. "

Marguerittes a le soutien de l'État

Des ambitions que le préfet du Gard, Didier Lauga, marié il y a peu à Marguerittes par William Portal, n'a pas manqué de saluer. Oui, Marguerittes sera la seule ville du Gard à avoir le soutien de l'État dans cette démarche sociétale. Si dix territoires sont déjà à l'essai, Marguerittes veut être parmi les 50 prochains. " Agir plus que parler, voilà ce que nous devons faire mais ces réunions sont importantes car la démarche l'est. Il y a déjà des résultats. Nous ne sommes pas dans le concept. Je ne suis pas surpris que Marguerittes soit une ville qui s'est lancée dans ce projet, les choses ont bel et bien commencées. "

Sous les yeux de Marianne, l'État soutiendra Marguerittes (Photo Anthony Maurin)

Si Marguerittes est retenue parmi cinquante prochaines villes expérimentales, les emplois créés viseront essentiellement la cohésion sociale, la lutte contre l'exclusion, la transition écologique et le développement économique du tissu local (notamment avec le tourisme). Avec 3 700 ménages, 2 400 emplois et une zone d'activité commerciale (dite du TEC) qui compte 250 entreprises, la cité a de quoi faire briller, séduire. Ici, les jobs proposés pourraient être du domaine de la service à la personne et à la collectivité, le commerce et la vente, les supports à l'entreprise ou encore le transport ou la logistique.

D'ici fin 2019 ou début 2020, si le projet est construit puis retenu, les premières EBE pourraient voir le jour et la vie de dizaines de chômeurs de longue durée bouleversée à jamais.

Anthony Maurin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio